ActualitésÉconomie

La colère gronde chez les agriculteurs français

Les agriculteurs français n'en peuvent plus. Malgré les promesses du gouvernement, rien n'a changé sur le terrain. Acculés, ils multiplient les actions chocs pour se faire entendre. Mais jusqu'où iront-ils pour sauver leurs exploitations de la faillite ? Une chose est sûre, la colère gronde dans les campagnes et...

Un vent de révolte souffle sur les campagnes françaises. Dix mois après l’annonce en grande pompe d’un plan d’aide par le gouvernement, la situation des agriculteurs ne s’est guère améliorée. Pire, beaucoup estiment avoir été floués et laissés pour compte. Résultat, la gronde monte et les actions coup de poing se multiplient aux quatre coins de l’Hexagone.

Des promesses non tenues ?

En janvier dernier, face à une mobilisation massive et des blocages spectaculaires, l’exécutif avait fini par lâcher du lest. Un plan de soutien avait été dévoilé dans l’urgence pour répondre aux revendications du monde paysan. Mais pour beaucoup d’agriculteurs, les effets concrets se font toujours attendre.

On n’est pas satisfait de ce qui s’est passé, tout simplement parce qu’il ne s’est rien passé.

Jean-Charles Chanquoi, agriculteur des Coteaux Périgourdins

Malgré un chiffre d’affaires conséquent, cet exploitant a vu sa trésorerie fondre dangereusement. Il tire la sonnette d’alarme : sans une intervention rapide des pouvoirs publics, c’est la survie même de sa ferme qui est en jeu. Un cas loin d’être isolé dans une profession en grande souffrance.

Le désarroi des éleveurs

Dans le secteur de l’élevage, la situation est particulièrement critique. Entre hausse des charges et chute des cours, nombre d’exploitations sont au bord du gouffre. La détresse est palpable chez ces hommes et ces femmes qui se sentent abandonnés.

On voit bien aujourd’hui que toutes les productions vont mal. On disparaît les uns après les autres et les terres ne sont plus reprises. Il faut agir vite pour que les fermes arrêtent de disparaître.

Un éleveur au micro de TF1

Symbole de ce marasme, l’épidémie de fièvre catarrhale qui décime les troupeaux ovins depuis des mois. Malgré des pertes colossales, les éleveurs peinent à obtenir des indemnisations à la hauteur. Beaucoup se sentent totalement démunis face à ce fléau.

Vers un nouvel hiver de colère ?

Face à cette crise sans précédent, la grogne s’intensifie dans les campagnes. Depuis quelques jours, les actions se multiplient pour tenter de faire réagir les autorités. Déversements de fumier et de paille devant les bâtiments de l’État, démontage de panneaux, blocages de frontières… Les agriculteurs haussent le ton et préviennent : si rien ne bouge, la mobilisation pourrait monter d’un cran.

Ça ne sert à rien de tout casser. On n’est pas là pour ça. Mais il y a un risque que ça soit plus compliqué que l’an dernier.

Le président des Jeunes agriculteurs de Nouvelle-Aquitaine

Pour l’heure, les paysans terminent les moissons dans une ambiance morose. Mais beaucoup se disent prêts à remonter au front si le dialogue reste au point mort. Un an après un premier round de négociations, le monde agricole retient son souffle. Le gouvernement saura-t-il apaiser la colère qui gronde avant qu’elle n’explose ? L’avenir de milliers d’exploitations en dépend.

Passionné et dévoué, j'explore sans cesse les nouvelles frontières de l'information et de la technologie. Pour explorer les options de sponsoring, contactez-nous.