Le paysage syndical français connaît une évolution préoccupante. Le syndicat historique CGT semble de plus en plus tenté par des positions antidémocratiques, sous l’influence croissante de La France Insoumise (LFI) et de son leader Jean-Luc Mélenchon. Cette “mélenchonisation” de la CGT inquiète et mérite qu’on s’y attarde.
La CGT appelle à “mettre l’Assemblée sous surveillance” : paroles dangereuses
Le dérapage le plus emblématique est venu de Sophie Binet, nouvelle secrétaire générale de la CGT, sur le plateau de LCI le 11 juillet. Elle a appelé à “mettre l’Assemblée nationale sous surveillance”, estimant que le président devait “prendre acte de sa défaite” et “nommer le Premier ministre qui sera proposé par le Nouveau Front Populaire”.
De tels propos sortent clairement du cadre démocratique. La CGT n’a reçu aucun mandat du peuple pour placer les institutions sous surveillance. C’est un chantage politicien basé sur une vision déformée de la réalité électorale, la majorité et le NFP ayant tous deux perdu.
La CGT n’a pas à placer les institutions de la République sous surveillance. Et si la démocratie républicaine et libérale ne convient pas à Sophie Binet, c’est dommage mais c’est comme ça.
Nicolas Bouzou
Une tradition d’indépendance politique rompue
En appelant à voter pour le NFP, la CGT a rompu avec une tradition centenaire de non-ingérence politique. Un glissement dangereux initié par l’ancienne direction et amplifié depuis l’arrivée de Sophie Binet.
Cette évolution inquiète au regard de l’histoire. La liberté syndicale, chèrement acquise à la fin du 19e siècle, visait justement à préserver l’indépendance des syndicats vis-à-vis du politique. Un héritage bafoué aujourd’hui.
LFI, le modèle d’une dérive insurrectionnelle
En faisant sienne la rhétorique et les méthodes de LFI, la CGT s’engage sur une pente glissante. LFI ne cache plus ses visées insurrectionnelles, rêvant ouvertement de renverser les institutions par la rue.
La CGT de Sophie Binet pourrait devenir au syndicalisme ce que LFI est à la politique : une force transgressive et antidémocratique dont même ses alliés cherchent à se démarquer. Un destin funeste pour ce syndicat historique.
Les adhérents CGT doivent réagir
Face à cette dérive inquiétante, une réaction des adhérents CGT eux-mêmes est espérée. Nombre d’entre eux se battent sur le terrain pour des revendications concrètes (salaires, conditions de travail…) et adoptent des positions raisonnables.
Il leur appartient désormais de reprendre leur syndicat en main et de mettre fin à cette fuite en avant antidémocratique qui ne les sert en rien. L’avenir de la CGT et du syndicalisme français est en jeu.
Ce glissement de la CGT vers l’insurrection doit interpeller. Il menace un contre-pouvoir essentiel de notre démocratie. Espérons que la raison l’emportera et que ce syndicat historique retrouvera le chemin d’un engagement syndical exigeant mais respectueux des institutions. L’heure est à la vigilance démocratique.