Le feuilleton judiciaire autour de la chanteuse malienne Rokia Traoré connaît un nouveau rebondissement. Incarcérée depuis fin novembre 2022 à la prison de Berkendael à Bruxelles, l’artiste de renommée internationale vient de recouvrer la liberté ce mercredi, a-t-on appris de sources proches du dossier. Une libération qui intervient après de longs mois de bataille juridique et médiatique entre la chanteuse et son ex-compagnon, le metteur en scène belge Jan Goossens, concernant la garde de leur fille.
Un accord trouvé devant le tribunal de Bruxelles
C’est un épilogue inattendu dans ce conflit parental hautement médiatisé. Rokia Traoré et Jan Goossens sont parvenus à un accord qui a été validé par le tribunal de Bruxelles lors d’une audience à huis clos ce mercredi matin. « Aujourd’hui, Madame Traoré retrouve la liberté », a sobrement déclaré son avocat Me Dimitri de Béco à l’issue de l’audience.
Selon nos informations, la chanteuse malienne devra cependant respecter certaines conditions, qui n’ont pas été précisées, pour pouvoir maintenir sa liberté. Les modalités exactes de l’accord sur la garde de l’enfant n’ont pas non plus été dévoilées, les avocats des deux parties invoquant la confidentialité dans l’intérêt de la fillette.
Retour sur une affaire complexe
Le conflit entre Rokia Traoré et Jan Goossens a débuté en 2019 lorsque la chanteuse a quitté la Belgique avec leur fille, alors âgée de 4 ans, pour s’installer au Mali. Un départ précipité que Jan Goossens a vécu comme un « kidnapping », accusant son ex-compagne de l’empêcher de voir leur enfant et de se soustraire à la justice belge.
En octobre 2023, Rokia Traoré a été condamnée par défaut à 2 ans de prison par le tribunal correctionnel de Bruxelles pour « non-représentation d’enfant ». La chanteuse ne s’étant pas présentée au procès, un mandat d’arrêt international a été lancé à son encontre.
Interpellation en Italie et incarcération à Bruxelles
C’est finalement en juin 2024, alors qu’elle se trouvait en Italie, que Rokia Traoré a été interpellée en vertu de ce mandat d’arrêt. Après 5 mois de procédure, elle a été remise à la Belgique fin novembre 2024 et écrouée à la prison de Berkendael en attendant un nouveau procès.
Durant son incarcération, la chanteuse a clamé son innocence, accusant la justice belge de partialité et dénonçant « une affaire qui a détruit [sa] carrière ». Des propos tenus lors de sa première comparution publique fin décembre devant le tribunal de Bruxelles.
J’ai l’impression que ce conflit est parti en boule de neige, il a pris des proportions démesurées. Je souhaite aujourd’hui trouver une issue apaisée, dans l’intérêt de notre fille.
– Rokia Traoré lors de son audience en décembre 2024
Les prochaines étapes
Si les détails de l’accord restent confidentiels, on sait que Rokia Traoré a l’obligation de rester en Europe, sans pour autant être assignée à résidence en Belgique. Elle devra se présenter aux convocations de la justice belge, notamment lors d’une nouvelle audience prévue en juin prochain.
Cette audience permettra d’examiner la bonne application de la convention passée entre les parents. Les plaidoiries sur le fond du dossier pourraient elles avoir lieu d’ici la fin de l’année 2025. Rokia Traoré ayant fait opposition, elle sera rejugée dans le cadre de la procédure correctionnelle initiée à son encontre en 2023.
Une affaire qui est loin d’être terminée mais qui connaît néanmoins une accalmie avec la remise en liberté de la chanteuse. De quoi lui permettre de retrouver sa fille, loin des projecteurs, et peut-être d’envisager dans un second temps un retour sur scène. Car de l’aveu même de Rokia Traoré, ce conflit ultra-médiatisé « a détruit [sa] carrière ». La chanteuse, qui a dû annuler ces derniers mois de nombreux concerts, entend bien prouver qu’elle n’a pas dit son dernier mot.