La nuit est parfois le théâtre de drames qui marquent à jamais. À Marseille, dans l’ombre des immeubles de la Bricarde, un événement tragique a secoué la vie de l’actrice Kenza Fortas, révélée au grand public par son rôle dans Shéhérazade. Son compagnon, un jeune homme de 24 ans, a été abattu dans une fusillade brutale, laissant derrière lui une famille brisée et un enfant de deux ans orphelin. Ce fait divers, loin d’être un simple écho médiatique, soulève des questions brûlantes sur la violence urbaine et ses ravages.
Une Tragédie dans la Nuit Marseillaise
Dans la nuit du 28 au 29 juillet 2025, le quartier de la Bricarde, dans le 15ᵉ arrondissement de Marseille, a été le théâtre d’une scène d’une violence inouïe. Un homme, père et compagnon de Kenza Fortas, a été mortellement touché par plusieurs balles devant un snack. Les secours, malgré leur rapidité, n’ont pu le réanimer. L’horreur de cet instant est accentuée par un détail glaçant : sur place, 29 douilles de calibre 5.56 mm, typiques des armes de guerre, ont été retrouvées.
Ce drame n’est pas un cas isolé. Marseille, ville vibrante et complexe, est depuis longtemps confrontée à une vague de règlements de comptes liés au narcotrafic. Pourtant, chaque vie fauchée raconte une histoire humaine, loin des statistiques. Pour Kenza Fortas, ce n’est pas seulement un fait divers : c’est la perte de l’homme qu’elle aimait, le père de son fils Liaam.
Kenza Fortas : Une Voix Brisée par le Chagrin
Quelques heures après la tragédie, Kenza Fortas s’est exprimée sur les réseaux sociaux, laissant transparaître une douleur brute et sincère. Ses mots, partagés sur Snapchat, résonnent comme un cri du cœur :
Hier, on m’a enlevé ma vie. Plus rien ne sera jamais comme avant… Ils ont fait de mon bébé un orphelin.
Kenza Fortas
Ces lignes, lourdes de chagrin, traduisent l’ampleur du vide laissé par cette perte. L’actrice, âgée de seulement 23 ans, évoque également la pureté de son compagnon, décrivant un homme au « cœur blanc », aimé profondément. Elle promet à son fils, Liaam, de le rendre fier, en poursuivant le rêve de son père : voir son enfant devenir footballeur.
La discrétion de Kenza Fortas sur sa vie privée rend ses propos d’autant plus poignants. Peu d’informations circulaient sur son compagnon, un homme de 24 ans dont l’identité reste protégée. Ce choix de préserver son intimité contraste avec la violence crue de l’événement, projetant une lumière brutale sur une famille jusque-là à l’abri des regards.
La Bricarde : Un Quartier Sous Tension
La Bricarde, où s’est déroulé le drame, est un quartier emblématique des défis auxquels Marseille fait face. Connu pour son tissu social fragile, il est souvent le théâtre d’affrontements violents, souvent liés au narcotrafic. Ce type d’homicide, qualifié de « narchomicide », est devenu une réalité tragique dans certains secteurs de la ville. En 2025, ce drame pourrait être le neuvième cas recensé depuis le début de l’année, bien que les chiffres montrent une légère baisse par rapport aux années précédentes.
Pour mieux comprendre l’ampleur du problème, voici quelques éléments clés :
- Fréquence des violences : Marseille a enregistré plus de 250 homicides liés au narcotrafic en deux décennies.
- Armes utilisées : Les fusils d’assaut, comme celui utilisé dans ce drame, sont de plus en plus courants.
- Impact social : Chaque fusillade laisse des familles brisées et alimente un sentiment d’insécurité.
Ce contexte, bien que familier aux habitants, n’atténue en rien la douleur des proches. Pour Kenza Fortas, la Bricarde n’est pas seulement un lieu de violence : c’est aussi le cadre de sa vie, de ses souvenirs, de son amour perdu.
Une Enquête aux Enjeux Cruciaux
La police judiciaire, via sa Division de la criminalité organisée et spécialisée, a pris en charge l’enquête. Les premiers indices pointent vers un acte prémédité, potentiellement un règlement de comptes. La découverte des 29 douilles de calibre militaire renforce cette hypothèse, suggérant l’usage d’une arme de guerre. Les images de vidéosurveillance, montrant un tireur s’enfuyant à pied, constituent une piste précieuse, mais l’identité du ou des responsables reste inconnue.
Ce type d’investigation est complexe. Les règlements de comptes, souvent liés à des réseaux criminels, impliquent des ramifications profondes et des témoins réticents. Pourtant, chaque détail compte pour rendre justice à la victime et à sa famille. Pour Kenza Fortas, cette enquête représente un espoir, aussi ténu soit-il, de comprendre pourquoi sa vie a basculé.
Kenza Fortas : De l’Écran à la Réalité
Kenza Fortas n’est pas seulement une victime de ce drame. Elle est aussi une figure montante du cinéma français, dont le parcours inspire. Née à Bagnols-sur-Cèze et élevée dans le quartier populaire de la Belle de Mai à Marseille, elle a grandi dans des conditions difficiles, marquée par une enfance en foyer et dans un camp de gitans. À 16 ans, elle abandonne l’école, envisageant un CAP petite enfance, avant que le destin ne la guide vers le cinéma.
Son rôle dans Shéhérazade, un film brut et poignant sur la vie dans les quartiers marseillais, lui vaut un César du meilleur espoir féminin en 2019. Ce succès, loin d’être un hasard, reflète son talent et sa capacité à incarner des personnages complexes. Depuis, elle a enchaîné les projets, de BAC Nord à L’air de la mer rend libre, prouvant sa polyvalence.
Pourtant, ce drame personnel rappelle que derrière la célébrité se cache une femme, une mère, confrontée à une douleur universelle. Son témoignage, empreint de dignité, met en lumière la force qu’il faut pour affronter une telle épreuve.
Une Réflexion sur la Violence Urbaine
Ce drame dépasse le cadre personnel de Kenza Fortas. Il interroge la société tout entière sur la violence armée qui gangrène certaines villes. Marseille, avec son riche patrimoine culturel, est aussi une ville où la criminalité organisée prospère. Les fusillades, bien que moins fréquentes qu’auparavant, continuent de faucher des vies, souvent jeunes, souvent innocentes.
Pour illustrer l’ampleur du problème, voici un tableau récapitulatif des données récentes sur la violence à Marseille :
Année | Homicides liés au narcotrafic | Quartiers les plus touchés |
---|---|---|
2023 | 15 | Bricarde, Saint-Barthélemy |
2024 | 12 | Bricarde, Belle de Mai |
2025 (janvier-juillet) | 9 | Bricarde, Busserine |
Chaque chiffre cache une histoire, une famille déchirée, un avenir brisé. Le cas de Kenza Fortas, médiatisé par sa notoriété, rappelle que personne n’est à l’abri. Ses mots, adressés aux responsables de l’acte, résonnent comme un appel à la prise de conscience :
Vous avez détruit une famille qui était tout juste en train de se construire.
Kenza Fortas
Un Deuil dans l’Intimité
Face à cette tragédie, Kenza Fortas a exprimé son souhait de se recueillir dans le silence. Ce choix, respectable, témoigne de sa volonté de protéger son fils et de préserver un espace pour son chagrin. Elle évoque des souvenirs sensoriels – une odeur, un lieu – qui ravivent la présence de son compagnon. Cette douleur, qu’elle décrit comme indélébile, est universelle, touchant tous ceux qui ont perdu un être cher.
Pourtant, dans ses messages, transparaît aussi une résilience. En promettant de faire de son fils un homme dont son père serait fier, Kenza Fortas transforme sa peine en force. Cette détermination, malgré l’épreuve, est un hommage vibrant à l’amour qu’elle portait à son compagnon.
Vers un Avenir Incertain
Ce drame, aussi personnel soit-il, s’inscrit dans un contexte plus large. La violence à Marseille, bien que médiatisée, est souvent réduite à des chiffres ou à des faits divers. Pourtant, chaque victime a une histoire, des proches, des rêves. Kenza Fortas, par sa notoriété, donne un visage à cette réalité, rappelant que derrière chaque titre de journal se cache une tragédie humaine.
L’enquête en cours, si elle aboutit, pourrait apporter des réponses. Mais pour Kenza Fortas et son fils Liaam, le chemin du deuil sera long. Leur histoire, celle d’une famille brisée par la violence, est un appel à réfléchir sur les solutions à apporter à ce fléau. Comment endiguer la criminalité organisée ? Comment protéger les plus vulnérables ? Ces questions, cruciales, restent en suspens.
En attendant, Kenza Fortas, malgré la douleur, porte en elle une promesse : celle de transmettre à son fils l’amour et les valeurs de son père. Ce drame, aussi dévastateur soit-il, ne définit pas la fin de son histoire, mais le début d’un combat pour la mémoire et l’avenir.