Ce samedi, la capitale française a réservé un accueil fastueux au président américain Joe Biden, venu effectuer sa première visite d’État en France. Au programme : défilé aérien au-dessus des Champs-Élysées, dîner à l’Élysée, entretiens au sommet sur les grands enjeux internationaux… Une journée placée sous le signe de l’amitié franco-américaine, mais aussi de la realpolitik.
Une relation bilatérale au beau fixe
Cette visite intervient dans un contexte de réchauffement des relations entre Paris et Washington, après quelques frictions ces dernières années. La crise des sous-marins australiens en 2021, qui avait valu à la France de perdre un important contrat au profit des États-Unis, semble désormais oubliée. Comme le souligne un porte-parole de la Maison Blanche, John Kirby, l’objectif est de montrer que les deux pays sont “plus proches que jamais”.
Un message qu’Emmanuel Macron a tenu à faire passer en réservant à son homologue la plus longue visite à l’étranger depuis le début de son mandat. Malgré la campagne pour la présidentielle américaine de 2024 qui s’annonce, le président démocrate de 81 ans a donc fait le déplacement pour célébrer cette relation d’exception.
Un défilé aérien et une descente des Champs-Élysées
Pour marquer les esprits, Emmanuel Macron a mis les petits plats dans les grands. Après une cérémonie à l’Arc de Triomphe, les deux dirigeants ont descendu les Champs-Élysées entourés par la Garde Républicaine, sous les yeux des Parisiens venus en nombre. Un défilé aérien est également prévu au-dessus de la plus célèbre avenue du monde, symbole fort de la puissance et de la coopération militaire des deux pays.
L’une des choses que le président américain respecte et admire autant chez le président Macron est sa capacité à être aussi honnête et direct que lui-même.
John Kirby, porte-parole de la Maison Blanche
Entretiens sur les grands dossiers internationaux
Au-delà de cette démonstration d’unité, l’essentiel se jouera en coulisses. Au menu des discussions entre Emmanuel Macron et Joe Biden : la guerre en Ukraine, le conflit à Gaza, la sécurité dans la zone Asie-Pacifique ou encore la lutte contre le changement climatique. Si les deux dirigeants sont globalement sur la même longueur d’onde, certains sujets restent sensibles.
Ainsi, sur le dossier ukrainien, Washington se montre plus prudente que Paris sur l’idée d’envoyer des instructeurs militaires. Concernant Gaza, Joe Biden est le plus ferme soutien de l’offensive israélienne, là où la France prend ses distances. Autant de points qui seront abordés lors du déjeuner de travail et du dîner prévus à l’Élysée.
La clé : une “amitié exigeante”
Cette visite d’État illustre donc la solidité du partenariat entre la France et les États-Unis, fondé sur des valeurs et des intérêts communs. Mais elle montre aussi que cette “amitié” n’exclut pas une certaine exigence et des divergences assumées. La clé, comme le souligne l’Élysée, est d’entretenir un dialogue “direct et honnête”.
Car au-delà du faste et des symboles, l’essentiel est de faire avancer des dossiers concrets pour la sécurité et la prospérité des deux pays. C’est tout l’enjeu des consultations régulières au plus haut niveau entre Paris et Washington. Des échanges cruciaux à l’heure où les défis se multiplient, de l’Ukraine à l’Asie-Pacifique en passant par le Moyen-Orient.
La “plus vieille alliance” entre la France et les États-Unis, scellée dans les combats pour l’indépendance américaine, a donc encore de beaux jours devant elle. À condition de savoir s’adapter aux évolutions du monde, sans jamais transiger sur l’essentiel : la défense de la liberté et de la démocratie.
