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La Chine Prolonge Son Enquête Antidumping sur le Cognac Français

La Chine prolonge son enquête antidumping sur le cognac français importé. Cette décision s'inscrit dans un contexte de tensions commerciales grandissantes entre Pékin et Bruxelles. Quelles conséquences pour les producteurs charentais ?

Alors que les tensions commerciales entre la Chine et l’Union Européenne s’intensifient, Pékin vient d’annoncer la prolongation de son enquête antidumping sur les importations de cognac français. Une décision lourde de conséquences pour la filière charentaise, déjà ébranlée par la pandémie.

L’enquête antidumping chinoise prolongée jusqu’en avril 2023

Initialement ouverte en janvier dernier, l’enquête antidumping menée par la Chine sur les brandys et cognacs européens importés devait s’achever en janvier 2023. Mais le ministère chinois du Commerce a décidé ce mercredi 25 décembre de prolonger cette investigation jusqu’au 5 avril, invoquant la « complexité » du dossier.

Cette annonce fait suite à la décision de Pékin en novembre d’imposer des « mesures temporaires antidumping » sur ces spiritueux, obligeant les importateurs à déposer une caution auprès des douanes chinoises. Des mesures contestées par Bruxelles devant l’Organisation Mondiale du Commerce.

Un bras de fer commercial entre la Chine et l’UE

Pour de nombreux observateurs, cette enquête antidumping est une réponse de la Chine aux taxes douanières supplémentaires imposées par l’UE sur les véhicules électriques chinois. Bruxelles accuse en effet Pékin de subventionner massivement ce secteur, faussant la concurrence.

La Chine utilise clairement cette enquête comme un moyen de pression dans les négociations commerciales en cours avec l’Europe.

Une source proche du dossier

De son côté, la Chine dénonce le protectionnisme européen et brandit la menace de droits de douane de près de 35% sur les eaux-de-vie importées de l’UE. Une perspective alarmante pour les producteurs de cognac, dont les exportations vers l’Empire du Milieu représentent près de 40% des ventes totales.

Les producteurs charentais appellent à l’apaisement

Face à ces tensions, la filière cognaçaise se mobilise. Mi-décembre, plusieurs centaines de viticulteurs et salariés ont manifesté à Cognac pour alerter sur les risques d’une guerre commerciale avec la Chine.

Nous appelons les autorités européennes et chinoises à faire preuve de mesure et à privilégier le dialogue. Une escalade des sanctions douanières serait dramatique pour tout le secteur.

Un représentant syndical viticole

Si les négociations en cours n’aboutissent pas, c’est toute l’économie locale qui pourrait vaciller. Le cognac génère en effet plus de 20 000 emplois directs et indirects en Charente, pour un chiffre d’affaires annuel de 3 milliards d’euros dont 98% réalisés à l’export.

Vers un accord ou un durcissement du conflit ?

Pour l’heure, l’issue de ce bras de fer commercial reste incertaine. Si certains espèrent encore un compromis, d’autres redoutent un nouveau tour de vis chinois dans les prochains mois.

La prolongation de l’enquête antidumping laisse en tout cas planer le spectre de taxes punitives durables sur le joyau des exportations françaises. Un coup dur pour le cognac, symbole du savoir-faire tricolore, pris en étau dans la guerre commerciale sino-européenne.

Affaire à suivre donc, dans un contexte géopolitique de plus en plus tendu, où le cognac pourrait bien faire les frais des rivalités entre grandes puissances. Les Charentais retiennent leur souffle.

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