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La COP16 pour la Biodiversité : Un Rendez-Vous Crucial pour notre Planète

La 16e Conférence de l'ONU sur la biodiversité commence aujourd'hui à Cali. Au programme : des objectifs ambitieux pour protéger notre planète, mais aussi de vifs débats sur le financement et le partage des bénéfices liés aux ressources naturelles. Les États parviendront-ils à...

Chaque année, un événement majeur réunit les dirigeants du monde entier autour d’un enjeu crucial : l’avenir de notre planète. La Conférence des Nations unies sur la biodiversité, plus connue sous le nom de “COP biodiversité”, se tient cette année à Cali en Colombie, du 21 au 30 octobre. Au cœur des débats : comment préserver la richesse de la nature face aux pressions croissantes des activités humaines ?

Des objectifs ambitieux pour enrayer le déclin de la biodiversité

La situation est alarmante : selon le dernier rapport du WWF, les populations d’animaux sauvages ont chuté de 70% en moyenne depuis 1970. Déforestation, surpêche, pollution… Les causes de ce déclin sont connues, mais les solutions tardent à se mettre en place. Pour inverser la tendance, les États se sont engagés il y a deux ans sur des objectifs ambitieux :

  • Protéger 30% des terres et des mers d’ici 2030
  • Restaurer 30% des écosystèmes dégradés
  • Réduire de moitié les pesticides et le taux d’introduction d’espèces envahissantes

Mais pour les atteindre, il faudra plus que des belles paroles. C’est tout l’enjeu de cette COP16 : passer des engagements à l’action.

Un “new deal” pour la nature

Premier défi : définir précisément ce qu’est une aire protégée. Car derrière ce terme se cachent des réalités très différentes, de la réserve intégrale où toute activité humaine est bannie, à des zones multiusages où cohabitent protection et exploitation des ressources. Pour être efficaces, les futures zones protégées devront répondre à des critères stricts.

Autre point crucial : le financement. Selon les estimations, il faudrait mobiliser 200 milliards de dollars par an pour préserver la biodiversité. Une facture que les pays du Sud, souvent les plus riches en biodiversité mais les plus pauvres économiquement, ne pourront pas régler seuls. Un accord sur un mécanisme mondial de financement, sur le modèle des “crédits carbone” pour le climat, pourrait changer la donne.

On va demander plus à certains pays qu’à d’autres, car ils sont responsables de biens communs.

Juliette Landry, chercheuse à l’Institut du développement durable et des relations internationales

L’épineuse question du partage des bénéfices

Mais l’argent n’est pas le seul nerf de la guerre. La COP16 devra aussi régler la délicate question du partage des bénéfices tirés de l’exploitation des ressources génétiques. Depuis des décennies, des entreprises principalement issues des pays riches brevetent et commercialisent des molécules issues de plantes, d’animaux ou de micro-organismes prélevés dans les forêts tropicales, sans aucune contrepartie pour les populations locales qui les ont préservés. Une pratique qualifiée de “biopiraterie”.

Un premier accord, le protocole de Nagoya, a permis en 2014 de poser le principe d’un partage des bénéfices. Mais avec la numérisation du vivant, de nouvelles formes d’exploitation sont apparues, échappant à ce cadre. À Cali, les pays riches en biodiversité réclament un mécanisme contraignant pour obtenir leur part du gâteau sur ces nouvelles ressources génétiques numériques.

Impliquer les peuples autochtones, gardiens de la biodiversité

Enfin, cette COP devra reconnaître et renforcer le rôle crucial des peuples autochtones dans la préservation de la nature. Alors qu’ils ne représentent que 5% de la population mondiale, ils préservent 80% de la biodiversité terrestre sur leurs territoires. Pourtant, leurs droits sont encore trop souvent bafoués au nom du développement économique. En finir avec cette injustice est un impératif écologique autant qu’éthique.

Nous réclamons que notre droit à préserver nos modes de vie et nos savoirs traditionnels soit reconnu, et que nous soyons associés aux décisions sur l’usage de nos terres.

José Gregorio Diaz Mirabal, leader indigène du bassin amazonien

Face à l’urgence, cette COP biodiversité ne peut pas se permettre un énième rendez-vous manqué. Elle doit marquer un véritable tournant, en actant un “new deal” ambitieux, juste et contraignant pour la nature et ceux qui la préservent. Notre avenir en dépend.

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