12 millions de catholiques. C’est le nombre estimé de fidèles en Chine, tiraillés depuis des décennies entre les églises officielles strictement contrôlées par le régime communiste et les églises clandestines fidèles au Vatican. Mais un accord historique signé en 2018 entre Pékin et le Saint-Siège sur la question épineuse de la nomination des évêques a ouvert la voie à un rapprochement inédit. Et cet accord vient d’être renouvelé pour 4 ans supplémentaires, ont annoncé les deux parties.
Un accord qui divise mais ouvre le dialogue
Le contenu exact de cet accord sino-vatican n’a pas été rendu public. Mais on sait qu’il donne aux deux parties un droit de regard sur la nomination des évêques en Chine, avec l’objectif de réunifier les catholiques chinois divisés depuis les années 1950 entre l’Église officielle et l’Église clandestine. Un compromis délicat qui suscite des critiques de part et d’autre, certains y voyant une mainmise de Pékin sur les catholiques tandis que d’autres pointent du doigt la restriction persistante des libertés religieuses en Chine. Malgré ces réserves, le Vatican comme Pékin se félicitent des “résultats positifs” de cet accord et se disent prêts à poursuivre le dialogue.
Des tensions mais des signes d’espoir
La mise en œuvre de l’accord n’a pas été un long fleuve tranquille. Selon des sources proches du dossier, certaines nominations d’évêques ont été faites sans l’aval du pape, suscitant le “regret” du Vatican. La répression contre les églises clandestines reste visible malgré le rapprochement. Mais le pape François se veut optimiste et met en avant la “capacité de dialogue” de la Chine, ce “grand pays” qui représente selon lui “une promesse pour l’Église”.
Les deux parties poursuivront les discussions dans un esprit constructif et continueront à promouvoir l’amélioration des relations entre la Chine et le Vatican.
Lin Jian, porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères
Malgré les obstacles, la prorogation de cet accord Chine-Vatican pour 4 ans est un signe d’espoir pour les catholiques chinois. Le chemin sera long pour parvenir à une véritable liberté religieuse en Chine et à une pleine réconciliation entre “l’Église de Pierre” et “l’Église de César”. Mais en acceptant ce difficile compromis, le pape et l’empereur ouvrent un espace de dialogue inédit. L’avenir dira si cette ouverture historique permettra de “jeter des ponts” et d’assurer un meilleur avenir aux 12 millions de catholiques de l’Empire du Milieu, pris en étau entre leur foi et leur patrie.