Alors que la deuxième économie mondiale peine à retrouver son dynamisme d’antan, le président chinois Xi Jinping a appelé mardi à la mise en place d’une politique macroéconomique plus « proactive » et « efficace » pour l’année 2025. Une annonce qui intervient dans un contexte économique délicat pour l’empire du Milieu, confronté à de multiples défis.
Une conjoncture économique difficile
La Chine fait actuellement face à un ralentissement marqué de sa croissance, avec le spectre d’une déflation qui plane. Plusieurs facteurs expliquent ces difficultés :
- Une grave crise de l’immobilier qui pèse sur l’activité
- Des niveaux de consommation bien inférieurs à ceux d’avant la pandémie de Covid-19
- Des déséquilibres structurels persistants
Pour tenter d’enrayer cet essoufflement, les autorités ont multiplié ces derniers mois les mesures de soutien, comme la baisse des taux d’intérêt ou l’augmentation du plafond d’endettement des collectivités locales. Mais beaucoup d’économistes estiment que des plans de relance budgétaire plus directs ciblant la consommation sont nécessaires.
Xi Jinping veut approfondir les réformes
Conscient de l’urgence de la situation, Xi Jinping souhaite aller plus loin. Lors d’une réception marquant la fin d’année du Comité national de la Conférence consultative politique du peuple chinois, il a déclaré :
Nous devons approfondir la réforme, (et) mettre en oeuvres des politiques macroéconomiques plus proactives et plus efficaces.
Xi Jinping, président chinois
Le dirigeant avait déjà donné des gages en ce sens début décembre, en affirmant vouloir « assouplir » la politique monétaire du pays pour 2024. Par la suite, le ministère des Finances a aussi annoncé une hausse à venir du déficit budgétaire.
M. Xi n’a pas manqué de réaffirmer sa confiance dans l’objectif de croissance du PIB de 5% en 2024. Selon lui, « une productivité d’une nouvelle qualité se développe ».
Des signaux encourageants mais des défis persistent
La publication mardi de l’indice PMI manufacturier, au plus haut depuis 3 mois à 50,1 points en décembre, semble conforter cet optimisme. L’indice PMI non-manufacturier a aussi nettement progressé à 52,2. Pour les analystes, le soutien politique accru en fin d’année a clairement boosté la croissance à court terme.
Cependant, tous les voyants ne sont pas au vert. La hausse des commandes à l’export pourrait ainsi n’être que temporaire, liée aux craintes de nouveaux droits de douane aux États-Unis. De plus, comme le souligne Gabriel Ng de Capital Economics :
Des déséquilibres structurels persistants continueront de peser sur l’économie chinoise.
Gabriel Ng, économiste chez Capital Economics
Sur le plus long terme, le FMI anticipe d’ailleurs un tassement de la croissance chinoise à 4,5% en 2025. Et sans réformes d’envergure, elle pourrait même chuter bien en-dessous des 4% selon sa directrice Kristalina Georgieva.
2025, une année charnière
L’année 2025 s’annonce donc cruciale pour l’avenir économique de la Chine. Si Xi Jinping semble déterminé à utiliser tous les leviers à sa disposition pour stimuler l’activité, la partie est loin d’être gagnée.
Pour réussir son pari, Pékin devra trouver le bon équilibre entre soutien à court terme et réformes structurelles, tout en composant avec un environnement international plus incertain. Un défi de taille pour la deuxième puissance économique mondiale, dont les répercussions se feront sentir bien au-delà de ses frontières.
Alors, la Chine parviendra-t-elle à retrouver une croissance vigoureuse en 2025 grâce à cette nouvelle politique économique proactive ? Une chose est sûre : le monde entier scrutera avec attention les prochaines décisions de Xi Jinping et leurs impacts. L’empire du Milieu joue gros et compte bien réussir sa mue économique.
