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La Colère d’un Village Breton Face à l’Extension Minière

Un village breton est en ébullition. Son maire est pris entre deux feux : d'un côté, une compagnie minière souhaitant s'étendre et créer des emplois. De l'autre, des habitants inquiets de l'impact sur l'environnement et les ressources en eau. Un dilemme qui divise...

Au cœur des Côtes-d’Armor, en Bretagne, le paisible village de Glomel est secoué par une vive controverse. La mairie, récemment vandalisée de tags accusateurs, est le théâtre d’un conflit qui oppose deux visions du futur local : le développement économique contre la préservation de l’environnement.

Un projet minier qui divise

Depuis les années 70, la mine d’andalousite exploitée par l’entreprise Imerys fait vivre le village. Ce minerai rare, très prisé pour sa résistance aux hautes températures, représente 25% de la production mondiale et emploie directement 120 personnes à Glomel. Mais les gisements s’épuisent et la compagnie souhaite étendre son activité en ouvrant une nouvelle fosse.

Si le projet a reçu le feu vert de la préfecture en juin dernier, il est loin de faire l’unanimité parmi les habitants. « C’est lamentable de voir ça », se désole une riveraine devant la mairie taguée. « Imerys, c’est important, ça fait vivre le bourg », tempère un autre, mettant en avant les emplois directs et indirects générés.

Le maire entre deux feux

Pour Bernard Trubuilt, maire de Glomel, l’extension de la mine représente un enjeu économique majeur. Il souligne les retombées en termes d’emplois locaux :

Ça crée des emplois, mais des emplois aussi indirects. Il y a 80 prestataires au niveau des Côtes-d’Armor qui travaillent avec la carrière, et 200 au niveau de la Bretagne.

Bernard Trubuilt, maire de Glomel

Mais il doit aussi composer avec les inquiétudes d’une partie de ses administrés. Les opposants dénoncent notamment la consommation en eau de la carrière, dans une région où la ressource se raréfie. Jean-Yves Jégo, de l’association Douar Bev, alerte :

Le problème de ces carrières, c’est qu’elles se trouvent en tête de deux bassins versants, pointe-t-il. Le centre Bretagne, on en parle souvent comme étant le château d’eau de la Bretagne, et cette ressource est en tension. Elle est appelée à se raréfier en plus dans les années à venir.

Jean-Yves Jégo, association Douar Bev

Une question environnementale sensible

L’entreprise Imerys réfute ces allégations, assurant que « le projet d’ouverture de la fosse 4 a fait l’objet d’une évaluation environnementale détaillée » et que « les conséquences sur l’environnement sont limitées et temporaires ». Elle met en avant « un bilan final positif ».

Mais les riverains restent partagés. Si certains se sont habitués aux nuisances sonores comme Isabelle, qui vit à 500 mètres de la mine, d’autres craignent une aggravation avec l’extension. Et le spectre d’une pénurie d’eau dans les décennies à venir inquiète, dans une région déjà soumise à des sécheresses récurrentes.

Un avenir en suspens

Pour l’heure, le projet d’extension est en suspens. Une association environnementale a déposé un recours qui sera étudié dans les semaines à venir. Quelle que soit l’issue, le village de Glomel devra trouver un équilibre délicat entre développement économique et protection de son patrimoine naturel.

Car au-delà de la mine d’andalousite, c’est tout un modèle de développement qui est questionné. Comment concilier activités industrielles et préservation des ressources dans des territoires ruraux fragiles ? Un dilemme qui dépasse largement les frontières de ce village breton et résonne comme un défi majeur du XXIe siècle.

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