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La Chine Réaffirme Son Soutien à l’Accord de Paris et à l’OMS

La Chine réaffirme son soutien à l'accord de Paris et à l'OMS suite aux décisions controversées de Donald Trump. Pékin se positionne comme un acteur responsable sur la scène internationale, malgré les tensions persistantes avec Washington. Quel avenir pour la coopération mondiale ?

Alors que le nouveau président américain Donald Trump multiplie les décisions controversées en ce début de second mandat, la Chine se positionne en premier opposant sur la scène internationale. Pékin a en effet réitéré mardi son soutien indéfectible aux accords de Paris sur le climat ainsi qu’à l’Organisation mondiale de la santé (OMS), deux institutions dont Washington vient d’acter le retrait.

Un engagement climatique et sanitaire réaffirmé

Lundi, parmi une série de décrets polémiques, le président Trump a officialisé le retrait des États-Unis de l’accord de Paris sur le climat, qualifié d’« injuste et unilatéral ». Il a également acté la sortie de l’OMS, vivement critiquée pendant la crise du Covid-19. Des décisions qui inquiètent Pékin :

La Chine, comme elle l’a toujours fait, soutiendra l’OMS dans la réalisation de ses missions pour promouvoir la santé de l’humanité.

Le changement climatique est un défi commun auquel est confrontée l’ensemble de l’humanité, et aucun pays ne peut rester insensible ou résoudre le problème tout seul.

– Guo Jiakun, porte-parole de la diplomatie chinoise

Par ces déclarations, la Chine cherche ainsi à apparaître comme un acteur responsable et prévisible sur la scène internationale, capitalisant sur le désengagement américain, selon Marc Julienne de l’Institut français des relations internationales (Ifri).

Tensions commerciales en vue

Au-delà des enjeux climatiques et sanitaires, Pékin devra également composer avec une probable reprise des tensions commerciales qui avaient marqué le premier mandat de Donald Trump. Le magnat républicain avait alors imposé des droits de douane élevés sur les importations chinoises. Une menace pour la croissance du géant asiatique, encore largement dépendante des exportations.

La Chine se dit toutefois « prête à renforcer le dialogue » avec Washington pour « gérer correctement les différends » et « élargir la coopération ». Reste à savoir si cette main tendue suffira à apaiser les relations entre les deux superpuissances.

Allié cubain sous pression

Pékin a par ailleurs vivement condamné la réinscription de Cuba sur la liste noire américaine des pays soutenant le terrorisme. Une mesure de rétorsion suite à l’annulation par l’administration Biden d’un accord sur la libération de prisonniers politiques.

La Chine, un des principaux alliés de La Havane avec la Russie et le Venezuela, a exhorté les États-Unis à « lever rapidement leur blocus total contre Cuba » et à « prendre des mesures concrètes » pour améliorer les relations bilatérales. Washington et Pékin s’étaient déjà opposés en juin 2023 sur des rumeurs d’installation d’une base d’espionnage chinoise sur l’île.

La Chine en première ligne

Qu’il s’agisse de la lutte contre le réchauffement climatique, de la gestion des crises sanitaires mondiales ou de la défense de ses alliés, la Chine entend bien peser de tout son poids géopolitique face au nouvel interventionnisme américain. Une position qui ne manquera pas de raviver les multiples lignes de fracture entre les deux géants.

Mais au-delà du duel sino-américain, c’est bien l’avenir de la coopération internationale qui semble se jouer. Le repli américain ouvre en effet un boulevard à la Chine pour accroître son influence et façonner un nouvel ordre multilatéral. Un défi de taille pour la gouvernance mondiale, à l’heure où les défis communs n’ont jamais été aussi pressants.

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