Une bombe vient d’être lâchée dans le monde du sport. L’agence chinoise antidopage (Chinada) accuse ni plus ni moins l’athlétisme américain de dopage systémique. Dans un communiqué incendiaire publié ce jeudi, l’instance affirme avoir « des raisons de penser qu’il y a un problème de dopage systémique dans le milieu de l’athlétisme aux États-Unis ». Des accusations graves qui interviennent dans un contexte de tensions exacerbées entre les deux premières nations sportives mondiales.
Une guerre des mots qui s’envenime
Ces allégations s’inscrivent dans une véritable guerre des mots entre la Chine et les États-Unis sur le terrain du sport. Le conflit a été ravivé en avril dernier lorsqu’une enquête conjointe de la chaîne allemande ARD et du New York Times a révélé que 23 des meilleurs nageurs chinois avaient été contrôlés positifs à une substance interdite améliorant la circulation sanguine, avant d’être blanchis par leurs propres autorités sportives.
L’Agence mondiale antidopage (AMA), qui avait accepté la décision chinoise, a alors essuyé de vives critiques, notamment de son homologue américaine, l’Usada, qui a réclamé une refonte de l’instance mondiale et l’ouverture d’une enquête indépendante. Mais l’AMA a contre-attaqué mercredi, accusant à son tour l’Usada d’avoir couvert des cas de dopage pendant des années.
Le timing des accusations chinoises interroge
C’est dans ce contexte électrique que Chinada a choisi de lancer ses accusations contre l’athlétisme américain. Le timing interroge, puisque le communiqué a été publié le jour-même de la finale du 200 mètres des Jeux Olympiques de Paris, disputée notamment par la star américaine Erriyon Knighton. Le jeune sprinteur avait été contrôlé positif en mars dernier avant d’être blanchi par l’Usada, qui a retenu la thèse d’une contamination alimentaire.
Chinada demande à la fédération américaine d’athlétisme d’augmenter le nombre de ses tests, évoquant « des taches profondément ancrées » et « le mépris répété de l’Usada pour le respect des procédures ». Des propos d’une rare virulence dans la langue diplomatique habituelle.
Au-delà du sport, des enjeux géopolitiques
Cette guerre des mots dépasse largement le cadre sportif. Elle s’inscrit dans un contexte de tensions diplomatiques croissantes entre Washington et Pékin. Les deux superpuissances s’affrontent sur de multiples terrains, de la guerre commerciale aux questions de sécurité en passant par les droits de l’homme.
Le sport, et notamment les grands événements comme les Jeux Olympiques, est devenu un nouveau champ de bataille. Chaque médaille, chaque record est l’occasion pour chaque camp de démontrer sa supériorité. Et chaque accusation de dopage est une arme pour discréditer l’adversaire.
Dans cette guerre froide sportive, tous les coups semblent permis. L’intégrité et la crédibilité du sport risquent d’en faire les frais.
Un observateur anonyme
Vers une escalade des tensions ?
Ces échanges acrimonieux laissent présager une escalade des tensions dans les mois à venir. Chaque nouvelle révélation, chaque nouveau contrôle positif risque d’être instrumentalisé dans cette bataille de communication.
Reste à savoir si les instances sportives internationales, à commencer par l’AMA, sauront résister à ces pressions et préserver leur indépendance. C’est tout l’enjeu pour préserver la crédibilité et l’intégrité des compétitions sportives face aux enjeux géopolitiques qui les dépassent.