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John Mahama, l’opposant ghanéen en quête de rédemption

John Mahama, l'ex-président ghanéen, tente un retour au pouvoir lors de la présidentielle du 7 décembre. Mais son passé et la crise économique pèsent sur sa candidature face au parti au pouvoir. Parviendra-t-il à convaincre les électeurs de lui donner une seconde chance ?

Le Ghana s’apprête à vivre une élection présidentielle cruciale le 7 décembre prochain. Au cœur de cette bataille électorale, John Dramani Mahama, ancien chef d’État et leader de l’opposition, espère reconquérir le pouvoir face au parti au pouvoir confronté au mécontentement grandissant de la population, durement touchée par une crise économique sans précédent.

Un opposant expérimenté en quête de rédemption

Pour cette troisième course à la présidence, John Mahama, 64 ans, mise sur son expérience et sa volonté de réformer le pays. Originaire du nord du Ghana, cet ancien ministre a déjà occupé la plus haute fonction de 2012 à 2017. Mais son bilan à la tête du pays reste controversé, marqué par des difficultés économiques et les fameuses coupures d’électricité appelées « dumsor » en langue locale.

Lors de sa campagne aux quatre coins du pays, M. Mahama a multiplié les promesses : relance de l’économie, lutte contre la corruption endémique, maintien des industries en activité pour réduire le chômage… Autant d’engagements qui résonnent auprès d’une population exaspérée par la vie chère et les scandales à répétition.

Un candidat qui divise mais séduit

Si certains Ghanéens gardent en mémoire les ratés de sa présidence passée, d’autres voient en John Mahama l’homme providentiel capable d’incarner le changement. Sa popularité reste forte dans sa région d’origine du nord, un bastion électoral clé.

Les gens sont à la recherche de changement et ils font confiance à M. Mahama pour orienter le pays dans une meilleure direction.

Mustapha Gbande, porte-parole de la campagne de John Mahama

Mais son principal atout pourrait bien être sa colistière, l’ancienne ministre de l’Éducation Jane Naana Opoku-Agyemang, première femme à briguer la vice-présidence au Ghana. Un choix stratégique salué par de nombreux observateurs.

Un duel serré face à un adversaire redoutable

Face à John Mahama se dresse un concurrent de taille : le vice-président sortant Mahamudu Bawumia, du New Patriotic Party (NPP) au pouvoir. Économiste reconnu, ce dernier compte sur son bilan et son expertise pour convaincre les électeurs de poursuivre les réformes engagées.

Les sondages prédisent une élection au coude-à-coude entre les deux favoris. Selon un rapport de l’Eurasia Group, la frustration des Ghanéens vis-à-vis de la gestion économique du gouvernement pourrait faire pencher la balance en faveur de John Mahama. Mais rien n’est joué.

M. Mahama doit convaincre les Ghanéens que son administration sera différente cette fois-ci. Ses promesses semblent bonnes, mais l’électorat risque d’être sceptique au vu de son précédent bilan.

Baffour Agyeman-Duah, expert politique

Le Ghana retient son souffle

À quelques jours du scrutin, le suspense reste entier. Une victoire de John Mahama constituerait un retour historique, faisant de lui le premier président de la 4ème République à reprendre le pouvoir après une défaite. Mais au-delà des enjeux personnels, c’est l’avenir du Ghana qui se joue.

Quel que soit le vainqueur, le futur président devra s’atteler en priorité à redresser une économie à genou, rassurer les investisseurs et répondre aux attentes immenses d’une jeunesse en quête de perspectives. Un défi de taille pour cette démocratie ouest-africaine considérée comme un modèle de stabilité sur le continent.

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