Le projet pharaonique de Donald Trump refait surface. À peine investi pour son second mandat, le 47e président des États-Unis a signé un décret pour achever la construction de son mur à la frontière mexicaine. Une promesse électorale explosive qui avait marqué son premier mandat, sans pour autant se concrétiser. Le chantier titanesque se heurte en effet à de nombreux obstacles, tant financiers que techniques et politiques.
Un mur qui divise l’Amérique
Depuis son entrée en fonction en 2016, Trump n’a eu de cesse de vouloir ériger une barrière « grande et magnifique » le long des 3000 km séparant les États-Unis du Mexique. L’objectif affiché : endiguer l’immigration clandestine en provenance d’Amérique centrale et combattre les trafics de drogue. Mais ce projet monumental, estimé à plus de 15 milliards de dollars, cristallise les tensions.
Pour ses partisans, le mur est une mesure de bon sens pour protéger les frontières et la souveraineté du pays. Mais ses détracteurs y voient un symbole xénophobe et un gaspillage d’argent public. Sans compter l’impact environnemental d’un tel ouvrage sur les écosystèmes fragiles de la région.
L’impasse du financement
Dès 2016, Trump s’était heurté au refus du Congrès de financer son projet. Un bras de fer qui avait conduit au plus long « shutdown » de l’histoire américaine, paralysant des pans entiers de l’administration. Le président avait fini par déclarer l' »urgence nationale » pour débloquer des fonds du Pentagone. Mais plusieurs États frontaliers avaient intenté des actions en justice pour bloquer les travaux.
Aujourd’hui, à peine 500 km de nouvelles « barrières frontalières » (le terme de « mur » étant controversé) ont été érigés, principalement sur des terrains fédéraux. Le reste du tracé traverse des parcelles privées qu’il faut exproprier, des zones montagneuses inaccessibles ou des réserves indiennes. Une gageure juridique et logistique.
La tâche est titanesque, soupire un ingénieur impliqué dans le projet. Il faut des années, voire des décennies pour boucler un tel chantier.
Déployer l’armée, la nouvelle stratégie de Trump
Pour contourner le Congrès, le président a décidé d’utiliser les prérogatives exceptionnelles que lui confère l’état d’urgence. Son décret autorise ainsi le Pentagone à déployer des troupes à la frontière pour appuyer les travaux et surveiller les migrants.
Une première pour les forces armées américaines, traditionnellement cantonnées aux théâtres extérieurs. Mais face à la pression migratoire record, Trump veut marquer les esprits. Selon des sources proches de la Maison Blanche, il envisage de dépêcher jusqu’à 10 000 soldats dans les États frontaliers.
Le mur n’arrêtera pas tous les clandestins. Mais couplé à une présence militaire, il sera un symbole fort de notre détermination à reprendre le contrôle de nos frontières.
déclare un conseiller présidentiel
Un défi à la hauteur des ambitions de Trump
Malgré la complexité du projet, Trump croit dur comme fer à son mur. Beaucoup y voient une promesse de campagne intenable ou une lubie présidentielle. Mais le milliardaire en a fait une question d’honneur et un marqueur politique auprès de sa base. Il a bien l’intention d’en faire l’un des grands chantiers de son second mandat.
Les prochains mois s’annoncent donc décisifs. D’après les informations du Figaro, l’administration prévoit d’accélérer les expropriations et de mobiliser massivement les entreprises de BTP. Un « commandement du mur frontalier » sera créé pour centraliser les efforts.
Objectif affiché : atteindre 1000 km de mur d’ici fin 2026. Un défi à la hauteur des ambitions de Trump. Mais une chose est sûre : son mur continuera de diviser l’Amérique, au propre comme au figuré.