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La COP29 menacée par la corruption et le lobby des énergies fossiles

La COP29 en Azerbaïdjan est-elle vouée à l'échec ? Un nouveau rapport révèle les menaces qui pèsent sur son intégrité, entre corruption endémique, autoritarisme et omniprésence du secteur fossile. Enquête sur les défis à surmonter pour sauver les négociations climatiques.

Alors que la conférence des Nations unies sur les changements climatiques, la COP29, doit se tenir en novembre prochain à Bakou en Azerbaïdjan, un rapport d’ONG vient sonner l’alarme. Corruption endémique, secteur fossile omnipotent, gouvernement autocratique : les risques qui pèsent sur l’intégrité et l’issue des négociations sont multiples. Enquête sur les défis à surmonter pour sauver ce rendez-vous crucial pour l’avenir climatique.

Pétrole, gaz et « don de Dieu » : quand les fossiles s’invitent à la table des négociations

Premier point d’achoppement soulevé par le rapport des ONG Transparency International et Anti-corruption data collective : l’omniprésence du secteur des énergies fossiles en Azerbaïdjan et ses liens étroits avec le pouvoir. Ce pays d’Asie centrale, riche en hydrocarbures, semble en effet mal placé pour encourager une sortie rapide du pétrole, du gaz et du charbon, principaux responsables du réchauffement climatique.

Le président azéri Ilham Aliev lui-même n’a pas hésité à qualifier en avril dernier les réserves fossiles de son pays de « don de Dieu ». Un enthousiasme qui fait craindre que la COP29 ne se transforme en « nouveau forum pour les contrats et la diplomatie des énergies fossiles », alors même que la compagnie pétrolière nationale SOCAR « mène une stratégie d’expansion régionale » dans ce secteur, pointe le rapport.

Des liens troublants entre la présidence de la COP et l’industrie fossile

Au cœur du problème : les connexions étroites entre les organisateurs de la conférence et les intérêts pétro-gaziers, incarnées par la figure de Moukhtar Babaïev. Ce responsable de la COP29 est en effet un ancien haut cadre de la SOCAR, tout comme plusieurs membres du comité d’organisation. Des profils qui font peser le risque d’un mélange des genres et d’une influence indue de l’industrie fossile sur les discussions, craignent les ONG.

Ces inquiétudes font écho aux critiques déjà formulées l’an dernier au sujet de la COP28 à Dubaï, dont la présidence fut confiée au PDG de la compagnie pétrolière nationale émiratie. Si l’événement s’est finalement conclu sur un appel à une sortie progressive des combustibles fossiles, sa sincérité et sa portée restent sujettes à caution.

Corruption et « kleptocratie » : les autres maux azerbaïdjanais

Autre grief majeur soulevé par le rapport : le haut niveau de corruption qui gangrène l’Azerbaïdjan et menace directement l’intégrité de la COP29. Selon les auteurs, certains membres du comité d’organisation ont ainsi été impliqués dans de gros scandales de corruption par le passé. Une ombre de plus sur la crédibilité de l’événement.

Plus largement, c’est le système politique azerbaïdjanais qualifié d’« autocratique » et de « kleptocratique » qui est montré du doigt. Entre répression de la société civile, musellement des voix critiques et pratiques clientélistes, le terrain semble peu propice à des négociations climat transparentes et équitables. L’organisation même de la COP29 servirait déjà à « promouvoir des entreprises liées à la famille au pouvoir », accuse le rapport.

Un « blanchiment de réputation » qui ne dit pas son nom

Pire, l’accueil de ce grand raout international pourrait servir d’instrument de « blanchiment de réputation » pour le régime de Bakou, alertent les ONG. Avec la création d’une « coalition d’ONG » en partie liée au pouvoir et servant de caution morale, tout semble en place pour une vaste opération de communication visant à redorer l’image ternie de l’Azerbaïdjan sur la scène internationale.

Mais à quel prix pour l’urgence climatique et l’avancée des négociations ? C’est tout l’enjeu des mois à venir pour la communauté internationale. Entre la nécessité de maintenir un dialogue ouvert et inclusif, et celle de ne pas sacrifier l’ambition climatique sur l’autel d’intérêts privés et de calculs politiques. Un défi de taille, dont l’issue est plus qu’incertaine.

Des garde-fous à trouver d’urgence

Pour tenter d’y répondre, les auteurs du rapport formulent plusieurs recommandations, appelant notamment à :

  • Renforcer la transparence et les règles éthiques entourant l’organisation et le déroulement de la COP
  • Encadrer strictement le rôle et l’influence des entreprises, en particulier du secteur fossile
  • Garantir un espace de participation pour la société civile indépendante
  • Obtenir des engagements fermes des pays hôtes en matière de lutte contre la corruption

Reste à savoir si ces garde-fous seront mis en place à temps pour la COP29. Ou si cette grand-messe du climat, déjà cruciale sur de nombreux points, partira avec un lourd handicap. Celui d’être avant tout au service d’intérêts qui ont peu à voir avec la résolution de la crise climatique.

Une chose est sûre : loin des paillettes et des beaux discours, c’est aussi dans les coulisses des négociations et dans le choix ô combien politique de leurs hôtes que se joue une part du sort climatique collectif. Gageons que la société civile et l’opinion publique internationales sauront rester vigilantes. Pour que Bakou ne devienne pas le tombeau des ambitions climatiques.

Ces inquiétudes font écho aux critiques déjà formulées l’an dernier au sujet de la COP28 à Dubaï, dont la présidence fut confiée au PDG de la compagnie pétrolière nationale émiratie. Si l’événement s’est finalement conclu sur un appel à une sortie progressive des combustibles fossiles, sa sincérité et sa portée restent sujettes à caution.

Corruption et « kleptocratie » : les autres maux azerbaïdjanais

Autre grief majeur soulevé par le rapport : le haut niveau de corruption qui gangrène l’Azerbaïdjan et menace directement l’intégrité de la COP29. Selon les auteurs, certains membres du comité d’organisation ont ainsi été impliqués dans de gros scandales de corruption par le passé. Une ombre de plus sur la crédibilité de l’événement.

Plus largement, c’est le système politique azerbaïdjanais qualifié d’« autocratique » et de « kleptocratique » qui est montré du doigt. Entre répression de la société civile, musellement des voix critiques et pratiques clientélistes, le terrain semble peu propice à des négociations climat transparentes et équitables. L’organisation même de la COP29 servirait déjà à « promouvoir des entreprises liées à la famille au pouvoir », accuse le rapport.

Un « blanchiment de réputation » qui ne dit pas son nom

Pire, l’accueil de ce grand raout international pourrait servir d’instrument de « blanchiment de réputation » pour le régime de Bakou, alertent les ONG. Avec la création d’une « coalition d’ONG » en partie liée au pouvoir et servant de caution morale, tout semble en place pour une vaste opération de communication visant à redorer l’image ternie de l’Azerbaïdjan sur la scène internationale.

Mais à quel prix pour l’urgence climatique et l’avancée des négociations ? C’est tout l’enjeu des mois à venir pour la communauté internationale. Entre la nécessité de maintenir un dialogue ouvert et inclusif, et celle de ne pas sacrifier l’ambition climatique sur l’autel d’intérêts privés et de calculs politiques. Un défi de taille, dont l’issue est plus qu’incertaine.

Des garde-fous à trouver d’urgence

Pour tenter d’y répondre, les auteurs du rapport formulent plusieurs recommandations, appelant notamment à :

  • Renforcer la transparence et les règles éthiques entourant l’organisation et le déroulement de la COP
  • Encadrer strictement le rôle et l’influence des entreprises, en particulier du secteur fossile
  • Garantir un espace de participation pour la société civile indépendante
  • Obtenir des engagements fermes des pays hôtes en matière de lutte contre la corruption

Reste à savoir si ces garde-fous seront mis en place à temps pour la COP29. Ou si cette grand-messe du climat, déjà cruciale sur de nombreux points, partira avec un lourd handicap. Celui d’être avant tout au service d’intérêts qui ont peu à voir avec la résolution de la crise climatique.

Une chose est sûre : loin des paillettes et des beaux discours, c’est aussi dans les coulisses des négociations et dans le choix ô combien politique de leurs hôtes que se joue une part du sort climatique collectif. Gageons que la société civile et l’opinion publique internationales sauront rester vigilantes. Pour que Bakou ne devienne pas le tombeau des ambitions climatiques.

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