C’est une scène d’horreur et de dévastation qui s’est déroulée mercredi soir à Kharkiv, grande ville du nord-est de l’Ukraine. Un bombardement russe d’une violence inouïe a frappé un immeuble résidentiel, faisant au moins 23 blessés selon un bilan encore provisoire. Mais le pire est peut-être à venir, car des survivants restent pris au piège sous les décombres.
D’après une source proche du dossier, c’est une bombe aérienne guidée, une arme particulièrement puissante et fréquemment utilisée par l’armée russe, qui a été employée lors de cette frappe. L’immeuble a été presque entièrement soufflé par l’impact, plusieurs étages se sont effondrés les uns sur les autres, créant un amas de gravats et de ferraille d’où s’échappent les cris des survivants.
Course contre la montre pour sauver les survivants
Les sauveteurs sont engagés dans une véritable course contre la montre pour tenter d’extraire les personnes encore coincées dans les ruines. Parmi elles, une femme et un enfant dont le sort est particulièrement préoccupant. Mais les opérations de secours sont rendues extrêmement périlleuses par l’instabilité de la structure qui menace de s’écrouler à tout moment.
Selon le gouverneur régional Oleg Synegoubov, la destruction causée par la bombe est si importante qu’elle met en danger le travail des sauveteurs eux-mêmes. Il faut pourtant continuer coûte que coûte les recherches car d’autres personnes seraient aussi piégées dans les étages supérieurs de ce qui reste du bâtiment.
Le visage meurtri de Kharkiv
Kharkiv, deuxième ville d’Ukraine située à moins de 30km de la frontière russe, est devenue malgré elle le symbole de la brutalité de cette guerre. Bombardée quasi quotidiennement depuis le début de l’invasion, elle offre un paysage de ruines et de désolation. Ses immeubles éventrés et ses rues jonchées de débris témoignent de la violence des combats.
Les images de l’immeuble détruit mercredi soir sont glaçantes. Un énorme trou béant dans la façade laisse apparaître l’intérieur des appartements comme une maison de poupées éventrée. Au sol, un amas de gravats, de tôles et de morceaux de vie quotidienne déchiquetés : vêtements, meubles, jouets d’enfants…
L’appel à l’aide de Zelensky
Face à cette nouvelle tragédie, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a une fois de plus appelé ses partenaires occidentaux à agir et à ne plus tergiverser. Dans un message particulièrement poignant, il les a interpellés en ces termes :
Chaque décision qu’ils retardent signifie au moins des dizaines, voire des centaines de bombes russes contre l’Ukraine. Leurs décisions engagent la vie de nos concitoyens
– Volodymyr Zelensky, président ukrainien, après le bombardement de Kharkiv
Le dirigeant ukrainien réclame depuis des semaines des armes à longue portée afin de pouvoir frapper plus loin dans le territoire russe et ainsi réduire les capacités de frappe de l’envahisseur sur les villes ukrainiennes. Mais ses appels sont pour l’instant restés vains, l’Occident craignant une escalade incontrôlée du conflit.
L’implacable stratégie russe
Pour Moscou, le bombardement de zones résidentielles répond à une froide logique militaire. Il s’agit de créer une zone tampon le long de la frontière afin de prévenir les attaques ukrainiennes contre le territoire russe. Une manière brutale et cynique de sécuriser ses arrières en semant la terreur et la destruction chez l’adversaire.
Mais à quel prix humain ? Combien de civils innocents devront encore périr sous les bombes avant que la communauté internationale ne se décide à agir ? Face à l’horreur des images qui nous parviennent de Kharkiv et d’ailleurs, l’indignation et les condamnations de façade ne suffisent plus. Il est temps de passer des paroles aux actes pour que cesse enfin ce déluge de feu et de sang.
Car derrière les décombres et la fumée, ce sont des vies brisées, des familles décimées, des destins anéantis. Chaque nouvelle frappe ajoute au bilan déjà terrifiant de cette guerre absurde et anachronique. Kharkiv, ville martyre, incarne à elle seule tout le drame d’une nation prise en étau entre deux puissances qui se déchirent sur son sol. Son calvaire est celui de toute l’Ukraine. Il doit cesser. Maintenant.