Le plus grand salon aéronautique de Chine a ouvert ses portes mardi sous les ailes de ses chasseurs furtifs dernier cri, dans une démonstration de force destinée à impressionner clients potentiels et rivaux. Un événement qui met en lumière la montée en puissance de l’industrie aérospatiale chinoise et ses ambitions croissantes sur la scène internationale.
Les chasseurs furtifs chinois en vedette
Véritable star de cette édition 2024, le tout nouveau chasseur furtif chinois J-35A a fait une entrée remarquée. Sa présence laisse présager une mise en service prochaine qui ferait de la Chine le deuxième pays au monde, après les États-Unis, à aligner deux chasseurs furtifs opérationnels. Avec un design rappelant le F-35 américain, le J-35A viendrait compléter le dispositif du J-20 déjà en service.
Selon Wang Mingzhi, expert militaire cité par l’agence Chine nouvelle, disposer de ces deux modèles renforcerait considérablement “la capacité de l’armée chinoise à mener des opérations offensives dans des environnements très dangereux et disputés”. Une puissance de feu aérien que la Chine n’a pas manqué de mettre en scène, avec plusieurs J-20 volant en formation dans le ciel gris de Zhuhai pour une démonstration impressionnante.
La montée en puissance des drones militaires
Autre temps fort de ce salon, une zone dédiée aux drones, reflet de leur utilisation croissante sur les théâtres d’opérations. Parmi les modèles exposés, le SS-UAV, un drone massif capable de lancer des essaims de drones plus petits pour des missions de reconnaissance ou de frappe, suscite un vif intérêt.
Une capacité qui n’est pas sans inquiéter Washington. En octobre dernier, les États-Unis avaient sanctionné deux entreprises chinoises accusées de fournir des drones à la Russie pour la guerre en Ukraine. Si la Chine appelle au respect de l’intégrité territoriale de tous les pays, elle n’a jamais publiquement condamné Moscou et a même renforcé ses liens avec la Russie depuis le début du conflit.
L’essor du programme spatial chinois
Le salon de Zhuhai est aussi l’occasion pour la Chine d’exposer les avancées de son ambitieux programme spatial. La présentation d’une maquette de navette spatiale réutilisable, baptisée Haoloong, témoigne des progrès réalisés. Destinée à être lancée par une fusée commerciale puis à s’amarrer à la station spatiale chinoise Tiangong, elle pourra “rentrer dans l’atmosphère, voler et atterrir horizontalement”, permettant ainsi sa récupération et sa réutilisation.
Depuis des décennies, la Chine investit massivement pour rattraper son retard sur les géants du secteur spatial que sont les États-Unis et la Russie. Des efforts qui portent leurs fruits, comme en témoignent les récents succès de ses missions lunaires et martiennes.
Un message clair au monde
Au-delà de l’aspect commercial, le salon de Zhuhai est surtout pour la Chine l’opportunité d’envoyer un message clair au reste du monde : sa détermination à défendre ses intérêts stratégiques. Avec ses avions de combat survolant quasi-quotidiennement Taïwan et ses revendications territoriales en mer de Chine méridionale, Pékin entend affirmer sa puissance face à la présence militaire américaine dans la région.
La Chine modernise rapidement ses forces armées et développe des capacités de pointe. Ce salon aéronautique en est la parfaite illustration.
– Un analyste de défense occidental
Alors que les tensions géopolitiques s’accentuent, nul doute que les démonstrations de force aérienne à Zhuhai seront scrutées de près par les chancelleries du monde entier. Car au-delà des prouesses technologiques, c’est bien la montée en puissance de la Chine et sa volonté de peser sur l’échiquier mondial qui s’exposent sous les ailes de ses chasseurs.