C’est une véritable bombe à retardement qui menace les finances publiques françaises. Depuis le premier quinquennat d’Emmanuel Macron, la charge de la dette publique a littéralement explosé, malgré les avertissements répétés de la Cour des comptes. Pierre Moscovici, son premier président, n’a pas mâché ses mots en présentant le dernier rapport : « La France doit impérativement réduire son déficit public », a-t-il martelé, jugeant « peu crédible » la trajectoire proposée par le gouvernement pour tenter de redresser la barre.
Une situation des plus compliquées
Le constat est sans appel. Si rien n’est fait, la charge de la dette pourrait devenir le principal budget de l’État d’ici 2027, dépassant même le montant actuellement consacré à l’Éducation nationale. Un scénario catastrophe qui témoigne de l’urgence à agir.
Car le temps presse. Alors que l’action de l’État est paralysée par une crise politique inédite, les voyants sont tous au rouge. Le déficit public ne cesse de se creuser et la dette atteint des sommets historiques, frôlant les 3 000 milliards d’euros, soit près de 120% du PIB.
Un diagnostic erroné ?
Pour certains experts, cette dérive n’est pas une surprise. Elle serait même le fruit d’une « erreur de diagnostic » de la part de l’exécutif. Privilégiant les dépenses pour tenter de relancer la croissance et soutenir le pouvoir d’achat face aux crises successives, Emmanuel Macron aurait sous-estimé l’importance de réduire structurellement les déficits.
On n’a surtout pas voulu écouter ceux qui disaient que les taux ne pouvaient que remonter.
Un économiste
Résultat : avec la remontée des taux d’intérêt, la charge de la dette s’envole et grève toujours plus le budget de l’État. Un cercle vicieux qui rend chaque jour plus difficile le redressement des comptes publics, pourtant incontournable.
Quelles pistes pour inverser la tendance ?
Face à ce constat alarmant, quelles sont les options sur la table ? Si un consensus existe sur la nécessité de réformes structurelles pour réduire la dépense publique, les pistes divergent sur les moyens d’y parvenir.
- Pour certains, il faut s’attaquer résolument aux dépenses de fonctionnement et à l’efficience des services publics.
- D’autres plaident pour une remise à plat des niches fiscales et des aides jugées peu efficaces.
- La piste d’une hausse ciblée des prélèvements est aussi évoquée, même si elle reste politiquement sensible.
Une chose est sûre : il va falloir trancher rapidement et prendre des décisions courageuses si l’on veut éviter le pire. Car c’est bien la soutenabilité de notre modèle social qui est aujourd’hui en jeu. Le prochain gouvernement, quelle que soit sa couleur politique, devra en faire sa priorité absolue pour redonner des marges de manœuvre budgétaires à notre pays. Un immense défi qui s’annonce d’ores et déjà comme l’enjeu majeur du prochain quinquennat.