C’est un coup de tonnerre dans l’affaire Riad Salamé. Selon des informations exclusives, la justice française vient de confirmer définitivement la saisie de plusieurs biens immobiliers parisiens de prestige, soupçonnés d’avoir été acquis frauduleusement par le clan de l’ancien gouverneur de la Banque du Liban (BDL). Une décision lourde de conséquences qui ébranle le Liban et l’Europe.
Des biens immobiliers parisiens dans le viseur de la justice
Tout commence en juillet 2023, lorsque la cour d’appel de Paris confirme la validité de 12 saisies effectuées sur le patrimoine immobilier et bancaire européen de Riad Salamé, gouverneur de la BDL pendant 30 ans de 1993 à 2023. Des pourvois sont alors formés contre ces décisions, mais la Cour de cassation vient de refuser d’en admettre cinq.
Ces cinq saisies, désormais définitives, concernent principalement des biens immobiliers parisiens prestigieux. On y trouve notamment :
- Un ensemble au 66 avenue des Champs-Elysées, acquis entre 2009 et 2014 pour 8,8 millions d’euros
- Un ensemble dans le 16e arrondissement parisien, acquis entre 2007 et 2010 pour 5,5 millions d’euros
Au total, ce sont près de 15 millions d’euros de biens qui ont été saisis. Mais l’affaire ne s’arrête pas là. Trois comptes bancaires dotés d’environ 700 000 euros, détenus par une proche de M. Salamé soupçonnée d’être l’une de ses prête-noms en France, ont également été saisis définitivement.
Riad Salamé dans la tourmente judiciaire
Cette décision de la justice française est un nouveau coup dur pour Riad Salamé, déjà visé par une enquête judiciaire en France depuis juillet 2021 pour des soupçons de blanchiment et de détournement de fonds. Au Liban, où une enquête parallèle est en cours, l’ex-gouverneur a été arrêté et placé en détention provisoire début septembre 2023.
Mais les ennuis judiciaires de M. Salamé ne se limitent pas à la France et au Liban. En mars 2022, la France, l’Allemagne et le Luxembourg avaient gelé 120 millions d’euros d’avoirs libanais soupçonnés de lui appartenir, ainsi qu’à ses proches. Le montant total du produit des infractions visées dans cette enquête était évalué en juillet 2023 à la somme vertigineuse de 330 millions de dollars.
De la saisie à la confiscation définitive
Si la saisie des biens parisiens du clan Salamé est désormais définitive, il faut bien comprendre la différence entre une saisie et une confiscation :
- Une saisie est temporaire et vise à préserver des biens pendant une enquête et/ou à garantir le paiement d’une dette en cas de condamnation.
- La confiscation, elle, est définitive et intervient après condamnation, notamment en cas d’acquisition illicite.
Autrement dit, si la justice française a définitivement confirmé la saisie des biens, cela ne signifie pas encore leur confiscation. Celle-ci n’interviendra qu’après une éventuelle condamnation de Riad Salamé et de son clan.
Un patrimoine acquis frauduleusement ?
Mais comment en est-on arrivé là ? Selon des éléments de l’enquête, la justice considère que « ces acquisitions immobilières en France ont été opérées au travers » d’une société dirigée par une proche de M. Salamé, mais principalement détenue par une société luxembourgeoise « dont le bénéficiaire effectif était Riad Salamé ».
En clair, l’ex-gouverneur de la BDL est soupçonné d’avoir acquis ces biens de manière frauduleuse, en utilisant des sociétés-écrans et des prête-noms pour dissimuler l’origine des fonds. Un montage financier complexe qui n’aura pas échappé à la vigilance des enquêteurs français.
Une affaire loin d’être terminée
Si la confirmation définitive de ces premières saisies est une victoire importante pour la justice française, l’affaire est encore loin d’être terminée. En effet, les recours contre les autres saisies doivent encore être étudiés dans les prochains mois.
De plus, l’enquête judiciaire se poursuit, tant en France qu’au Liban, pour faire toute la lumière sur les conditions d’acquisition du patrimoine de Riad Salamé et de son clan. De nombreuses zones d’ombre demeurent encore et les investigations pourraient réserver de nouvelles surprises dans les mois à venir.
Un séisme politique et financier au Liban
Au-delà de son volet judiciaire, cette affaire est un véritable séisme politique et financier pour le Liban. Riad Salamé, gouverneur de la BDL pendant trois décennies, était considéré comme l’un des hommes les plus puissants du pays. Sa chute est un symbole fort de la crise que traverse le Liban depuis plusieurs années.
L’affaire Riad Salamé est symptomatique d’un système politico-financier libanais à bout de souffle, gangrené par la corruption et le clientélisme.
Analyse un expert économique proche du dossier
Une chose est sûre : la confirmation définitive de la saisie des biens parisiens du clan Salamé n’est qu’une première étape dans cette tentaculaire affaire. Nul doute que les prochains mois réserveront encore de nombreux rebondissements, tant judiciaires que politiques, au Liban comme en Europe. Une affaire à suivre de très près…
Cette décision de la justice française est un nouveau coup dur pour Riad Salamé, déjà visé par une enquête judiciaire en France depuis juillet 2021 pour des soupçons de blanchiment et de détournement de fonds. Au Liban, où une enquête parallèle est en cours, l’ex-gouverneur a été arrêté et placé en détention provisoire début septembre 2023.
Mais les ennuis judiciaires de M. Salamé ne se limitent pas à la France et au Liban. En mars 2022, la France, l’Allemagne et le Luxembourg avaient gelé 120 millions d’euros d’avoirs libanais soupçonnés de lui appartenir, ainsi qu’à ses proches. Le montant total du produit des infractions visées dans cette enquête était évalué en juillet 2023 à la somme vertigineuse de 330 millions de dollars.
De la saisie à la confiscation définitive
Si la saisie des biens parisiens du clan Salamé est désormais définitive, il faut bien comprendre la différence entre une saisie et une confiscation :
- Une saisie est temporaire et vise à préserver des biens pendant une enquête et/ou à garantir le paiement d’une dette en cas de condamnation.
- La confiscation, elle, est définitive et intervient après condamnation, notamment en cas d’acquisition illicite.
Autrement dit, si la justice française a définitivement confirmé la saisie des biens, cela ne signifie pas encore leur confiscation. Celle-ci n’interviendra qu’après une éventuelle condamnation de Riad Salamé et de son clan.
Un patrimoine acquis frauduleusement ?
Mais comment en est-on arrivé là ? Selon des éléments de l’enquête, la justice considère que « ces acquisitions immobilières en France ont été opérées au travers » d’une société dirigée par une proche de M. Salamé, mais principalement détenue par une société luxembourgeoise « dont le bénéficiaire effectif était Riad Salamé ».
En clair, l’ex-gouverneur de la BDL est soupçonné d’avoir acquis ces biens de manière frauduleuse, en utilisant des sociétés-écrans et des prête-noms pour dissimuler l’origine des fonds. Un montage financier complexe qui n’aura pas échappé à la vigilance des enquêteurs français.
Une affaire loin d’être terminée
Si la confirmation définitive de ces premières saisies est une victoire importante pour la justice française, l’affaire est encore loin d’être terminée. En effet, les recours contre les autres saisies doivent encore être étudiés dans les prochains mois.
De plus, l’enquête judiciaire se poursuit, tant en France qu’au Liban, pour faire toute la lumière sur les conditions d’acquisition du patrimoine de Riad Salamé et de son clan. De nombreuses zones d’ombre demeurent encore et les investigations pourraient réserver de nouvelles surprises dans les mois à venir.
Un séisme politique et financier au Liban
Au-delà de son volet judiciaire, cette affaire est un véritable séisme politique et financier pour le Liban. Riad Salamé, gouverneur de la BDL pendant trois décennies, était considéré comme l’un des hommes les plus puissants du pays. Sa chute est un symbole fort de la crise que traverse le Liban depuis plusieurs années.
L’affaire Riad Salamé est symptomatique d’un système politico-financier libanais à bout de souffle, gangrené par la corruption et le clientélisme.
Analyse un expert économique proche du dossier
Une chose est sûre : la confirmation définitive de la saisie des biens parisiens du clan Salamé n’est qu’une première étape dans cette tentaculaire affaire. Nul doute que les prochains mois réserveront encore de nombreux rebondissements, tant judiciaires que politiques, au Liban comme en Europe. Une affaire à suivre de très près…