À une semaine de la COP29 qui se tiendra à Bakou en Azerbaïdjan, les regards sont braqués sur cet événement crucial pour l’avenir de la planète. Du 11 au 22 novembre, 198 pays se réuniront pour des négociations qui s’annoncent tendues, avec au cœur des débats la question brûlante du financement de la lutte contre le changement climatique.
Un fossé Nord-Sud sur la finance climatique
Cette COP29 risque bien d’être percutée par les fractures géopolitiques actuelles, et notamment le fossé grandissant entre pays riches et pays en développement sur la question du financement climatique. Ces derniers, qui sont aussi les plus vulnérables aux impacts du dérèglement climatique, réclament depuis des années que les pays industrialisés, historiquement responsables du réchauffement, mettent la main au portefeuille.
Mais les promesses peinent à se concrétiser. L’objectif fixé en 2009 de mobiliser 100 milliards de dollars par an d’ici 2020 pour aider les pays du Sud à réduire leurs émissions et s’adapter au changement climatique n’a toujours pas été atteint. Et les besoins sont bien plus élevés : selon un récent rapport de l’ONU, il faudrait entre 4 000 et 7 000 milliards de dollars d’investissements annuels pour espérer limiter le réchauffement à +1,5°C.
L’ombre des élections américaines
Dans ce contexte, le résultat des élections de mi-mandat aux États-Unis, qui auront lieu le 8 novembre, à peine trois jours avant le début de la COP, est très attendu. Si les républicains, majoritairement climato-sceptiques, venaient à reprendre le contrôle du Congrès, cela compliquerait la tâche de Joe Biden pour tenir ses engagements climatiques, dont celui de doubler l’aide américaine aux pays vulnérables pour la porter à 11,4 milliards de dollars par an d’ici 2024.
Sans un accord ambitieux sur la finance climatique, on voit mal comment les pays en développement pourront s’engager sur de nouvelles réductions d’émissions.
Lola Vallejo, directrice du programme climat à l’Institut du développement durable et des relations internationales (Iddri)
L’Azerbaïdjan, hôte controversé
Le choix de l’Azerbaïdjan pour accueillir cette COP fait aussi grincer quelques dents. Ce pays d’Asie centrale, riche en pétrole et en gaz, n’est pas vraiment un champion de la cause climatique. Selon Climate Action Tracker, les engagements actuels de Bakou sont “critiquement insuffisants” pour tenir les objectifs de l’accord de Paris.
La répression des défenseurs de l’environnement et des droits humains dans ce pays autoritaire jette également une ombre sur l’événement. D’après une source proche d’un militant du climat local, ce dernier aurait été arrêté alors qu’il allait chercher son enfant à la crèche, suscitant l’indignation des ONG.
Des signaux encourageants malgré tout
Malgré ces écueils, certains signaux positifs maintiennent l’espoir d’une COP29 productive. De plus en plus d’entreprises et d’investisseurs s’engagent à aligner leurs portefeuilles sur une trajectoire “zéro émission nette”. L’indispensable transition vers les énergies renouvelables s’accélère, comme le montre l’exemple de la Norvège, où presque une maison sur deux possède désormais une voiture électrique.
Des avancées sont aussi espérées sur les règles entourant les marchés carbone internationaux prévus par l’article 6 de l’accord de Paris. Mais des garde-fous solides devront être établis pour éviter les risques de double comptage et de “greenwashing” pointés par de nombreux observateurs.
- Adaptation, atténuation : deux faces d’une même pièce
- Énergie, transport, agriculture… Les secteurs clés d’une transition juste
- Entreprises, villes, citoyens… L’action climatique se joue à tous les niveaux
Cette COP29 sera donc scrutée de près. Après les déceptions des dernières éditions, le monde a cruellement besoin d’un sursaut collectif pour garder vivant l’objectif d’un réchauffement limité à +1,5°C. Les prochains jours diront si Bakou marquera un véritable tournant, ou une énième occasion manquée face à l’urgence climatique.
Le choix de l’Azerbaïdjan pour accueillir cette COP fait aussi grincer quelques dents. Ce pays d’Asie centrale, riche en pétrole et en gaz, n’est pas vraiment un champion de la cause climatique. Selon Climate Action Tracker, les engagements actuels de Bakou sont “critiquement insuffisants” pour tenir les objectifs de l’accord de Paris.
La répression des défenseurs de l’environnement et des droits humains dans ce pays autoritaire jette également une ombre sur l’événement. D’après une source proche d’un militant du climat local, ce dernier aurait été arrêté alors qu’il allait chercher son enfant à la crèche, suscitant l’indignation des ONG.
Des signaux encourageants malgré tout
Malgré ces écueils, certains signaux positifs maintiennent l’espoir d’une COP29 productive. De plus en plus d’entreprises et d’investisseurs s’engagent à aligner leurs portefeuilles sur une trajectoire “zéro émission nette”. L’indispensable transition vers les énergies renouvelables s’accélère, comme le montre l’exemple de la Norvège, où presque une maison sur deux possède désormais une voiture électrique.
Des avancées sont aussi espérées sur les règles entourant les marchés carbone internationaux prévus par l’article 6 de l’accord de Paris. Mais des garde-fous solides devront être établis pour éviter les risques de double comptage et de “greenwashing” pointés par de nombreux observateurs.
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Cette COP29 sera donc scrutée de près. Après les déceptions des dernières éditions, le monde a cruellement besoin d’un sursaut collectif pour garder vivant l’objectif d’un réchauffement limité à +1,5°C. Les prochains jours diront si Bakou marquera un véritable tournant, ou une énième occasion manquée face à l’urgence climatique.