Un nouveau rebondissement vient secouer l’affaire qui tient en haleine le monde du rugby depuis plusieurs mois. Selon des sources proches du dossier, la justice argentine aurait rejeté un rapport médical crucial versé par les avocats de la jeune femme accusant les rugbymen français Hugo Auradou et Oscar Jegou de viol aggravé. Une décision lourde de conséquences qui pourrait bien faire pencher la balance en faveur des deux joueurs du XV de France.
Une expertise médicale jugée “non pertinente”
C’est un document sur lequel la défense de la plaignante fondait beaucoup d’espoirs. Une contre-expertise médicale réalisée par un éminent hématologue indépendant, affirmant que la jeune femme ne souffrait pas de troubles de la coagulation contrairement à ce qu’avançaient les avocats d’Auradou et Jegou. Ces derniers invoquaient en effet cette maladie pour expliquer les nombreuses ecchymoses constatées sur le corps de la victime présumée, là où celle-ci y voyait les stigmates des violences qu’elle aurait subies.
Mais le parquet de Mendoza n’a pas été convaincu par cet élément nouveau. Dans sa réponse, il estime que la déclaration de l’expert n’est “pas utile” et ne change en rien le cours de l’affaire. Un camouflet pour les conseils de la plaignante, qui espéraient faire reporter l’audience prévue le 18 octobre prochain, au cours de laquelle doit être examinée la demande de non-lieu déposée par la défense des rugbymen.
Le spectre d’un classement sans suite
Car le parquet argentin ne cache plus son souhait de voir cette affaire se terminer rapidement. Début octobre, il s’était déjà prononcé en faveur d’un non-lieu, estimant que les éléments du dossier ne permettaient pas de caractériser un viol et encore moins des violences. Une position diamétralement opposée à celle des avocats de la jeune femme, qui n’ont cessé de dénoncer “une violence terrible” et un passage à tabac en règle.
Ils l’ont sauvagement battue, c’est indéniable. Les photos de son corps tuméfié en attestent.
– Une source proche de la plaignante
Mais à mesure que l’enquête avance, l’étau semble se desserrer autour d’Hugo Auradou et Oscar Jegou. Incarcérés dans un premier temps, ils avaient été remis en liberté sous contrôle judiciaire mi-août, avant d’être autorisés à rentrer en France début septembre dans l’attente de la fin de l’instruction. Et tout porte à croire que l’épilogue est proche.
L’ombre d’un retour en Bleu
Si un non-lieu venait à être prononcé, Hugo Auradou et Oscar Jegou pourraient retrouver rapidement les terrains. Le premier a d’ailleurs fait son retour à la compétition avec son club de Pau le 5 octobre dernier, suscitant une vague d’indignation. Nombreux sont ceux à pointer du doigt le deux poids deux mesures entre le traitement médiatique et judiciaire réservé aux sportifs, et celui des anonymes. Mais la présomption d’innocence reste de mise tant qu’une condamnation définitive n’est pas intervenue.
Une épée de Damoclès qui continuera de planer au-dessus des deux Bleus tant que la justice argentine n’aura pas rendu son verdict. La Fédération Française de Rugby a en effet prévenu qu’ils ne pourraient pas postuler à une sélection sans être blanchis au préalable. Autant dire que l’audience du 18 octobre s’annonce cruciale pour leur avenir sportif, autant que pour le combat de la plaignante. Affaire à suivre.
