A moins d’une semaine de l’élection présidentielle américaine, la candidate démocrate Kamala Harris et l’ex-président républicain Donald Trump multiplient les déplacements et les meetings dans les “swing states”, ces Etats indécis qui feront basculer le scrutin. Une bataille acharnée pour convaincre les électeurs encore hésitants dans ce qui s’annonce comme l’une des élections les plus serrées de l’histoire des Etats-Unis.
Kamala Harris part à l’offensive
Mardi, lors d’un meeting géant à Washington ayant rassemblé plus de 75 000 personnes selon son équipe de campagne, la colistière de Joe Biden a prononcé un véritable réquisitoire contre Donald Trump. Elle a accusé son rival républicain d’être un homme “instable, obsédé par la vengeance, rongé par le ressentiment et en quête d’un pouvoir sans limites”. Un discours offensif et solennel pour celle qui estime qu’il est “temps de tourner la page Trump” pour l’Amérique.
Mercredi, la vice-présidente enchaîne les étapes dans plusieurs Etats-clés :
- Raleigh en Caroline du Nord, un Etat du sud-est qui n’a pas voté démocrate depuis 2008 mais où elle fonde de grands espoirs
- Madison dans le Wisconsin, un Etat de la région des Grands Lacs
- La Pennsylvanie, considérée comme le gros lot des swing states
Trump contre-attaque
De son côté, Donald Trump semble suivre Kamala Harris à la trace dans ces Etats pivots. Mercredi, il sera lui aussi en Caroline du Nord pour un meeting à moins de 100 km de sa rivale, puis dans le Wisconsin, à Green Bay. L’ancien président mise sur la popularité locale en invitant sur scène Brett Favre, ancienne star de l’équipe de football américain des Packers, malgré les récentes controverses sur des accusations de détournement de fonds publics le visant.
Les deux candidats ne ménagent pas leurs efforts avec des emplois du temps de campagne surchargés pour tenter de faire la différence auprès des rares indécis, conscients que l’issue du scrutin se jouera dans un mouchoir de poche. Selon les derniers sondages agrégés, Trump et Harris sont au coude-à-coude dans les intentions de vote au niveau national.
Polémiques en série
Cette fin de campagne est aussi marquée par son lot de controverses. Dimanche, lors d’un meeting de Donald Trump à New-York, un humoriste a qualifié Porto Rico “d’île flottante d’ordures”, déclenchant un tollé. Si le candidat républicain a pris ses distances, l’impact auprès de la diaspora portoricaine, influente dans des Etats comme New York, la Floride ou la Pennsylvanie, reste à déterminer.
J’allais voter républicain mais cela m’a fait examiner de plus près le projet de Harris. Avant j’étais convaincu à 100% de voter Trump, maintenant je suis motivé à 100% à voter pour elle.
Javier Torres Martinez, électeur portoricain de Floride
Mais Joe Biden a lui aussi suscité la polémique en réagissant par une pique visant les partisans de Donald Trump : “Les seules ordures que je vois flotter, ce sont ses supporters”. Une déclaration immédiatement condamnée par le camp républicain qui a appelé Kamala Harris à la “répudier”.
Mobilisation record
En parallèle de cette guerre des tranchées médiatique, la participation s’annonce massive. Déjà plus de 50 millions d’Américains ont voté par anticipation, par correspondance ou en personne, du jamais vu. En 2020, environ 160 millions d’électeurs s’étaient déplacés aux urnes. Preuve de l’énorme enjeu de cette présidentielle qui décidera de la direction que prendront les Etats-Unis pour les quatre prochaines années.
Dans ce duel au sommet pour la Maison Blanche, chaque voix comptera. Kamala Harris comme Donald Trump en sont pleinement conscients, redoublant d’ardeur pour faire pencher la balance de leur côté. Réponse dans moins d’une semaine, au soir du 3 novembre, lorsque le nom du vainqueur ou de la première femme présidente des Etats-Unis sera enfin dévoilé.