Alors que l’origine de la pandémie de Covid-19 reste encore nimbée de mystères, la Chine se retrouve une nouvelle fois sous le feu des critiques. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a en effet appelé Pékin à faire preuve de davantage de transparence sur les données liées au virus. Une demande qui n’a pas manqué de faire réagir le gouvernement chinois.
La Chine se défend et affirme sa bonne foi
Face aux reproches de l’OMS, la Chine a tenu à réaffirmer sa position. Lors d’une conférence de presse ce mardi, Mao Ning, porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, a ainsi déclaré :
Il y a cinq ans, la Chine a immédiatement partagé avec l’OMS et la communauté internationale les informations sur l’épidémie et la séquence du gène du virus. Sans aucune restriction.
Mao Ning, porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères
Selon les autorités chinoises, le pays aurait donc fait preuve d’une totale transparence dès le début de la crise sanitaire. Elles estiment avoir apporté « une énorme contribution au travail de lutte contre la pandémie de la communauté internationale ».
Des zones d’ombre qui persistent
Malgré ces déclarations, des interrogations demeurent sur la gestion chinoise de la pandémie, en particulier dans ses premiers mois. Des sources proches du dossier pointent du doigt :
- Un manque de données brutes sur les premiers cas
- Des pressions sur les lanceurs d’alerte comme le Dr Li Wenliang
- Une minimisation initiale de l’ampleur de l’épidémie
Autant de zones d’ombre qui alimentent les soupçons sur une volonté de Pékin de cacher certaines informations. Une théorie renforcée par le manque de coopération de la Chine dans les enquêtes internationales sur l’origine du virus.
L’origine du Covid-19, un enjeu géopolitique majeur
Au-delà des considérations sanitaires, la question de l’origine du coronavirus est devenue un véritable enjeu géopolitique. Les États-Unis, par la voix de leur président Joe Biden, ont plusieurs fois accusé la Chine de dissimuler des informations cruciales. Une position soutenue par plusieurs pays occidentaux.
De son côté, Pékin dénonce une « politisation » du débat et une « instrumentalisation » de la pandémie. Dans ce contexte, la dernière déclaration de l’OMS risque de raviver les tensions.
Vers une nouvelle guerre froide sanitaire ?
Plus de trois ans après le début de la pandémie, force est de constater que la coopération internationale en matière de santé reste fragile. Les rivalités entre grandes puissances prennent souvent le pas sur l’intérêt général.
Certains experts craignent l’émergence d’une nouvelle forme de « guerre froide sanitaire« , où chaque camp utilise les enjeux de santé publique comme levier d’influence. Un scénario inquiétant à l’heure où le monde fait face à la menace de nouvelles pandémies.
La polémique autour de la gestion chinoise du Covid-19 illustre parfaitement ces tensions. Au-delà des déclarations officielles, il est urgent de renouer le dialogue et la confiance entre les nations. Car face aux défis sanitaires mondiaux, seule une réponse coordonnée et transparente peut être efficace. Un principe que tous les acteurs, Chine comprise, doivent garder à l’esprit.
