Alors que la Corée du Sud cherche à étendre son influence économique, le président Yoon Suk Yeol vient d’annoncer un plan d’investissement colossal en faveur de l’Afrique. Ce sommet inédit réunissant Séoul et des délégations de 48 pays africains pourrait bien marquer un tournant dans les relations entre les deux parties. Zoom sur les enjeux de ces accords prometteurs.
Des milliards de dollars sur la table
La Corée du Sud ne fait pas les choses à moitié. Lors de l’ouverture du sommet Corée-Afrique 2024, le président Yoon Suk Yeol a dévoilé un programme d’aide et de soutien à l’investissement particulièrement ambitieux :
- Doublement de l’aide publique au développement pour atteindre 10 milliards de dollars d’ici 2030
- 14 milliards de dollars de financements à l’exportation pour aider les entreprises coréennes à se développer sur le continent africain
Des montants conséquents qui témoignent de la volonté de Séoul d’intensifier ses échanges commerciaux avec l’Afrique. Le président sud-coréen a également promis de contribuer activement aux efforts d’intégration économique régionale, notamment via la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf).
Énergies renouvelables et infrastructures au cœur des discussions
Au-delà des aspects purement financiers, la Corée du Sud entend bien se positionner comme un partenaire clé dans le développement du continent africain. Yoon Suk Yeol a ainsi évoqué la participation de son pays à des projets d’envergure tels que :
- La centrale géothermique d’Olkaria au Kenya
- La construction d’un système de stockage d’énergie par batterie en Afrique du Sud
Des initiatives qui s’inscrivent dans la volonté affichée de la Corée du Sud de contribuer à la lutte contre le réchauffement climatique sur le continent africain. Mais Séoul vise également une coopération renforcée dans le domaine des infrastructures au sens large, avec des projets potentiels dans les transports, les villes intelligentes ou encore l’établissement de plans directeurs.
L’accès aux ressources minérales, un enjeu stratégique
Si la Corée du Sud multiplie ainsi les promesses d’investissements, c’est aussi pour sécuriser son approvisionnement en minéraux critiques. Malgré son statut de puissance manufacturière de haute technologie, le pays est en effet fortement dépendant des importations pour couvrir ses besoins en matières premières.
La Corée du Sud dépend fortement des importations pour plus de 95% de ses besoins en minéraux bruts
Yoon Suk Yeol à l’AFP
L’Afrique, avec ses réserves abondantes en cobalt, platine ou autres minerais indispensables aux industries de pointe, représente donc un partenaire précieux pour sécuriser les chaînes d’approvisionnement coréennes. Un enjeu crucial à l’heure où la course aux matériaux stratégiques s’intensifie à l’échelle mondiale.
Vers un nouveau partenariat Corée-Afrique
Avec ces annonces fracassantes, la Corée du Sud affiche clairement ses ambitions sur le continent africain. Reste à savoir si ces promesses d’investissements se concrétiseront dans les faits, et surtout si elles profiteront réellement au développement économique et social de l’Afrique.
Une chose est sûre : ce sommet marque une étape importante dans le renforcement des liens entre Séoul et ses partenaires africains. Un nouveau chapitre qui pourrait bien redistribuer les cartes des influences économiques en Afrique dans les années à venir.