Le 26 mai 2018, le destin footballistique de Loris Karius a basculé. Alors gardien titulaire de Liverpool en finale de la Ligue des Champions face au Real Madrid, l’Allemand de 24 ans s’apprête à disputer le match le plus important de sa jeune carrière. Mais cette soirée tant attendue va rapidement tourner au cauchemar.
Une Finale Cauchemardesque aux Lourdes Conséquences
En l’espace de 90 minutes, Karius devient la risée de l’Europe, coupable de deux bourdes monumentales offrant la victoire aux Madrilènes. Des erreurs impardonnables à ce niveau qui vont le marquer à vie :
J’ai eu du mal à m’en remettre, même encore maintenant, confie-t-il 6 ans après dans une interview accordée à Sport Bible.
La suite de sa carrière sera un long chemin de croix. Prêté à Besiktas puis à l’Union Berlin, Karius ne retrouvera jamais son niveau ni la confiance des grands clubs européens. Une situation difficile à vivre pour le portier :
Tout ce que je faisais était scruté. C’était tellement extrême. Même dans d’autres clubs, lorsque j’essayais de gagner la confiance, je sentais qu’on ne me laissait aucune chance.
Quand le Destin Bascule en une Soirée
Ironie du sort, des médecins diagnostiqueront une commotion cérébrale à Karius survenue pendant la finale, expliquant en partie sa piètre performance. Mais le mal était fait pour l’opinion publique.
Sans club depuis son départ de Newcastle en juin 2023, Loris Karius envisage aujourd’hui de mettre un terme à sa carrière à seulement 31 ans. Une retraite prématurée, pour celui qui rêvait de s’installer durablement au plus haut niveau.
Lorsque l’on est dans ma situation, il faut se poser la question. Je n’ai pas encore pris de décision car ce n’est pas nécessaire, mais je dois être honnête avec moi-même.
Un Traumatisme Difficile à Surmonter
Encore hanté par les fantômes de Kiev, Karius sait que cette finale maudite le poursuivra toute sa vie. Certaines blessures ne se referment jamais totalement.
Malgré tous ses efforts pour rebondir, le poids de cette défaite historique s’est avéré trop lourd à porter pour le jeune gardien allemand. Un traumatisme profond qui aura eu raison de ses ambitions.
Je ne pense pas que cela me frapperait si durement si je raccroche, car j’ai déjà traversé ce processus ces dernières années, confie-t-il avec lucidité.
Aujourd’hui, Loris Karius semble résigné à ce que son nom reste à jamais associé à cette soirée cauchemardesque. Une finale de Ligue des Champions qui aura scellé son destin de footballeur malgré lui.
Difficile de ne pas ressentir une certaine empathie pour cet homme brisé par le poids de ses erreurs, aussi impardonnables furent-elles. Le football de haut niveau ne laisse que peu de place au droit à l’erreur. Karius en a malheureusement fait les frais de la plus cruelle des manières.
Un Destin Tragique Partagé par d’Autres
Le cas Karius n’est pas isolé. De nombreux joueurs ont vu leurs carrières basculer sur un fait de jeu, une erreur fatale, sans jamais s’en relever.
- On se rappelle du gardien colombien Higuita et sa drible risqué contre le Cameroun en 1990
- La main de Thierry Henry privant l’Irlande de Coupe du Monde 2010
- La panenka manquée de Zaza lors de l’Euro 2016
Autant de moments malheureux rappelant la part de cruauté du sport de haut niveau, où une fraction de seconde peut ruiner une carrière et hanter un homme pour toujours.
Dans le football, tout va très vite, dans un sens comme dans l’autre. La chute est souvent plus rapide que l’ascension.
Ferenc Puskas, légende hongroise du ballon rond
Une citation qui résonne tragiquement avec le destin brisé de Loris Karius, dont la descente aux enfers fut aussi brutale que définitive après ce soir de mai 2018. Une leçon de vie cruelle rappelant que la gloire est éphémère. Et qu’une carrière, aussi prometteuse soit-elle, peut basculer sur un simple fait de jeu.
