En dépit d’un contexte économique peu réjouissant en zone euro, la Bourse de Paris a surpris ce vendredi en clôturant dans le vert. L’indice phare parisien, le CAC 40, a ainsi progressé de 0,58% pour finir à 7255,01 points. Une performance inattendue qui soulève des questions sur les anticipations des investisseurs.
Des indicateurs économiques au plus bas
La séance boursière de ce vendredi a débuté sous de sombres auspices avec la publication d’indices PMI décevants pour la zone euro. Selon le cabinet S&P Global, l’activité du secteur privé s’est contractée en novembre, l’indice passant sous la barre des 50 (48,1 contre 50 en octobre), signalant une détérioration de la conjoncture.
Les données de la zone euro ont augmenté la probabilité de nouvelles baisses de taux de la part de la BCE l’année prochaine.
Kathleen Brooks, analyste chez XTB
Face à cette dégradation, les opérateurs semblent miser sur un assouplissement de la politique monétaire de la Banque centrale européenne (BCE) dans les prochains mois. Une perspective qui a permis aux indices boursiers de redresser la barre en cours de séance.
Les valeurs bancaires pénalisées, l’immobilier en forme
Sans surprise, les anticipations de détente monétaire ont pesé sur les valeurs bancaires. Société Générale (-2,59%), BNP Paribas (-2,23%) et Crédit Agricole (-1,66%) ont ainsi figuré parmi les plus fortes baisses du CAC 40, les perspectives de taux bas rognant leurs marges sur les crédits.
À l’inverse, le secteur immobilier a tiré son épingle du jeu, à l’image d’Unibail-Rodamco-Westfield (+3,14%), les investisseurs pariant sur des conditions de financement plus favorables pour les projets immobiliers dans un environnement de taux assouplis.
L’Allemagne au centre des attentions
Un autre élément a contribué au sursaut des marchés européens : les déclarations du ministre des Finances allemand, Jörg Kukies, sur la nécessité pour son pays d’améliorer « le potentiel de main-d’œuvre qualifiée, la débureaucratisation, les incitations fiscales à l’investissement et à la recherche, et les prix de l’énergie ».
Ces propos ont été accueillis favorablement par les investisseurs, qui attendaient un signal fort de la première économie européenne en matière de soutien à la croissance et à l’investissement.
Un optimisme prudent
Malgré le rebond de ce vendredi, la prudence reste de mise sur les marchés. Les incertitudes sur l’évolution de la conjoncture économique en zone euro et les interrogations sur le rythme du resserrement monétaire de la BCE incitent les investisseurs à une certaine retenue.
Néanmoins, la séance de ce vendredi démontre que les opérateurs restent à l’affût de signaux positifs, notamment sur le front des politiques économiques et monétaires. Un fragile équilibre qui maintiendra sans doute la volatilité à un niveau élevé dans les prochaines semaines.