Imaginez un monde où votre smartphone, votre ordinateur, votre voiture connectée ne pourraient plus fonctionner faute de composants essentiels. Ce scénario cauchemardesque, c’est ce que cherche à éviter la Corée du Sud en annonçant un plan massif de soutien à son industrie des semi-conducteurs. Pas moins de 17,5 milliards d’euros vont être injectés pour permettre aux entreprises coréennes de rester dans la course.
Un secteur hautement stratégique
Les puces électroniques sont devenues le « pétrole du 21ème siècle ». Présentes dans tous nos appareils numériques, elles sont indispensables au bon fonctionnement de notre société moderne. Mais leur production est concentrée dans les mains de quelques pays, dont la Corée du Sud qui abrite des géants comme Samsung et SK Hynix.
Les semi-conducteurs sont au cœur de la compétition économique et technologique mondiale.
– Yoon Suk-yeol, Président de la République de Corée
Une industrie ultra-compétitive
Mais la position dominante de la Corée du Sud est menacée. La Chine et les États-Unis investissent des sommes colossales pour développer leurs propres capacités de production. Sans compter Taiwan et le géant TSMC qui trustent une grande partie du marché mondial.
La concurrence est féroce et la course à l’innovation permanente. Pour garder leur avance, les entreprises coréennes doivent sans cesse développer des puces plus performantes, plus économes en énergie. Un défi technologique et financier de taille.
La puissance publique à la rescousse
C’est là qu’intervient le gouvernement coréen. Avec ce plan de soutien XXL, il entend donner aux champions nationaux les moyens de leurs ambitions. Subventions, avantages fiscaux, investissements dans la R&D et les infrastructures… Tous les leviers sont activés pour doper la compétitivité de la filière.
- Financements directs et indirects
- Création de clusters spécialisés
- Formation de dizaines de milliers d’ingénieurs
- Coopération renforcée entre industriels et laboratoires publics
L’objectif est clair : permettre à la Corée du Sud de produire 30% des semi-conducteurs mondiaux d’ici 2030, contre 20% actuellement. Un défi à la hauteur des enjeux économiques et géopolitiques liés à cette industrie.
Vers une recomposition mondiale
Car au-delà de la bataille commerciale, c’est bien une guerre technologique qui se joue. Alors que les tensions montent entre les États-Unis et la Chine, le contrôle des semi-conducteurs devient un élément clé de la souveraineté des États.
Qui maîtrisera les puces électroniques maîtrisera le monde de demain.
– Analyse d’un expert du secteur
Dans ce contexte, l’Europe cherche elle aussi à renforcer son industrie des semi-conducteurs. Mais elle part de loin face aux géants asiatiques et américains. La Corée du Sud, elle, compte bien utiliser ses atouts pour rester dans le peloton de tête de cette course cruciale pour notre avenir à tous.