Les négociations à la COP16, la conférence de l’ONU contre la désertification, se sont achevées samedi à Ryad sans parvenir à un accord contraignant tant espéré sur la lutte contre la sécheresse. Un résultat en demi-teinte qui laisse un goût d’inachevé pour de nombreux participants, en particulier les pays africains.
Des progrès notables mais insuffisants
Malgré des avancées, les 196 pays et l’Union européenne réunis pendant 10 jours n’ont pas réussi à s’entendre sur un protocole ambitieux et contraignant. Comme l’a souligné Ibrahim Thiaw, secrétaire exécutif de la Convention de l’ONU sur la lutte contre la désertification (CNULCD), dans son discours de clôture :
Les parties ont besoin de plus de temps pour se mettre d’accord sur la meilleure façon d’avancer.
Le communiqué final se contente de mentionner des « progrès significatifs en jetant les bases d’un futur régime mondial de lutte contre la sécheresse », reportant son adoption à la prochaine COP17 en Mongolie en 2026. Un report qui suscite frustration et incompréhension chez certains délégués.
L’Afrique en première ligne
Pour les représentants africains, un protocole contraignant est indispensable face à l’ampleur de la menace. La sécheresse, « alimentée par la destruction de l’environnement par l’homme », coûte déjà plus de 300 milliards de dollars par an selon l’ONU. Et elle pourrait affecter 75% de la population mondiale d’ici 2050.
Comme l’a confié sous couvert d’anonymat un délégué d’un pays africain, le continent souhaitait des engagements forts obligeant les États à mettre en place des plans pour anticiper et gérer les épisodes de sécheresse :
C’est la première fois que je vois l’Afrique aussi unie, avec un front uni fort, en ce qui concerne le protocole sur la sécheresse.
Le blocage des pays développés
Mais cette unité africaine s’est heurtée aux réticences des pays développés selon plusieurs sources. Ces derniers ont plaidé pour un simple « cadre », jugé largement insuffisant par les pays en développement en première ligne face au fléau de la désertification.
Un constat d’échec relatif donc pour cette COP16, malgré l’urgence climatique. La lutte contre la sécheresse, véritable « catastrophe environnementale » aux immenses répercussions humaines et économiques, devra encore attendre son heure sur la scène internationale. Rendez-vous est pris pour la COP17 dans 3 ans, avec l’espoir d’un sursaut à la hauteur des enjeux.