Dans une décision aussi inédite que lourde de sens, la Belgique vient d’admettre son incapacité à assurer la sécurité sur son propre sol. En effet, le match de football entre la Belgique et Israël, prévu initialement le 6 septembre prochain à Bruxelles dans le cadre de la Ligue des Nations, sera finalement délocalisé en Hongrie. Les autorités belges ont jugé que les risques liés à l’organisation d’une telle rencontre étaient trop élevés, en raison des fortes tensions communautaires qui agitent le pays. Un aveu d’impuissance qui ébranle la souveraineté même de l’État belge.
Un précédent historique en temps de paix
Si le déplacement de matchs internationaux dans des pays tiers n’est pas inédit, il est généralement lié à des situations de guerre ou d’instabilité majeure. Jamais encore, hors conflit armé, un pays européen n’avait dû renoncer à accueillir une rencontre sportive sur son territoire en raison de problèmes de sécurité intérieure. C’est pourtant le constat auquel est arrivée la Belgique, qui se voit contrainte de déléguer à la Hongrie l’organisation du match face à Israël.
Notre capitale n’est même plus capable de recevoir l’équipe d’Israël. Peut-on réaliser ce que cela représente pour notre démocratie ? Une démocratie libérale qui n’est plus capable d’accueillir un pays démocratique ?
Georges-Louis Bouchez, président du MR
Les raisons d’une décision controversée
Si la fédération belge de football (URBSFA) dit comprendre les inquiétudes liées à la situation en Israël et en Palestine, elle souligne que la sécurité est sa priorité absolue. Elle était prête à organiser le match à huis clos, mais aucune ville belge n’a souhaité l’accueillir, pas même Bruxelles où se trouve le stade Roi Baudouin, antre habituel des Diables Rouges. Les autorités locales ont jugé “impossible” d’assurer la sécurité d’une rencontre considérée “à très haut risque”, en raison des vives tensions intercommunautaires.
Car au-delà du conflit au Proche-Orient, c’est bien la situation intérieure belge qui est pointée du doigt. La forte présence d’une communauté arabo-musulmane, souvent pro-palestinienne, ferait peser des risques trop importants sur le déroulement du match. Un constat implacable sur les fractures qui minent la société belge.
L’aveu d’un État fragilisé
En renonçant à organiser sur son sol une rencontre sportive impliquant Israël, la Belgique admet de facto qu’elle n’est plus en mesure de garantir l’ordre public face à d’éventuelles protestations ou débordements communautaires. Un constat alarmant qui remet en cause la souveraineté même de l’État sur son territoire et sa capacité à faire respecter ses décisions.
Cette décision sans précédent illustre la profondeur des divisions qui traversent la société belge, minée par les tensions entre communautés. Elle met en lumière les défis immenses auxquels est confronté le pays pour maintenir sa cohésion et affirmer son autorité. Car en se montrant incapable d’accueillir un simple match de football, c’est le spectre de l’impuissance étatique qui se profile.
Quelles perspectives pour l’avenir ?
Au-delà de la polémique immédiate, la délocalisation du match Belgique-Israël soulève des questions de fond sur l’avenir du pays. Comment la Belgique peut-elle espérer surmonter ses divisions si elle peine déjà à assurer des événements basiques ? Quelles réponses politiques apporter au risque de dislocation sociétale ? Comment restaurer l’autorité et la crédibilité de l’État ?
Autant d’interrogations cruciales qui appelleront des réponses fortes dans les mois et années à venir. Car cette affaire du match délocalisé n’est que le symptôme d’un mal bien plus profond qui ronge les fondements mêmes du pays. Il y a urgence à ouvrir le débat et à tracer des perspectives claires pour remédier à cette fragmentation.
Sans réaction rapide, c’est la souveraineté même de la Belgique qui pourrait être durablement affectée, bien au-delà des enjeux sportifs. L’heure des choix stratégiques a sonné.