La péninsule coréenne est à nouveau sous tension. Selon des informations rapportées par une source militaire, la Corée du Nord aurait procédé mardi matin au tir d’un projectile non identifié en direction de la mer du Japon, aussi appelée mer de l’Est. Ce nouveau lancement survient à peine une semaine après que le régime de Pyongyang a affirmé avoir testé avec succès un nouveau type de « missile hypersonique ».
Cette escalade intervient également à quelques jours seulement de la cérémonie d’investiture du président élu américain Donald Trump, prévue le 20 janvier prochain. Les relations entre Washington et Pyongyang sont au plus bas depuis plusieurs mois, sur fond de divergences persistantes concernant le programme nucléaire nord-coréen.
Un timing qui suscite l’inquiétude
Le timing choisi par le régime de Kim Jong-un pour procéder à ce nouveau tir ne doit rien au hasard. Il intervient à un moment charnière, alors que les États-Unis s’apprêtent à tourner la page de l’ère Obama pour entrer dans celle de Donald Trump. En agissant de la sorte, Pyongyang semble vouloir tester la réaction du futur locataire de la Maison Blanche et sa capacité à gérer une crise internationale majeure dès son entrée en fonction.
Ce lancement risque en tout cas de raviver les tensions dans une région déjà sous haute pression. La Corée du Sud, principale alliée de Washington dans la zone, a immédiatement convoqué une réunion d’urgence de son Conseil de sécurité nationale. Séoul a fermement condamné ce qu’elle considère comme une « grave provocation » et une violation des résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies.
La nature du projectile en question
Pour l’heure, la nature exacte du projectile tiré par la Corée du Nord n’a pas été précisée. Selon des analystes, il pourrait s’agir d’un nouveau test de missile balistique à courte portée, similaire à ceux menés par Pyongyang à plusieurs reprises ces derniers mois. Le régime nord-coréen cherche en effet à perfectionner la précision et la capacité de pénétration de ses engins, afin de pouvoir frapper des cibles stratégiques en Corée du Sud et au Japon en cas de conflit.
Une autre hypothèse avancée serait celle du test d’un missile de croisière à longue portée, potentiellement capable d’emporter une charge nucléaire. Pyongyang a déjà procédé par le passé à des essais de ce type d’armement, qui présente l’avantage de pouvoir contourner les systèmes de défense antimissile déployés dans la région.
Pyongyang poursuit ses provocations
Quoi qu’il en soit, ce nouveau tir démontre une fois de plus la détermination du régime nord-coréen à poursuivre coûte que coûte ses programmes balistiques et nucléaires, en dépit des pressions internationales et des sanctions économiques qui lui sont imposées. Kim Jong-un semble déterminé à doter son pays d’une force de dissuasion crédible, quitte à prendre le risque d’une dangereuse escalade militaire dans la péninsule.
« La Corée du Nord semble déterminée à poursuivre sa quête d’armes nucléaires, quelles qu’en soient les conséquences pour sa population et pour la sécurité régionale. »
-Un expert de la sécurité dans la péninsule coréenne
Face à ces provocations répétées, la communauté internationale apparaît quelque peu désemparée. Les appels au dialogue et à la retenue sont jusqu’à présent restés lettre morte, et les sanctions économiques n’ont pas réussi à infléchir la ligne suivie par Pyongyang. Beaucoup d’espoirs sont désormais placés dans la nouvelle administration américaine, dont l’approche envers la Corée du Nord reste encore à définir.
Des options limitées pour la communauté internationale
Les options dont disposent les États-Unis et leurs alliés apparaissent cependant limitées. Une intervention militaire directe contre les installations nucléaires et balistiques nord-coréennes semble exclue, en raison des risques énormes de dérapage et d’embrasement généralisé qu’elle comporterait. Quant aux sanctions économiques, leur efficacité apparaît pour le moins sujette à caution, le régime de Pyongyang ayant démontré sa capacité à s’en accommoder.
Reste la voie diplomatique, et la recherche d’une solution négociée. Mais là encore, les obstacles sont nombreux. La Corée du Nord a jusqu’à présent rejeté toute idée de dénucléarisation, et conditionne la reprise du dialogue à la levée des sanctions et à des garanties de sécurité que Washington et Séoul sont peu enclins à lui accorder sans contreparties.
« Seule une approche combinant fermeté et dialogue semble en mesure de sortir de l’impasse actuelle. Mais cela nécessitera un engagement sans faille et une créativité diplomatique de tous les instants de la part de la communauté internationale. »
-Un diplomate occidental en poste à Séoul
En attendant, la péninsule coréenne reste sur le qui-vive. Ce nouveau tir vient nous rappeler, s’il en était besoin, que la menace posée par les ambitions nucléaires de la Corée du Nord est plus que jamais d’actualité. Et que la recherche d’une solution pacifique à ce défi sécuritaire majeur doit constituer une priorité absolue pour la communauté internationale dans les mois et les années à venir.
La balle est désormais dans le camp du futur président américain Donald Trump, dont la gestion de ce dossier complexe et potentiellement explosif sera scrutée avec la plus grande attention. L’enjeu n’est autre que la paix et la stabilité dans l’une des régions les plus tendues de la planète. Espérons que la raison et le dialogue finiront par l’emporter sur la logique de confrontation et d’escalade.
