La péninsule coréenne est à nouveau sous haute tension. Tôt ce mardi matin, la Corée du Nord a procédé à un nouveau tir de missile balistique, le deuxième en seulement cinq jours. Mais le timing de ce lancement est particulièrement provocateur, intervenant à quelques heures seulement de l’élection présidentielle américaine.
Un missile balistique tiré vers la mer du Japon
D’après les informations de l’armée sud-coréenne, la Corée du Nord a tiré un missile balistique non identifié depuis sa côte est, en direction de la mer du Japon (aussi appelée mer de l’Est). Une analyse est en cours pour déterminer le type exact de missile utilisé et ses caractéristiques.
Ce tir nord-coréen intervient quelques jours seulement après un précédent lancement. Jeudi dernier, Pyongyang avait en effet testé ce qu’il a présenté comme son nouveau missile balistique intercontinental (ICBM) à combustible solide, présenté comme le plus avancé de son arsenal. Il s’agissait de la première démonstration de force du régime de Kim Jong Un depuis que celui-ci a été accusé d’avoir envoyé des milliers de soldats combattre aux côtés de la Russie en Ukraine.
Exercices conjoints et déploiement de troupes en Russie
En réaction au tir d’ICBM de jeudi, les États-Unis, la Corée du Sud et le Japon avaient organisé dimanche un exercice aérien conjoint impliquant un bombardier lourd. Lors de cet entraînement, le bombardier américain B-1B était accompagné de chasseurs sud-coréens F-15K et KF-16, ainsi que de chasseurs japonais F-2.
Parallèlement, les chefs de la défense américains et sud-coréens ont appelé la Corée du Nord à retirer ses troupes de Russie. Selon Washington, environ 10 000 soldats nord-coréens auraient été déployés en vue d’une éventuelle action contre les forces ukrainiennes.
Un rapprochement entre Pyongyang et Moscou
La Russie et la Corée du Nord, qui considèrent toutes deux les États-Unis comme un ennemi existentiel, se sont en effet considérablement rapprochées depuis le début de l’invasion russe de l’Ukraine en février 2022. Les deux pays ont notamment conclu un accord de défense mutuelle lors de la visite de Vladimir Poutine à Pyongyang en juin dernier.
Au-delà du déploiement de troupes, Pyongyang est aussi soupçonné de fournir depuis plusieurs mois de grandes quantités d’obus ainsi que des centaines de missiles à la Russie pour soutenir son effort de guerre en Ukraine.
Quelle réponse de la communauté internationale ?
Face à ce nouveau tir de missile nord-coréen, survenant dans un contexte géopolitique déjà explosif, les réactions de la communauté internationale sont très attendues. D’autant plus que ce lancement a lieu à quelques heures d’un scrutin crucial, l’élection présidentielle américaine.
Certains experts suggèrent que cette série de tests d’armes par Pyongyang pourrait être une tentative de détourner l’attention de son déploiement de troupes présumé en Russie, ou de se hisser au premier rang des préoccupations du prochain président américain.
La Corée du Sud a pour sa part fait savoir qu’elle étudiait la possibilité d’envoyer de l’armement directement à l’Ukraine en guise de réponse, ce à quoi elle s’opposait jusqu’à présent en raison d’une politique de longue date lui interdisant de fournir des armes à des pays en guerre.
Quoi qu’il en soit, ce nouveau tir de missile nord-coréen vient compliquer un peu plus l’équation géopolitique pour le futur occupant de la Maison Blanche. Le prochain président américain devra composer avec une Corée du Nord de plus en plus provocatrice et imprévisible, tout en gérant les conséquences de la guerre en Ukraine et la montée des tensions avec la Russie et la Chine. Un véritable casse-tête diplomatique en perspective.