Imaginez-vous à 8 849 mètres d’altitude, là où l’air se raréfie, où chaque pas est un défi contre la nature et soi-même. C’est dans cet univers extrême que Kami Rita Sherpa, un Népalais de 55 ans, a écrit une nouvelle page de l’histoire de l’alpinisme. En atteignant le sommet de l’Everest pour la 31e fois, il a non seulement pulvérisé son propre record, mais il a aussi consolidé sa place de légende vivante. Cet exploit, réalisé en guidant une expédition de l’armée indienne, nous pousse à nous interroger : qu’est-ce qui motive un homme à défier le « Toit du monde » encore et encore ?
Kami Rita Sherpa : l’Homme qui Redéfinit l’Everest
Né en 1970 dans le village de Thame, au cœur de l’Himalaya, Kami Rita Sherpa a grandi dans l’ombre des géants de pierre. Son père et son frère, guides de montagne, lui ont transmis une passion viscérale pour l’escalade. Dès 1994, à l’âge de 24 ans, il atteint pour la première fois le sommet de l’Everest, marquant le début d’une carrière hors du commun. Depuis, il a gravi la plus haute montagne du monde presque chaque année, un exploit qui dépasse l’entendement.
Un Record Forgé dans la Persévérance
En mai 2025, Kami Rita Sherpa a une fois de plus repoussé les limites humaines en atteignant le sommet de l’Everest pour la 31e fois. Cet exploit n’est pas seulement un record personnel, mais une démonstration de résilience et de maîtrise technique. Guidant une expédition militaire indienne, il a non seulement atteint le sommet, mais a également accompagné ses clients jusqu’au bout, prouvant que son rôle de guide de montagne est aussi crucial que ses propres ascensions.
« Je suis heureux de ce record, mais les records finissent par être battus. »
Kami Rita Sherpa, après sa 29e ascension en 2024
Sa modestie face à un tel exploit est frappante. Pourtant, chaque ascension représente des mois de préparation, des conditions météorologiques imprévisibles et des risques mortels. En 2019, il avait déjà marqué les esprits en gravissant l’Everest deux fois en six jours, un rythme qui défie toute logique.
L’Everest : un Géant aux Multiples Visages
L’Everest, culminant à 8 849 mètres, est bien plus qu’une montagne : c’est un symbole universel de défi et d’accomplissement. Depuis la première ascension confirmée en 1953 par Sir Edmund Hillary et le sherpa Tensing Norkay, des milliers d’alpinistes ont tenté de conquérir ce sommet. Mais pour Kami Rita, l’Everest est un terrain de travail, un lieu où il guide des clients du monde entier, souvent novices en haute altitude.
La saison d’ascension, principalement au printemps, attire des centaines de grimpeurs. En 2025, plus de 500 alpinistes ont atteint le sommet, soutenus par des guides comme Kami Rita. Cependant, cette popularité a un coût : embouteillages en haute altitude, impacts environnementaux et risques accrus. Malgré cela, Kami Rita continue de briller par sa capacité à naviguer dans ces conditions extrêmes.
Pourquoi l’Everest Fascine-t-il Autant ?
- Défi physique : Une ascension exige une endurance exceptionnelle et une préparation rigoureuse.
- Symbolisme : Atteindre le sommet, c’est toucher le « Toit du monde ».
- Aventure humaine : Chaque grimpeur partage une histoire unique de courage et de persévérance.
Le Rôle Crucial des Sherpas dans l’Alpinisme
Les Sherpas, peuple montagnard de l’Himalaya, sont les héros méconnus de l’Everest. Leur connaissance intime des sentiers, leur résistance à l’altitude et leur expertise en logistique font d’eux des acteurs indispensables. Kami Rita incarne cette tradition. Né dans une communauté où l’alpinisme est une vocation familiale, il a transformé cet héritage en une carrière légendaire.
Mais le travail des Sherpas n’est pas sans risques. Ils portent des charges lourdes, installent des cordes fixes et affrontent les mêmes dangers que les alpinistes, souvent pour un salaire modeste. En 2025, deux décès ont été signalés dans les camps de haute altitude, rappelant la dangerosité de ce métier.
Un Impact Économique et Culturel
L’alpinisme est une manne économique pour le Népal. En 2025, plus de 1 100 permis d’ascension ont été délivrés, générant des revenus de plusieurs millions d’euros. Chaque permis pour l’Everest coûte environ 11 000 dollars, sans compter les frais d’expédition, qui peuvent atteindre 50 000 dollars par personne. Ces fonds soutiennent les communautés locales, mais posent aussi des questions sur la durabilité du tourisme en haute altitude.
Kami Rita Sherpa, surnommé Monsieur Everest, est également un ambassadeur culturel. Son succès met en lumière la résilience et la force des Sherpas, tout en attirant l’attention sur les défis environnementaux et sociaux liés à l’exploitation de l’Everest.
| Année | Nombre d’Ascensions de Kami Rita | Événement Notable |
|---|---|---|
| 1994 | 1 | Première ascension de l’Everest |
| 2019 | 2 | Deux ascensions en six jours |
| 2024 | 2 | 29e et 30e ascensions |
| 2025 | 1 | 31e ascension, record mondial |
Les Défis de l’Everest Moderne
Si l’Everest reste un symbole d’exploit, il est aussi devenu un théâtre de controverses. Les embouteillages en haute altitude, causés par le grand nombre de grimpeurs, augmentent les risques d’accidents. En 2019, des images d’alpinistes faisant la queue au sommet ont choqué le monde, mettant en lumière les dangers d’une surfréquentation. Kami Rita lui-même a exprimé des inquiétudes sur l’impact environnemental, notamment les déchets laissés sur la montagne.
Pourtant, les autorités népalaises continuent de délivrer des permis, attirées par les revenus. Cette tension entre économie et préservation pose un défi majeur pour l’avenir de l’alpinisme dans l’Himalaya. Kami Rita, par son expérience, pourrait jouer un rôle clé dans la sensibilisation à ces enjeux.
Au-delà de l’Everest : un Palmarès Impressionnant
Kami Rita Sherpa ne s’est pas contenté de l’Everest. Il a également conquis d’autres géants de plus de 8 000 mètres, comme le K2, deuxième plus haut sommet du monde. Ces ascensions témoignent de sa polyvalence et de sa capacité à s’adapter à des conditions variées, du Népal au Pakistan. Chaque montagne a ses propres défis, mais Kami Rita les aborde avec la même détermination.
« Kami Rita Sherpa n’a plus besoin d’être présenté. Il est un symbole mondial de l’Everest. »
Organisateur de son expédition, mai 2025
Son palmarès ne se limite pas à des chiffres. Il incarne une philosophie de vie, où le respect de la montagne et des traditions sherpas guide chaque pas. Cette approche contraste avec l’approche parfois mercantile de l’alpinisme moderne.
L’Héritage d’un Héros Népalais
Kami Rita Sherpa n’est pas seulement un grimpeur d’exception ; il est un porte-étendard pour le Népal. Son succès inspire une nouvelle génération d’alpinistes, tout en mettant en lumière les défis auxquels font face les Sherpas. En tant que héros national, il contribue à faire rayonner l’alpinisme népalais sur la scène mondiale.
Son histoire nous rappelle que derrière chaque record se cache une vie de sacrifices, de passion et de respect pour la nature. Alors que l’Everest continue d’attirer les aventuriers du monde entier, Kami Rita Sherpa reste une figure incontournable, un homme qui, à 55 ans, continue de repousser les limites du possible.
Ce qu’il Faut Retenir
- Kami Rita Sherpa a gravi l’Everest 31 fois, un record mondial.
- Les Sherpas jouent un rôle essentiel dans les ascensions de l’Himalaya.
- L’Everest génère des millions pour le Népal, mais pose des défis environnementaux.
- Sa carrière illustre la résilience et la tradition sherpa.
En contemplant l’exploit de Kami Rita Sherpa, une question demeure : jusqu’où ira-t-il ? À 55 ans, il montre que l’âge n’est pas une limite face à la passion. L’Everest, avec ses dangers et sa majesté, continuera de fasciner, et Kami Rita restera, pour longtemps, son ambassadeur le plus emblématique.
