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La Chine envoie 11 nageurs cités pour dopage à Paris 2024

La participation de 11 nageurs chinois contrôlés positifs en 2021 aux JO de Paris fait polémique. Blanchis par l'AMA, ils restent au cœur d'un bras de fer entre la Chine et les États-Unis sur fond de rivalité géopolitique. La natation olympique...

C’est une affaire qui fait grand bruit à un peu plus d’un an des Jeux Olympiques de Paris 2024. La Chine a annoncé la sélection de onze nageurs contrôlés positifs à une substance interdite en 2021, provoquant l’indignation de nombreux acteurs du monde sportif. Au cœur de la polémique, le traitement de ce dossier par l’Agence mondiale antidopage (AMA) questionne, sur fond de rivalité croissante entre Pékin et Washington.

Onze nageurs chinois dans la tourmente

Selon une liste officielle publiée mardi, la Chine enverra à Paris cet été onze nageurs contrôlés positifs en 2021 à la trimétazidine, une substance interdite pouvant améliorer les performances. Parmi eux, certains grands noms de la natation chinoise comme la spécialiste du papillon Zhang Yufei, double championne olympique à Tokyo, ou encore Wang Shun, titré sur le 200m quatre nages.

Au total, ce sont 23 nageurs qui avaient été épinglés lors de cette vague de contrôles positifs. Mais à la surprise générale, aucun n’a été sanctionné. L’AMA a en effet conclu qu’ils n’étaient pas dopés intentionnellement mais avaient été victimes d’une contamination alimentaire, les taux détectés étant selon elle trop faibles pour traduire une prise volontaire.

L’USADA crie au scandale

Mais cette version est loin de convaincre l’agence antidopage américaine (USADA). Son patron Travis Tygart a violemment attaqué l’AMA, évoquant un “maquillage au plus haut niveau” pour “mettre ces cas positifs sous le tapis“. Des propos jugés “mensongers” et “motivés politiquement” par l’instance basée à Montréal.

L’USADA est financée par le gouvernement américain et ce gouvernement a actuellement une relation froide avec le gouvernement chinois. Est-ce qu’il pourrait y avoir un lien ?

s’est interrogé Richard Pound, ex-président de l’AMA

Une affaire sur fond de tensions géopolitiques

Car au-delà des enjeux purement sportifs, c’est bien la rivalité croissante entre les États-Unis et la Chine qui se joue en toile de fond. À un an des JO de Paris, ce dossier illustre une nouvelle fois les tensions dans un contexte de compétition tous azimuts entre les deux superpuissances.

Sous pression, l’AMA tente de calmer le jeu. Elle a nommé fin avril un procureur indépendant pour examiner sa gestion de l’affaire. Mais entre accusations de complaisance côté américain et soupçons d’ingérence politique côté chinois, difficile d’y voir clair. Une chose est sûre, cette controverse promet d’agiter encore le petit monde de la natation jusqu’aux bassins parisiens.

Paris 2024 sous haute surveillance

Les organisateurs des Jeux se veulent eux rassurants, promettant des contrôles antidopage renforcés et un suivi étroit des sportifs avant et pendant la compétition. Mais dans un contexte de défiance généralisée, chaque cas suspect sera certainement scruté et commenté.

Pour les 11 nageurs chinois comme pour tous les participants, la pression sera maximale. Avec en ligne de mire des médailles qui s’annoncent déjà parmi les plus disputées de l’histoire olympique. Affaire à suivre, donc, jusqu’aux plongeons inauguraux de la piscine de Saint-Denis.

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