Depuis son arrivée au Stade Toulousain en janvier 2021, Juan Cruz Mallia ne cesse d’impressionner par sa polyvalence et son engagement sans faille. Cet Argentin de 27 ans, capable d’évoluer à l’aile, au centre, à l’arrière voire à l’ouverture, est devenu un élément incontournable du club rouge et noir. Retour sur le parcours atypique de ce joueur hors norme.
Un débarquement dans l’anonymat
Lorsque Juan Cruz Mallia pose ses valises à Toulouse en janvier 2021, c’est pour pallier l’absence sur blessure de Lucas Tauzin. Arrivé de l’équipe argentine des Jaguares, où il avait été repéré par Gonzalo Quesada, l’actuel sélectionneur de l’Italie, le trois-quarts polyvalent ne parle pas un mot de français. Pourtant, un mois seulement après son arrivée, il dispute son premier match. Malheureusement, une grave blessure au doigt l’éloigne des terrains pendant deux mois. Mais Mallia ne se laisse pas abattre et profite de cette période pour apprendre les rudiments de la langue de Molière, facilitant ainsi son intégration.
Le travail comme leitmotiv
S’il a su s’imposer aussi rapidement, c’est avant tout grâce à son travail acharné. Conscient de n’avoir signé que pour six mois initialement, “JuanChi” comme le surnomment ses coéquipiers, a mis toutes les chances de son côté pour réussir.
J’avais signé pour six mois, cela me laissait peu de temps pour faire mes preuves. Après ce contrat court, je n’avais plus rien. Alors je savais qu’il fallait tout faire pour que ça fonctionne avec Toulouse.
Juan Cruz Mallia
Cette abnégation a payé puisque le Puma aux 34 sélections a signé un nouveau contrat de deux ans, qu’il vient de prolonger jusqu’en juin 2026. En deux ans et demi, il a disputé 66 matches sous le maillot toulousain pour 23 essais inscrits.
Des essais décisifs
Parmi ces 23 réalisations, certaines resteront dans les mémoires des supporters stadistes. Comme son essai en finale de la Champions Cup 2021 face au Leinster, le seul inscrit lors de cette rencontre conclue sur un quatrième sacre européen pour les Rouge et Noir. Ou encore son doublé en demi-finale du Top 14 la semaine passée contre le Stade Rochelais.
Une performance dont il minimise l’importance avec humilité : “Je n’ai quasiment rien fait, juste mon job. C’est toute l’équipe qui a bien bossé et j’ai juste eu à appuyer le ballon dans l’en-but.” Décidément, le mot “travail” n’est jamais très loin quand on parle de Juan Cruz Mallia.
Une polyvalence exceptionnelle
Car au-delà de ses essais, c’est sa capacité à évoluer à quasiment tous les postes des lignes arrières qui force le respect. Ailier, centre, arrière et même ouvreur, aucun rôle ne lui fait peur. Une polyvalence d’autant plus précieuse cette saison, en raison des doublons et des blessures.
Mon poste préféré, c’est arrière. Mais, comme je le dis souvent, au Stade Toulousain, on joue sans numéro dans le dos. Donc peu importe où je suis placé, je ne pense qu’à apporter ma contribution au collectif.
Juan Cruz Mallia
Cette faculté d’adaptation fait de lui un joueur précieux, sur lequel les entraîneurs peuvent compter en toutes circonstances. Il faut dire qu’en trois saisons, Juan Cruz Mallia a déjà soulevé deux fois la Champions Cup et deux fois le Bouclier de Brennus. Des titres qui récompensent son investissement sans faille mais qu’il attribue surtout à la force du collectif toulousain.
Vers un triplé historique ?
Et ce vendredi soir, c’est un quintuplé que visera le couteau suisse argentin. En cas de victoire en finale du Top 14 face à l’Union Bordeaux-Bègles, il réaliserait un doublé Coupe d’Europe / Championnat pour la deuxième fois en trois ans. Une performance qui viendrait couronner son parcours hors norme.
C’est incroyable pour notre génération de pouvoir aller chercher un nouveau doublé.
Juan Cruz Mallia
Pas de doute, Juan Cruz Mallia vit un rêve éveillé. Un rêve nourri à la force du travail, son maître-mot. Nul doute que le Stade Toulousain peut lui dire merci.