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Justice Pour Lara, Brenda, Morena : Cri Contre l’Injustice

Des milliers marchent à Buenos Aires pour Lara, Brenda et Morena, tuées dans un narco-féminicide. Leur cri pour la justice résonne. Que s’est-il vraiment passé ?

Un cri déchirant traverse les rues de Buenos Aires. Samedi dernier, des milliers de personnes se sont rassemblées, unies par la douleur et la colère, pour réclamer justice après le meurtre brutal de trois jeunes femmes : Lara, Brenda et Morena. Ce drame, qualifié de « narco-féminicide », secoue l’Argentine et met en lumière les violences genrées et les ravages du narcotrafic. Mais derrière les pancartes et les slogans, quelles vérités se cachent ?

Un Triple Meurtre qui Émeut l’Argentine

Le 22 septembre 2025, les corps de Morena Verdi et Brenda del Castillo, deux cousines de 20 ans, ainsi que celui de Lara Gutiérrez, âgée de seulement 15 ans, ont été découverts, enterrés près d’une maison dans la banlieue sud de Buenos Aires. Leur disparition, cinq jours plus tôt, avait déjà semé l’inquiétude. Mais la révélation des circonstances de leur mort a transformé l’angoisse en horreur nationale. Selon les autorités, les jeunes femmes ont été attirées sous un faux prétexte, croyant se rendre à une fête, avant d’être soumises à une séance de torture d’une cruauté inouïe.

Ce crime, qualifié de narco-féminicide, ne serait pas un acte isolé. Il serait lié à un réseau de narcotrafic, où la violence aurait servi d’exemple pour asseoir une discipline au sein d’un groupe criminel. Une quarantaine de personnes auraient assisté à cette atrocité via un compte privé sur les réseaux sociaux, un détail glaçant qui souligne l’ampleur de la barbarie.

Une Marche pour la Justice

Face à cette tragédie, la réponse populaire ne s’est pas fait attendre. Une manifestation, organisée par le mouvement féministe Ni Una Menos (« Pas une de moins »), a rassemblé des milliers de personnes entre la Place de Mai et le Parlement. En tête du cortège, les familles des victimes, portant des banderoles avec les prénoms des trois jeunes femmes, ont marché pour exiger vérité et justice. Des pancartes proclamaient : « Nos vies ne sont pas jetables ! » et « Nous nous aimons en vie ! », des slogans qui résonnent comme un appel à protéger les femmes et à mettre fin à l’impunité.

« Il faut protéger les femmes, que plus jamais ceci n’arrive, » a déclaré Leonel del Castillo, père de Brenda, la voix brisée par l’émotion.

Le grand-père des cousines, Antonio del Castillo, a lui aussi pris la parole, dénonçant la sauvagerie des responsables : « Ce n’étaient pas des assassins, mais des sanguinaires. » Ces mots, lourds de douleur, reflètent le choc d’une nation confrontée à une violence extrême.

Un Crime aux Racines Complexes

Les premiers éléments de l’enquête dressent un tableau glaçant. Selon le ministre provincial de la Sécurité, Javier Alonso, les trois jeunes femmes auraient été piégées par un groupe criminel. Attirées sous prétexte d’une soirée, elles ont été torturées avant d’être assassinées. Les autorités soupçonnent que ce crime visait à envoyer un message au sein d’un réseau de narcotrafic, une pratique aussi cruelle que stratégique dans ces milieux.

Cinq suspects sont actuellement en détention, dont un arrêté récemment en Bolivie, près de la frontière argentine. Deux autres individus, dont un jeune Péruvien de 20 ans, considéré comme le possible commanditaire, sont toujours recherchés. Mais au-delà des arrestations, ce drame soulève des questions brûlantes sur les dynamiques sociales et économiques qui facilitent de tels actes.

Pauvreté et Vulnérabilité : un Contexte Explosif

Le cousin des victimes, Federico Celebon, a partagé un témoignage poignant. Il a révélé que Brenda et Morena, poussées par la précarité, se livraient occasionnellement à la prostitution pour survivre, à l’insu de leur famille. Ce détail, relayé par plusieurs sources, met en lumière la vulnérabilité des jeunes femmes issues de milieux défavorisés. Dans les quartiers pauvres de la grande banlieue de Buenos Aires, comme Ituzaingo, les opportunités sont rares, et la pauvreté expose souvent les femmes à des dangers accrus.

Pourtant, la tante de Lara, Del Valle Galvan, rejette catégoriquement tout lien de sa nièce avec la drogue ou la prostitution. « Ce qu’on dit sur Lara est faux, » a-t-elle insisté, réclamant que la vérité éclate et que les responsables soient punis.

« Nous voulons que justice soit faite, que rien ne soit étouffé, » a déclaré Del Valle Galvan, déterminée à défendre la mémoire de sa nièce.

Une Société Face à ses Failles

Ce triple meurtre ne se limite pas à un fait divers. Il expose les failles d’une société où les violences genrées, la pauvreté et le narcotrafic s’entremêlent. Yasmina Alegre, une manifestante de 36 ans, a exprimé sa colère face au traitement médiatique du drame. « On essaie toujours de culpabiliser les victimes, » a-t-elle déploré, pointant du doigt la tendance à scruter la vie des jeunes femmes tout en protégeant l’identité des bourreaux.

Ce sentiment d’injustice est partagé par beaucoup. Pourquoi les noms et visages des suspects restent-ils floutés, tandis que les détails intimes des victimes sont exposés ? Cette question, soulevée lors de la marche, reflète une frustration plus large face à une société qui semble accabler les plus vulnérables.

Récapitulatif des faits clés :

  • Date du drame : Entre le 17 et 18 septembre 2025.
  • Victoires : Lara Gutiérrez (15 ans), Brenda et Morena del Castillo (20 ans).
  • Circonstances : Attirées à une fausse soirée, torturées et assassinées.
  • Suspects : Cinq personnes en détention, deux autres recherchées.
  • Contexte : Narcotrafic et violences genrées.

Le Combat de Ni Una Menos

L’organisation Ni Una Menos, à l’origine de la manifestation, est devenue un symbole de la lutte contre les violences faites aux femmes en Argentine. Depuis sa création en 2015, elle dénonce les féminicides et milite pour une société plus égalitaire. Ce triple meurtre, par sa brutalité et son lien avec le narcotrafic, renforce l’urgence de leur message : les femmes ne doivent plus être des cibles.

La marche, bien que modeste par rapport à d’autres mobilisations dans la capitale, a marqué les esprits par son intensité émotionnelle. Les familles, soutenues par des organisations de gauche radicale, ont transformé leur douleur en un appel à l’action collective.

Vers une Justice Possible ?

L’enquête avance, mais les défis restent nombreux. Les arrestations récentes montrent une volonté des autorités de répondre à l’indignation publique. Pourtant, la traque des deux suspects en fuite, dont le présumé commanditaire, reste une priorité. De plus, la complexité du narcotrafic, enraciné dans les dynamiques socio-économiques de l’Argentine, rend la lutte contre ce fléau particulièrement ardue.

Pour les familles, l’objectif est clair : obtenir justice sans que l’affaire ne soit étouffée. « Nous n’avons pas peur ! » a lancé Del Valle Galvan, un cri qui résonne comme un défi à l’impunité. Mais au-delà des poursuites judiciaires, ce drame appelle à une réflexion plus large sur les inégalités sociales et les violences structurelles qui frappent les femmes.

Un Appel à l’Action Collective

Ce triple narco-féminicide n’est pas qu’une tragédie isolée. Il révèle les intersections entre la pauvreté, la criminalité organisée et les violences genrées. Les manifestants, en brandissant les prénoms de Lara, Brenda et Morena, ont rappelé que chaque victime est plus qu’un nom : une vie, une histoire, un avenir volé.

Pour que ce drame ne se répète pas, il faudra plus que des arrestations. Il faudra s’attaquer aux racines de la vulnérabilité des femmes dans les quartiers défavorisés, renforcer les politiques de prévention et garantir une justice équitable. En attendant, les rues de Buenos Aires continuent de porter leur cri : « Pas une de moins ! »

Comment agir ?

  • Soutenir les organisations comme Ni Una Menos.
  • Participer aux manifestations pour la justice.
  • Sensibiliser à la lutte contre les violences genrées.

Le combat pour Lara, Brenda et Morena ne fait que commencer. Leur mémoire, portée par des milliers de voix, appelle à un changement profond. Et si leur tragédie devenait le catalyseur d’une société plus juste ?

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