Un moment unique et bouleversant s’est déroulé ce samedi soir sur la place des otages à Tel Aviv. Pour la première fois depuis son retour de l’Eurovision, la chanteuse israélienne Eden Golan a interprété en public la version originale et non censurée de sa chanson « October Rain », un hommage vibrant aux victimes du massacre perpétré par le Hamas le 7 octobre dernier.
Une chanson porteuse d’un message puissant
Initialement intitulée « October Rain », la chanson avait dû être remaniée pour pouvoir concourir à l’Eurovision, le règlement imposant une neutralité des paroles. Rebaptisée « Hurricane », elle évoquait de manière plus métaphorique le traumatisme vécu par la société israélienne. Mais ce samedi, face à une foule nombreuse réunie sur la place des otages, Eden Golan a redonné à son titre toute sa puissance émotionnelle.
« C’est la première fois que je chante en public depuis mon retour de l’Eurovision. Je voulais le faire ici, sur cette place. Je voulais chanter ‘October Rain’ ce soir, c’est ma prière pour que tous [les otages] rentrent à la maison ! »
a déclaré l’artiste avant de se lancer.
Des paroles poignantes qui résonnent
Dès les premiers vers, l’émotion était palpable : « Vous qui écrivez l’Histoire, restez avec moi ». La chanson exprime avec une grande justesse la douleur d’un pays meurtri : « Quelqu’un a volé la lune ce soir, a dérobé ma lumière, tout est noir et blanc ». Eden Golan donne voix à toute une nation : « Je suis encore trempée de la pluie d’octobre, la pluie d’octobre… ».
Le dernier couplet, chanté en hébreu, n’a laissé personne indifférent : « On ne respire plus, il n’y a plus d’endroit, plus de moi au quotidien, ils étaient tous de gentils enfants, chacun d’entre eux… ». Un hommage vibrant aux victimes, qui a profondément touché le public présent.
Un symbole d’unité et d’espoir
Au-delà du concours Eurovision où elle a décroché une belle 5ème place, Eden Golan est devenue le porte-voix d’un pays endeuillé mais résilient. En chantant « October Rain » sur cette place si symbolique, elle a ravivé la flamme de l’espoir et appelé à l’unité de tout un peuple dans l’épreuve.
Son courage et son engagement forcent l’admiration. Malgré les menaces et insultes antisémites reçues durant l’Eurovision, la chanteuse n’a pas abandonné son combat. Ce samedi, devant une marée de bougies et de portraits des disparus, sa voix a résonné comme un cri du cœur. Un cri pour ne pas oublier, un cri pour se relever, ensemble.
L’émotion qui s’est emparée de la place des otages ce soir-là restera gravée longtemps dans les mémoires. Par la grâce de son chant et la force de ses mots, Eden Golan a offert à son pays blessé un moment de communion et de réconfort, un rayon de lumière dans la nuit d’octobre. Une pluie d’espoir, en somme, comme une promesse de jours meilleurs.