Tel un navire voguant avec assurance sur une mer agitée, la Bourse de Tokyo semble pour l’instant résister aux bourrasques économiques qui secouent les marchés financiers. Son secret ? Un yen affaibli qui agit comme une bouée de sauvetage pour les grandes entreprises exportatrices japonaises, leur offrant un avantage compétitif non négligeable sur la scène internationale.
Un yen faible, un atout de taille pour les exportateurs nippons
En effet, la devise japonaise évolue actuellement à des niveaux historiquement bas face au dollar américain. Une situation qui pourrait inquiéter en temps normal, mais qui se révèle être une véritable aubaine pour les géants industriels de l’archipel, dont les produits deviennent soudainement plus abordables et attractifs à l’export.
Parmi les grands gagnants de cette conjoncture monétaire, on retrouve les constructeurs automobiles comme Toyota ou Honda, mais aussi les équipementiers et les entreprises technologiques telles que Sony, Panasonic ou encore Hitachi. Tous profitent à plein de ce vent favorable pour doper leurs ventes à l’international et gonfler leurs bénéfices.
Les indices Nikkei et Topix maintiennent le cap
Conséquence directe de cette embellie pour les valeurs exportatrices, les principaux indices boursiers de Tokyo, le Nikkei et le Topix, affichent une belle résistance malgré un contexte global incertain. Certes, la progression n’est pas spectaculaire, mais le simple fait de ne pas décrocher est déjà une performance en soi compte tenu des vents contraires qui soufflent sur l’économie mondiale.
Il faut dire que la Bourse de Tokyo peut aussi compter sur le soutien des investisseurs étrangers, qui voient dans le marché actions japonais une valeur refuge attractive en ces temps troublés. La stabilité politique du pays, sa maîtrise de l’inflation et ses fondamentaux économiques solides en font une destination de choix pour les capitaux en quête de sécurité et de rendement.
Vers une intervention des autorités pour enrayer la chute du yen ?
Reste une inconnue de taille : jusqu’à quand la faiblesse du yen sera-t-elle tolérée par les autorités japonaises ? Si un yen bon marché fait les affaires des exportateurs, il pénalise en revanche le pouvoir d’achat des ménages et alourdit la facture énergétique du pays. Tokyo pourrait donc être tenté d’intervenir sur le marché des changes pour enrayer la glissade de sa monnaie, comme il l’a déjà fait par le passé.
Nous prendrons les mesures appropriées contre les mouvements excessifs du yen.
Masato Kanda, vice-ministre japonais des Finances
Un avertissement qui pour l’instant laisse de marbre les cambistes, mais qui montre que les autorités nippones gardent un œil attentif sur l’évolution de leur devise. La Bourse de Tokyo navigue donc en eaux troubles et devra faire preuve de vigilance pour préserver son fragile équilibre. Les prochains mois s’annoncent déterminants pour savoir si l’archipel saura maintenir le cap malgré les défis économiques et monétaires qui l’attendent.