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La Chine, Nouveau Leader de la Lutte Contre le Réchauffement Climatique ?

Alors que les États-Unis s'apprêtent à quitter l'Accord de Paris, la Chine semble prête à prendre le leadership dans la lutte contre le réchauffement climatique. Un bouleversement géopolitique lourd de conséquences pour l'avenir de notre planète. Découvrez comment Pékin compte...

Avec l’élection de Donald Trump et son scepticisme assumé envers le réchauffement climatique, un chamboulement géopolitique majeur se profile dans la lutte contre le changement climatique. Alors que les États-Unis, deuxième pollueur mondial, s’apprêtent à tourner le dos à l’Accord de Paris, la Chine semble prête à endosser le costume de leader écologique planétaire. Une ironie de l’Histoire pour le pays qui reste le premier émetteur de gaz à effet de serre de la planète.

De Cancún à Bakou, l’affirmation climatique chinoise

Depuis la COP28 de Dubaï en 2023, Pékin affiche une volonté manifeste de coopération sur le front du climat. À Bakou, pour la COP29, la Chine a ainsi publié pour la première fois des données chiffrées sur sa contribution au financement international pour le climat, tout en résistant aux pressions pour intégrer le camp des pays donateurs.

Cette attitude d’ouverture détonne avec l’agressivité habituelle de la diplomatie chinoise dans les grandes instances internationales. D’après les experts, ce virage s’explique par la volonté de Pékin d’apparaître comme un acteur responsable après le départ annoncé des Américains. “Cela va permettre à la Chine de se présenter comme la puissance mondiale la plus responsable des deux”, analyse Belinda Schaepe, du Centre de recherche sur l’énergie et la qualité de l’air.

Un leadership par défaut

Pour autant, le leadership chinois sur le climat apparaît presque par défaut, plus subi que choisi. Pékin a en effet longtemps résisté à son reclassement parmi les pays développés dans les négociations climatiques. Un statut synonyme d’efforts accrus et d’une contribution plus importante au financement de la transition écologique des pays pauvres.

Son poids dans les émissions historiques de CO2 place pourtant la Chine au deuxième rang mondial, derrière les États-Unis. Mais ce classement remontant aux années 1990 ne reflète plus la réalité économique actuelle, la puissance asiatique ayant depuis largement dépassé l’Europe.

“Non seulement la Chine, mais aussi les pays du Golfe et d’autres encore devraient donner en fonction de leurs capacités”, estime Susana Muhamad, ministre colombienne de l’Environnement.

Pékin accélère sur les énergies vertes

Tournant le dos aux combustibles fossiles, la Chine est devenue en quelques années le premier producteur mondial d’énergies renouvelables. Panneaux solaires, éoliennes, batteries, voitures électriques… L’Empire du Milieu domine largement ces filières d’avenir, au point d’inquiéter ses rivaux occidentaux qui multiplient les mesures anti-dumping.

Cette bascule verte répond d’abord aux intérêts bien compris de Pékin, confronté à des défis environnementaux majeurs comme la pollution de l’air et de l’eau. Mais elle offre aussi à la Chine une opportunité unique de rayonner sur la scène internationale, de tisser des alliances et de gagner en influence géopolitique grâce à son savoir-faire et ses investissements.

Vers une nouvelle donne climatique mondiale ?

Le retrait américain de l’Accord de Paris, acté dès l’investiture de Donald Trump, pourrait paradoxalement faciliter la conclusion de nouveaux accords ambitieux selon certains observateurs. Débarrassées du “cavalier seul” américain, les négociations progresseraient plus vite.

“Ironiquement, l’élection de Trump pourrait faciliter la conclusion d’accords, car ce sont désormais les États-Unis qui défendront la position la plus extrême”, analyse Li Shuo, directeur du pôle Chine et Climat du think tank Asia Society Policy Institute.

Une hypothèse à tempérer au vu des relations dégradées entre Pékin et Washington, sur fond de guerre commerciale et de rivalité technologique. La coopération sino-européenne apparaît en revanche comme une carte maîtresse pour faire avancer la cause climatique.

Si la Chine parvient à assumer pleinement son nouveau rôle, en rehaussant ses ambitions de réductions d’émissions à moyen terme et en soutenant davantage les pays vulnérables, elle pourrait bien devenir le moteur d’une nouvelle dynamique mondiale contre le réchauffement. Une opportunité à saisir pour sauver la planète des ravages annoncés du dérèglement climatique.

Le retrait américain de l’Accord de Paris, acté dès l’investiture de Donald Trump, pourrait paradoxalement faciliter la conclusion de nouveaux accords ambitieux selon certains observateurs. Débarrassées du “cavalier seul” américain, les négociations progresseraient plus vite.

“Ironiquement, l’élection de Trump pourrait faciliter la conclusion d’accords, car ce sont désormais les États-Unis qui défendront la position la plus extrême”, analyse Li Shuo, directeur du pôle Chine et Climat du think tank Asia Society Policy Institute.

Une hypothèse à tempérer au vu des relations dégradées entre Pékin et Washington, sur fond de guerre commerciale et de rivalité technologique. La coopération sino-européenne apparaît en revanche comme une carte maîtresse pour faire avancer la cause climatique.

Si la Chine parvient à assumer pleinement son nouveau rôle, en rehaussant ses ambitions de réductions d’émissions à moyen terme et en soutenant davantage les pays vulnérables, elle pourrait bien devenir le moteur d’une nouvelle dynamique mondiale contre le réchauffement. Une opportunité à saisir pour sauver la planète des ravages annoncés du dérèglement climatique.

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