Lundi, un moment crucial pour la démocratie américaine s’est déroulé au Capitole. Kamala Harris, dans son rôle de présidente du Sénat, a supervisé la certification de la victoire de son adversaire Donald Trump lors d’une séance conjointe du Congrès. Malgré sa défaite personnelle, la vice-présidente sortante a fait preuve d’un professionnalisme et d’une dignité exemplaires.
Une certification sous haute tension
Cette procédure, d’ordinaire une simple formalité, revêtait cette année une importance particulière. Il y a quatre ans jour pour jour, les partisans de Donald Trump avaient pris d’assaut le Capitole pour tenter d’empêcher la certification de la victoire de Joe Biden. Les cicatrices de cet épisode traumatisant sont encore vives dans les mémoires.
C’est donc dans un climat tendu que Kamala Harris a pris place à la tribune pour officialiser les résultats de l’élection présidentielle. D’une voix égale et assurée, elle a énoncé le décompte des grands électeurs, acté sa propre défaite face à Donald Trump, puis proclamé la victoire de ce dernier.
Donald J. Trump, de l’État de Floride, a reçu 312 voix.
Kamala D. Harris, de l’État de Californie, a reçu 226 voix.
Kamala Harris, lors de la certification des résultats
Un contraste saisissant avec 2021
La scène offrait un contraste frappant avec les événements survenus il y a quatre ans. Les élus des deux partis ont applaudi respectivement leur candidat, mais sans dérapage ni contestation des résultats. Le calme et l’ordre régnaient dans l’hémicycle.
Plusieurs observateurs ont salué la conduite exemplaire de Kamala Harris. L’ancien vice-président Mike Pence, qui avait lui-même présidé la certification mouvementée de 2021, a souligné le « retour de l’ordre et du civisme » et rendu hommage à sa collègue démocrate.
Il est particulièrement admirable que la vice-présidente Harris préside la certification d’une élection présidentielle qu’elle a perdue.
Mike Pence, ancien vice-président des États-Unis
Une leçon de démocratie
Pour Kamala Harris, cette certification était l’occasion de réaffirmer sa foi en la démocratie américaine, malgré les crises et les défis. « La force de notre démocratie repose sur notre volonté de nous battre pour elle », a-t-elle déclaré aux journalistes après la séance.
Sans cela, la démocratie est très fragile et ne résistera pas aux moments de crise. Aujourd’hui, la démocratie américaine a tenu.
Kamala Harris, vice-présidente sortante des États-Unis
Le 20 janvier prochain, elle passera le relais à J.D. Vance, colistier de Donald Trump. Malgré les circonstances, la transition promet d’être apaisée, loin du chaos qui avait suivi la précédente passation de pouvoir.
Une campagne éclaire malgré la défaite
Kamala Harris gardera sans doute un goût amer de sa brève campagne présidentielle. Entrée tardivement dans la course après le retrait surprise de Joe Biden, elle n’a pas réussi à s’imposer face à Donald Trump, qui l’a sèchement battue dans tous les États-clés.
Mais au-delà du résultat, la vice-présidente sortante aura marqué les esprits par sa combativité et son engagement. Elle incarne une nouvelle génération de dirigeants démocrates, déterminés à défendre les valeurs progressistes sans jamais céder à la tentation du renoncement ou de la résignation.
Sa prestation lors de la certification de lundi en est la parfaite illustration. En faisant passer l’intérêt du pays avant sa déception personnelle, Kamala Harris a donné une leçon de démocratie et de dignité dont l’Amérique avait bien besoin. Elle a montré la voie à suivre pour les années à venir, quel que soit l’occupant de la Maison Blanche.
