Le verdict tant attendu est finalement tombé ce lundi matin dans l’affaire des commissions occultes qui secouait le football français depuis plusieurs mois. Selon une source proche du dossier, le tribunal correctionnel a en effet rendu son jugement, condamnant l’ensemble des huit prévenus à des peines diverses.
De la prison ferme pour les principaux acteurs
La sanction la plus lourde a été prononcée à l’encontre de l’agent de joueurs et intermédiaire bien connu John Valovic-Galtier. Ce dernier écope de deux ans de prison avec sursis, assortis d’une amende de 300 000 euros et d’une peine d’inéligibilité de 5 ans dans le milieu du football. Son acolyte présumé, David Venditelli, est quant à lui condamné à un an de prison avec sursis et 200 000 euros d’amende.
L’agent officiel Alexandre Bonnefond n’est pas en reste avec un an de prison avec sursis, 50 000 euros d’amende et l’interdiction d’exercer son métier pendant 5 ans. Même son de cloche pour les autres intermédiaires et présidents de clubs impliqués à des degrés divers, à l’image de Damien Comolli, président du Toulouse FC, sanctionné de 30 000 euros d’amende et un an d’inéligibilité.
Un jugement qui marque les esprits
Ces peines, prononcées quasiment dans la fourchette haute des réquisitions du parquet, marquent incontestablement un tournant. Comme le soulignait un observateur :
C’est un signal fort envoyé par la justice. Le football ne peut plus être une zone de non-droit où les dérives se multiplient en toute impunité. Il était temps que cette criminalité en col blanc soit prise en compte et sanctionnée.
Au-delà des protagonistes directement concernés, c’est bien tout un système qui se retrouve ébranlé par ce verdict. Un système composé d’agents véreux, de dirigeants complaisants et d’intermédiaires officieux prêts à toutes les combines pour s’enrichir sur le dos des transferts de joueurs.
Le monde du football en état de choc
Les réactions n’ont pas tardé à affluer suite à l’annonce du jugement. Si certains saluent le courage des juges et espèrent un électrochoc salutaire, d’autres s’inquiètent des conséquences pour le football français. Un agent bien introduit confiait ainsi sous couvert d’anonymat :
Attention à ne pas jeter le bébé avec l’eau du bain. Oui il y a eu des abus et il faut les sanctionner. Mais il ne faudrait pas non plus tuer le marché des transferts en France avec une réglementation trop rigide. Cela risquerait de nous pénaliser par rapport à nos concurrents étrangers.
Une inquiétude partagée par certains présidents de clubs, déjà échaudés par les difficultés économiques post-Covid. Beaucoup craignent de voir leur marge de manœuvre réduite dans les transactions de joueurs, menaçant leur équilibre financier précaire.
Quelles suites pour le dossier ?
Si le jugement de première instance est désormais connu, l’affaire est cependant loin d’être terminée. La défense de John Valovic-Galtier a d’ores et déjà fait savoir qu’elle comptait interjeter appel de la décision. Les différentes parties ont maintenant 10 jours pour le faire.
Même en cas de condamnation définitive, il restera à traiter le volet sportif du dossier. Les instances dirigeantes du football, FIFA et UEFA en tête, pourraient en effet décider de sanctions complémentaires (suspension, interdiction d’exercer…) à l’encontre des protagonistes.
Plus largement, cette affaire pourrait aussi avoir des répercussions sur la régulation du marché des transferts et l’activité des agents. Un renforcement des contrôles et de la transparence semble inéluctable pour éviter de nouvelles dérives.
Affaire à suivre donc, tant sur le plan judiciaire que footballistique. Une chose est sûre, le coup de tonnerre provoqué par ce jugement va résonner longtemps dans le petit monde du ballon rond…