Les tensions entre la Chine et l’Occident s’intensifient autour de la question de Hongkong. Pékin a exhorté jeudi la communauté internationale à “cesser de s’ingérer” dans les affaires de l’ex-colonie britannique, après une série d’arrestations en vertu de la controversée loi sur la sécurité nationale.
“Cesser immédiatement de s’ingérer à Hongkong”
Sept personnes ont été interpellées mardi et mercredi à Hongkong pour “sédition” en lien avec des messages publiés sur Facebook. Il s’agit des premières arrestations depuis l’adoption en mars de la nouvelle loi sur la sécurité nationale, qui prévoit de lourdes peines pour les infractions comme la trahison ou l’insurrection.
Nous conseillons aux pays et aux responsables politiques d’adopter une position objective et impartiale et de cesser immédiatement de s’ingérer dans les affaires de Hongkong et dans les affaires intérieures de la Chine.
– Un porte-parole du Bureau des affaires étrangères chinois à Hongkong
Publication de “messages séditieux” sur les réseaux sociaux
Parmi les personnes arrêtées figure Chow Hang-tung, une militante qui dirigeait le groupe, aujourd’hui dissous, organisant des veillées pour commémorer la répression des manifestations de la place Tiananmen en 1989. Cette activiste est accusée par Pékin de publier “des messages à caractère séditieux sur les réseaux sociaux”.
L’Occident condamne les arrestations “répressives”
Ces interpellations ont suscité l’inquiétude des pays occidentaux. L’Union européenne a estimé qu’elles semblaient “confirmer les préoccupations” sur les atteintes aux droits et libertés à Hongkong. Les États-Unis ont quant à eux condamné ces arrestations “en vertu de la nouvelle loi répressive”, s’alarmant de ses dispositions “excessivement larges et vaguement définies”.
La loi sur la sécurité nationale, outil de reprise en main
Adoptée en 2020 par Pékin, après des mois de manifestations prodémocratie dans le territoire semi-autonome, la loi sur la sécurité nationale donne les coudées franches à la Chine pour réprimer la dissidence. La nouvelle loi adoptée en mars vient encore compléter cet arsenal législatif, suscitant de vives critiques en Occident.
Jusqu’où iront les tensions sino-occidentales sur Hongkong ?
Ces passes d’armes verbales illustrent la dégradation des relations entre Pékin et les capitales occidentales concernant le statut de Hongkong. Rétrocédée à la Chine en 1997, la ville jouit sur le papier d’une large autonomie. Mais beaucoup à l’étranger accusent Pékin de saper ce principe et les libertés des Hongkongais.
Pékin semble déterminé à imposer sa souveraineté sur le territoire, quitte à attiser les tensions avec l’Occident. Reste à savoir jusqu’où ira cette confrontation et quelles en seront les conséquences à long terme pour Hongkong, pris en étau entre l’influence chinoise et son ouverture sur le monde.
