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Keir Starmer Défend Son Budget Malgré La Polémique

Le nouveau budget du Premier ministre britannique Keir Starmer suscite la controverse avant même sa présentation. Entre hausses d'impôts redoutées et risque d'austérité...

C’est l’heure de vérité pour le Premier ministre britannique Keir Starmer. Ce lundi, il doit défendre bec et ongles son premier projet de budget, attendu de pied ferme par ses détracteurs. Car ce texte, qui sera officiellement dévoilé mercredi, fait déjà l’objet d’une vive polémique, cristallisée autour des hausses d’impôts pressenties et des craintes d’un retour à l’austérité outre-Manche.

D’après une source proche du dossier, ce premier budget de l’ère travailliste, arrivée aux manettes début juillet, s’annonce effectivement “douloureux”. Le chef du gouvernement l’a lui-même laissé entendre, évoquant de probables augmentations de taxes et des coupes dans les dépenses publiques. Mais Keir Starmer entend bien faire front, martelant que son plan rejettera “l’austérité, le chaos et le déclin au profit de la stabilité économique, l’investissement et la réforme”.

La Fin De L’État De Grâce Pour Starmer ?

Pourtant, à peine quatre mois après son éclatante victoire aux législatives, l’enthousiasme semble déjà retombé autour du leader travailliste. Certes, il promet encore des “jours meilleurs” à ses concitoyens, à grand renfort d’investissements “dans l’avenir” et de réformes des services publics exsangues. Mais la pilule des sacrifices à court terme passe mal.

Car pour justifier l’effort demandé, Keir Starmer n’a de cesse de pointer du doigt “l’héritage désastreux” laissé par les Conservateurs après 14 années de règne. Un trou béant de 26 milliards d’euros dans les caisses de l’État, d’après les calculs de la Chancellerie. Une “situation sans précédent” qui oblige le nouveau pouvoir à prendre des “décisions difficiles”, argue le locataire du 10 Downing Street, bien décidé à ne pas “s’en servir comme excuse”.

La Promesse De Ne Pas Taxer “Les Gens Qui Travaillent” Mise À Mal

Problème, pendant la campagne, les Travaillistes avaient martelé leur engagement à ne pas alourdir la fiscalité des classes populaires et moyennes, ces fameux “gens qui travaillent”. Un slogan devenu quasi intenable. Car pour tenir ses autres promesses budgétaires, le gouvernement Starmer devra, selon les économistes, trouver jusqu’à 40 milliards de livres de recettes supplémentaires par an d’ici 2030. Mission impossible sans toucher au porte-monnaie du plus grand nombre.

Résultat, les spéculations vont bon train sur les pistes à l’étude pour renflouer les caisses : coup de rabot sur les aides publiques, mais aussi ponction sur les retraites, hausse de la TVA voire des cotisations sociales pour les entreprises, petites et grandes. Autant d’hypothèses qui suscitent déjà une bronca de l’opposition. Chez les Conservateurs, on moque un “budget en trompe l’oeil”, accusant les travaillistes d’avoir “trompé le public” avec leurs belles promesses.

Starmer Face À Un Choix Cornélien

Pour Keir Starmer, l’équation budgétaire est donc un véritable casse-tête. D’un côté, il doit impérativement rétablir la crédibilité économique du Royaume-Uni, mise à mal par les années Johnson-Truss. Quitte à imposer une cure d’austérité à des Britanniques déjà durement éprouvés par l’inflation et la crise énergétique.

Mais de l’autre, le dirigeant travailliste doit aussi honorer ses engagements de campagne et montrer qu’il est à l’écoute de son électorat populaire. Un électorat pour qui la perspective de voir son niveau de vie amputé au nom de l’orthodoxie budgétaire fait figure d’épouvantail. Tout l’enjeu pour Starmer sera donc de doser subtilement les mesures d’économies et les hausses d’impôts, sans donner le sentiment de trahir ses électeurs, ni de replonger le pays dans une spirale d’austérité.

Un numéro d’équilibriste périlleux, qui pourrait bien faire dérailler le train de réformes ambitieux des Travaillistes, si le budget est perçu comme trop injuste socialement. À moins que Keir Starmer ne parvienne à convaincre que les sacrifices demandés aujourd’hui sont le prix à payer pour rebâtir durablement le “Britannia” de demain. Réponse dans les prochains jours, quand le voile sera levé sur ce premier budget de tous les dangers pour la nouvelle majorité.

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