À l’approche du scrutin présidentiel américain, la tension est à son comble entre les deux candidats. Lors de son dernier grand meeting de campagne mardi soir à Washington, la démocrate Kamala Harris a violemment chargé son adversaire républicain Donald Trump, le dépeignant comme un homme “instable, obsédé par la vengeance, rongé par le ressentiment et en quête d’un pouvoir sans limites”.
Devant une foule de 75 000 personnes selon son équipe, l’actuelle vice-présidente a multiplié les attaques contre le milliardaire, l’accusant de vouloir “utiliser l’armée américaine contre les citoyens américains qui ne sont simplement pas d’accord avec lui”. Elle a affirmé que Trump considère ces électeurs comme “des ennemis de l’intérieur”.
Un appel au rassemblement malgré les attaques
Malgré la virulence de son réquisitoire, Kamala Harris a tenté dans le même temps de se poser en figure de rassemblement. S’adressant aux partisans républicains, elle a déclaré : “Notre démocratie ne requiert pas de nous d’être d’accord sur tout. (…) Nous aimons pouvoir débattre. Et lorsque quelqu’un n’est pas d’accord avec nos idées, il ne doit pas être considéré comme ‘un ennemi de l’intérieur’. Ces gens-là sont de la famille, des voisins, des camarades de classe, des collègues…”
Un message d’unité qui tranche avec le climat de division qui règne à l’approche du scrutin. La candidate démocrate a choisi de prononcer son discours au même endroit où Donald Trump avait harangué ses partisans le 6 janvier 2021, juste avant qu’ils n’envahissent le Capitole.
Un scrutin qui s’annonce serré
À une semaine du vote, l’issue de l’élection présidentielle américaine apparaît plus que jamais incertaine. Selon les derniers sondages, Donald Trump et Kamala Harris sont au coude-à-coude dans plusieurs États-clés. Le résultat final pourrait se jouer sur quelques milliers de voix.
Cette campagne aura été marquée par une tension extrême entre les deux camps, émaillée notamment de deux tentatives d’assassinat visant Donald Trump. Un climat délétère qui fait craindre à certains observateurs des contestations et des violences, quel que soit le vainqueur.
Trump raille les attaques de Harris
De son côté, Donald Trump n’a pas tardé à réagir aux propos de sa rivale. Lors d’un meeting en Floride mercredi, l’ancien président a raillé “le réquisitoire haineux” de celle qu’il surnomme “la vice-présidente de m***”. “Elle passe son temps à m’insulter et après elle dit qu’il faut rassembler le pays, c’est un peu contradictoire non ?”, a-t-il ironisé.
Le milliardaire républicain a une nouvelle fois agité le spectre de la fraude, affirmant sans preuve que les démocrates étaient prêts à “voler l’élection”. Des allégations qu’il martèle depuis des mois, faisant craindre une nouvelle crise post-électorale dans un pays déjà profondément divisé.
Une fin de campagne sous haute tension
Dans ce contexte inflammable, les deux candidats vont multiplier les meetings et les interventions médiatiques jusqu’au jour du scrutin, le 5 novembre. Une fin de campagne à haut risque, où chaque mot, chaque geste sera scruté et pourra faire basculer le résultat.
Une source proche de Kamala Harris confie que son équipe redoute un “coup de théâtre de dernière minute” de la part de Trump, connu pour sa capacité à rebondir et à créer la surprise. À l’inverse, le camp républicain craint que les révélations récentes sur les affaires de l’ex-président ne finissent par le rattraper.
Une seule certitude : le suspense devrait durer jusqu’au bout dans cette présidentielle américaine 2024 au scénario digne d’un thriller politique. Avec à la clé, l’avenir des États-Unis mais aussi de nombreux enjeux géopolitiques et économiques internationaux. Le monde entier retient son souffle.
