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La CIJ ordonne à Israël de cesser immédiatement son offensive à Rafah !

C’est une décision qui risque de faire date. Ce vendredi, la Cour internationale de justice (CIJ) a ordonné à Israël de cesser “immédiatement” son offensive militaire dans le gouvernorat de Rafah, dans le sud de la bande de Gaza. Une décision saluée par le Hamas, mais qui suscite des réactions mitigées sur la scène internationale, notamment aux États-Unis.

La CIJ exige l’arrêt immédiat de l’offensive et la libération des otages

Dans son ordonnance, la plus haute juridiction de l’ONU estime qu’Israël doit stopper “toute action susceptible d’infliger aux Palestiniens de Gaza des conditions d’existence capables d’entraîner sa destruction physique”. Elle appelle aussi à la “libération immédiate et inconditionnelle” des personnes prises en otage par le Hamas lors de son attaque du 7 octobre dernier contre Israël.

La Cour demande également à Israël de maintenir ouvert le point de passage de Rafah pour permettre l’acheminement sans entraves de l’aide humanitaire. Ses décisions sont juridiquement contraignantes, mais la CIJ n’a aucun moyen de les faire appliquer.

Accusations de “génocide” par l’Afrique du Sud

C’est l’Afrique du Sud qui avait saisi la CIJ en décembre, estimant que l’offensive israélienne à Gaza violait la Convention des Nations unies sur le génocide de 1948. Pretoria a réitéré ses accusations la semaine dernière, affirmant devant la Cour que “le génocide” commis par Israël avait atteint un “niveau horrible”. Des allégations “déconnectées de la réalité” selon Israël.

Qualifier quelque chose de génocide, encore et encore, n’en fait pas un génocide. Répéter un mensonge ne le rend pas vrai.

Gilad Noam, procureur général adjoint israélien

Le Hamas salue, Israël temporise

Sans surprise, le Hamas s’est félicité de la décision de la CIJ, tout en regrettant qu’elle ne concerne que Rafah et pas l’ensemble de la bande de Gaza. Israël, de son côté, affirme avoir déployé “des efforts considérables” pour accroître l’aide humanitaire malgré les difficultés.

La décision de la CIJ intervient quelques jours après une demande historique du procureur de la Cour pénale internationale (CPI) réclamant des mandats d’arrêt contre des dirigeants israéliens et du Hamas pour des crimes présumés commis dans le conflit.

Pression internationale pour une trêve

Sur le terrain, la guerre fait rage depuis plus de 7 mois et a fait des milliers de victimes, en grande majorité des civils palestiniens. L’ordonnance de la CIJ pourrait accroître la pression internationale en faveur d’une trêve, alors que les efforts diplomatiques pour y parvenir sont jusqu’à présent restés vains.

Le président américain Joe Biden a toutefois pris ses distances avec la Cour, déclarant cette semaine que la situation à Gaza n’était “pas un génocide”. Une position prudente alors que les États-Unis, allié clé d’Israël, tentent de jouer les médiateurs dans ce conflit qui semble parti pour durer.

Pertes côté palestinienPertes côté israélien
Au moins 35 800 morts, majoritairement des civilsPlus de 1170 morts, dont une majorité de civils
Gaza ravagée par les bombardements252 otages dont 121 toujours retenus, 37 morts

La décision de la CIJ sera-t-elle suivie d’effets ? Parviendra-t-elle à infléchir la position israélienne et à ouvrir la voie à des négociations ? Ou ne sera-t-elle qu’un énième épisode d’une guerre sans fin qui a déjà fait tant de victimes innocentes des deux côtés ? L’avenir nous le dira, mais une chose est sûre : chaque jour qui passe aggrave un peu plus la tragédie humanitaire vécue par la population de Gaza.

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