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Koh Bok-im : Plongeuse Haenyeo, Gardienne des Mers

À 76 ans, Koh Bok-im plonge sans oxygène pour pêcher à Jeju. Son histoire de haenyeo cache un savoir ancestral. Que risque cette tradition ?

Imaginez-vous plonger dans les eaux turquoise de l’océan, sans bouteille d’oxygène, retenant votre souffle pendant trois longues minutes. À 76 ans, Koh Bok-im le fait encore, avec une grâce et une détermination qui défient le temps. Cette femme, née sur l’île volcanique de Jeju en Corée du Sud, incarne une tradition séculaire : celle des haenyeo, ces plongeuses en apnée qui pêchent coquillages, poulpes et oursins au fond des mers. Mais qui est vraiment Koh Bok-im, et pourquoi son histoire résonne-t-elle bien au-delà des rivages de Jeju ?

Les Haenyeo : Un Héritage Vivant de Jeju

Sur l’île de Jeju, les haenyeo ne sont pas seulement des pêcheuses : elles sont des gardiennes d’un savoir-faire ancestral, inscrit en 2016 au patrimoine culturel immatériel de l’Unesco. Ces femmes, souvent âgées, plongent sans assistance respiratoire, bravant les courants et les températures glaciales pour ramener de quoi nourrir leurs familles et leurs communautés. Leur histoire est celle d’une résilience forgée par des siècles de labeur, dans un pays où la mer a toujours été une source de vie.

Koh Bok-im, née en 1949 dans le village de Gosan-ri, n’a pas choisi cette voie par passion. Aînée de dix enfants dans une famille modeste, elle a dû, dès l’âge de 15 ans, suivre les traces de sa mère et de sa grand-mère. À l’époque, aucune école n’enseignait le muljil, la technique de plongée en apnée. Les jeunes filles apprenaient en se jetant à l’eau, littéralement, sous l’œil vigilant des aînées.

« Mon premier plongeon ? J’avais peur, mais la mer m’a appris à être forte. »

Koh Bok-im, lors d’une conférence à Paris

Une Vie Consacrée à la Mer

Chaque jour, Koh Bok-im enfile sa combinaison noire, ajuste ses lunettes de plongée et s’équipe d’un simple filet pour ramasser ses prises. À 20 mètres de profondeur, elle navigue avec une aisance déconcertante, repérant conques et poulpes dans les récifs coralliens. Retenir son souffle pendant trois minutes n’est pas seulement une prouesse physique : c’est un art, affiné par des décennies d’expérience.

Mais cette vie n’est pas sans sacrifices. Les haenyeo affrontent des conditions extrêmes : des vagues puissantes, des rochers tranchants, et parfois des rencontres inattendues avec la faune marine. Pourtant, pour Koh Bok-im, la mer est une compagne fidèle. « Elle donne, mais elle peut aussi reprendre », confie-t-elle, un sourire empreint de sagesse.

Le saviez-vous ? Les haenyeo plongent jusqu’à 7 heures par jour, souvent sans pause, et ce, même en hiver, lorsque la température de l’eau chute à 10 °C.

Un Savoir-Faire Menacé

Si les haenyeo sont célébrées comme des symboles de la culture coréenne, leur nombre diminue drastiquement. En 1960, on comptait plus de 30 000 plongeuses à Jeju. Aujourd’hui, elles ne sont plus que 4 000, et la majorité a plus de 60 ans. Les jeunes générations, attirées par des carrières urbaines, délaissent ce métier exigeant.

Plusieurs facteurs expliquent ce déclin :

  • Conditions difficiles : Le travail est physiquement éreintant et mal rémunéré.
  • Modernisation : Les opportunités économiques en ville attirent les jeunes.
  • Changements environnementaux : La pollution et le réchauffement climatique affectent les ressources marines.

Koh Bok-im, consciente de cette menace, partage son expérience lors de conférences internationales, comme celle organisée récemment à Paris. Elle espère inspirer une nouvelle génération à préserver cet héritage, tout en plaidant pour une meilleure protection des océans.

Les Océans : Un Enjeu Global

L’histoire des haenyeo ne se limite pas à une tradition locale. Elle soulève des questions cruciales sur notre rapport aux océans, qui couvrent 70 % de la planète et abritent une biodiversité essentielle. Les défis auxquels font face les plongeuses de Jeju – surpêche, pollution, réchauffement climatique – sont les mêmes que ceux discutés lors des sommets internationaux, comme la conférence de l’ONU sur les océans qui se tient à Nice en juin 2025.

Les haenyeo, par leur mode de vie, incarnent une pêche durable. Contrairement aux méthodes industrielles, elles prélèvent uniquement ce dont elles ont besoin, respectant les cycles naturels de la mer. Leur savoir pourrait inspirer des solutions pour protéger les écosystèmes marins.

Problème Impact sur les Haenyeo Solution Possible
Pollution marine Réduction des ressources halieutiques Interdiction des plastiques à usage unique
Réchauffement climatique Perturbation des écosystèmes Réduction des émissions de CO2
Surpêche Concurrence avec les flottes industrielles Zones protégées pour la pêche artisanale

Koh Bok-im : Une Voix pour l’Avenir

À près de 76 ans, Koh Bok-im ne ralentit pas. Elle continue de plonger, de transmettre son savoir et de défendre la mer qui l’a vue grandir. Son message est clair : préserver les océans, c’est préserver notre avenir. Lors de ses interventions, elle insiste sur l’importance de l’éducation et de la sensibilisation, notamment auprès des jeunes.

Elle rêve d’un monde où les haenyeo ne seraient pas une relique du passé, mais un modèle pour une relation harmonieuse avec la nature. « La mer nous apprend l’humilité », dit-elle, les yeux brillants. Une leçon que le monde entier pourrait méditer.

« Si nous prenons soin de la mer, elle prendra soin de nous. »

Koh Bok-im

Pourquoi les Haenyeo Nous Inspirent

Les haenyeo ne sont pas seulement des plongeuses : elles sont des symboles de courage, de persévérance et de respect pour la nature. Leur histoire nous rappelle que les traditions, loin d’être figées, peuvent éclairer les défis modernes. En protégeant leur savoir-faire, nous protégeons aussi les océans, qui sont le poumon de notre planète.

Voici trois raisons pour lesquelles les haenyeo méritent notre attention :

  1. Résilience : Elles prouvent que l’âge n’est pas une barrière pour accomplir des exploits physiques.
  2. Durabilité : Leur pêche respecte l’équilibre des écosystèmes marins.
  3. Culture : Leur tradition est un pont entre passé et avenir.

Koh Bok-im, avec sa force tranquille, incarne ces valeurs. Son histoire est une invitation à repenser notre lien avec la mer, à la fois source de vie et miroir de nos responsabilités.

Un Appel à l’Action

L’histoire de Koh Bok-im et des haenyeo n’est pas qu’un récit folklorique : c’est un cri d’alarme. Alors que les océans suffoquent sous le poids de la pollution et de la surpêche, nous avons tous un rôle à jouer. Réduire notre consommation de plastique, soutenir la pêche artisanale, ou simplement s’informer sur les enjeux maritimes sont des pas dans la bonne direction.

En juin 2025, les dirigeants mondiaux se réuniront à Nice pour discuter de l’avenir des océans. Les haenyeo, par leur exemple, nous rappellent que les solutions ne viendront pas seulement des sommets internationaux, mais aussi des communautés locales, de celles et ceux qui, comme Koh Bok-im, vivent en symbiose avec la mer.

Et vous, que ferez-vous pour protéger nos océans ?

L’histoire de Koh Bok-im est plus qu’un portrait : c’est une ode à la mer, à la résilience et à la transmission. À 76 ans, cette haenyeo continue de plonger, non pas pour défier la mort, mais pour célébrer la vie. Son héritage, comme les vagues qui caressent les côtes de Jeju, nous appelle à agir, à préserver, et à respecter. La mer, après tout, est notre bien commun.

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