Qui dit été, dit en général soleil, plage et touristes en Bretagne. Pourtant, cette année, la donne semble quelque peu différente dans la région. Malgré ses innombrables atouts, la Bretagne peine à attirer les vacanciers en ce début de saison estivale. Un constat qui inquiète les professionnels du tourisme, après deux années post-covid particulièrement fastes. Quelles sont les raisons de cette baisse de régime ?
Une météo capricieuse qui douche les ardeurs
Principale coupable pointée du doigt : la météo. Le ciel breton, réputé pour son caractère changeant, n’a pas fait de cadeau ces dernières semaines. Pluie, vent et températures en berne ont refroidi les envies de bord de mer des touristes. Les 22°C péniblement atteints certains jours font pâle figure à côté des 30°C espérés par les vacanciers en quête de bronzage.
La saison n’a pas vraiment débuté. Elle ne sera pas extraordinaire
Dominique Spenlehauer, président de l’UMIH Bretagne
Un manque de soleil qui se ressent sur la fréquentation. Partout dans la région, de Saint-Malo à Quiberon en passant par Bénodet, les professionnels font grise mine. Terrasses désertées, parasols qui ne servent à rien… L’ambiance est morose malgré quelques éclaircies.
L’impact inattendu des élections législatives
Autre facteur ayant plombé le début de saison : le contexte politique. Aussi surprenant que cela puisse paraître, les élections législatives de juin dernier ont eu des répercussions sur le tourisme breton. L’entre-deux-tours a généré un certain attentisme chez les voyageurs potentiels.
Après la dissolution de l’Assemblée nationale, nous avons noté une baisse significative du flux sur nos sites internet de réservation
Cyrille Binggeli, directeur chez Gîtes de France
Dans un contexte économique déjà compliqué, les Français ont préféré temporiser. Résultat, les réservations de dernière minute se font attendre. Et la crise du pouvoir d’achat n’arrange rien, poussant certains établissements à augmenter leurs tarifs pour compenser.
Vers un retour à la normale après des années fastes ?
Si le ciel est gris au-dessus du tourisme breton, pas de panique pour autant. Il faut garder en tête que la région sort de deux années exceptionnelles, post-pandémie. Cet été 2024 marque sans doute un retour progressif à la normale, un rééquilibrage.
Les deux mois d’activité principaux, en juillet-août, restent encore à venir. Avec une météo plus clémente (espérons-le !), les voyageurs devraient retrouver le chemin du littoral breton et de ses arrière-pays. On note déjà une tendance positive pour les réservations sur la deuxième partie de saison.
Nous sommes en recul de 5% sur l’avant-saison par rapport à 2023, mais en avance de 2% comparé à 2022. Le plus dur est derrière nous
Jessica Viscart, directrice adjointe de Tourisme Bretagne
Malgré des débuts poussifs, la saison touristique bretonne devrait donc retrouver des couleurs au fil des semaines. Il en faudra plus pour décourager les amoureux de la région et de ses multiples attraits, qu’il pleuve ou qu’il vente. La Bretagne n’a pas dit son dernier mot !