Imaginez un monde où le sport, censé unir les nations, devient un champ de bataille géopolitique. C’est dans ce contexte brûlant qu’une ancienne nageuse zimbabwéenne, médaillée olympique, prend les rênes du Comité international olympique (CIO). Première femme et première Africaine à occuper ce poste prestigieux, elle entre en scène à un moment où les tensions mondiales menacent l’esprit même des Jeux. Entre l’exclusion des Russes, les pressions américaines et les espoirs d’une Afrique olympique, son mandat s’annonce comme un véritable test d’équilibriste.
Une Pionnière Sous les Projecteurs
Élue le 20 mars 2025, cette figure du sport mondial n’est pas une inconnue. Ancienne championne de natation, elle a brillé sous les couleurs du Zimbabwe, décrochant sept médailles olympiques, dont deux d’or. Formée aux États-Unis, elle incarne un pont entre continents et cultures, une qualité essentielle pour diriger une organisation aussi complexe que le CIO. Mais au-delà de son palmarès, c’est son rôle de ministre des Sports de son pays depuis 2018 qui la place sous les feux de la rampe.
Son arrivée marque une rupture : après huit Européens et un Américain à la tête du CIO, elle apporte une voix nouvelle, issue d’un continent trop souvent oublié par l’olympisme. Pourtant, les défis qui l’attendent ne lui laisseront aucun répit.
Le Casse-Tête Russe : Neutralité ou Exclusion ?
À peine installée, elle doit trancher une question explosive : que faire des athlètes russes et bélarusses ? Depuis l’invasion de l’Ukraine en 2022, leurs drapeaux et hymnes sont bannis des compétitions internationales. Une décision que Moscou dénonce comme une injustice orchestrée par l’Occident. À l’approche des Jeux d’hiver de Milan-Cortina en 2026, le dossier est brûlant.
D’après une source proche du CIO, la solution adoptée pour Paris 2024 pourrait servir de modèle : les athlètes russes ont concouru sous bannière neutre, à condition de n’avoir pas soutenu activement le conflit. Une piste pragmatique, mais qui ne satisfait personne pleinement. Les pressions russes, déjà visibles dans les félicitations appuyées de leur président, laissent peu de place à l’erreur.
Nous voulons promouvoir les vrais idéaux olympiques, pas les querelles politiques.
– Une voix influente du sport mondial
Pour compliquer les choses, la fin du conflit semble loin. Elle devra donc jongler entre fermeté et diplomatie pour éviter un schisme dans le sport international.
Les États-Unis : Un Allié à Double Tranchant
Outre-Atlantique, un autre défi titanesque l’attend. Les États-Unis, poids lourd de l’olympisme, accueilleront les Jeux d’été 2028 à Los Angeles et ceux d’hiver 2034 à Salt Lake City. Leur contribution financière, notamment via les droits télévisés, représente plus d’un tiers des revenus du CIO. Mais cette puissance a un prix.
Le président américain, fraîchement élu, a déjà fait des vagues en s’attaquant aux règles d’éligibilité des athlètes transgenres. Une menace directe à l’autonomie du CIO, qui se veut garant de l’équité sportive. Lors de sa première prise de parole, elle a tenu bon :
La solidarité et l’accès aux Jeux pour tous sont nos valeurs fondamentales.
– La nouvelle présidente du CIO
Mais les tensions ne s’arrêtent pas là. Les États-Unis ont suspendu leur financement à l’Agence mondiale antidopage début 2025, tout en imposant leurs propres lois antidopage à l’échelle mondiale. Un bras de fer qui pourrait fracturer l’harmonie du sport international.
Diplomatie Discrète : Afghanistan et Gaza en Ligne de Mire
Loin des projecteurs, le CIO excelle dans l’art de la **diplomatie discrète**. En Afghanistan, après la prise de pouvoir des talibans en 2021, l’organisation a exfiltré environ 300 membres de la communauté sportive. À Paris 2024, une délégation paritaire a vu le jour, un symbole fort pour les droits des femmes. Mais ces athlètes vivaient en exil, laissant un goût d’inachevé.
Le conflit entre Israël et le Hamas pose un défi similaire. Si les athlètes israéliens ont concouru normalement à Paris, huit Palestiniens ont été invités malgré leur non-qualification, une décision humanitaire face aux destructions subies par le sport dans leur région. Ces choix délicats reviendront hanter le CIO à l’approche de 2028.
- Afghanistan : Protéger les athlètes sur place reste une priorité.
- Gaza : Soutenir le sport palestinien sans froisser Israël.
L’Afrique aux Jeux : Un Rêve à Portée de Main ?
En élisant une Zimbabwéenne, le CIO envoie un signal fort à l’Afrique, seul continent à n’avoir jamais accueilli les Jeux. Coordinatrice des JO de la jeunesse à Dakar en 2026, elle porte en elle l’espoir d’une première historique. L’Afrique du Sud, pionnière avec le Mondial de football 2010, est déjà candidate pour 2036, face à des concurrents comme l’Inde ou la Turquie.
Mais organiser des Jeux en Afrique dépasse le symbole. Infrastructures, financements, stabilité politique : les obstacles sont nombreux. Pourtant, son expérience de ministre et son aura pourraient faire pencher la balance.
Pays | Candidature | Atouts |
Afrique du Sud | JO 2036 | Expérience, infrastructures |
Inde | JO 2036 | Économie émergente |
Turquie | JO 2036 | Position stratégique |
Son mandat pourrait-il être celui qui verra l’Afrique briller sur la scène olympique ? L’avenir le dira.
Un Leadership à l’Épreuve du Feu
Entre la Russie, les États-Unis, les crises humanitaires et les ambitions africaines, elle n’aura pas le luxe de l’hésitation. Son passé de compétitrice, habituée à performer sous pression, sera un atout. Mais diriger le CIO, c’est plus que nager vite : c’est naviguer dans un océan de conflits avec une boussole morale.
Les prochains mois seront cruciaux. Milan 2026 approche, et avec lui, les premières décisions qui définiront son héritage. Parviendra-t-elle à préserver l’idéal olympique dans un monde divisé ? Suspense garanti.