C’est un véritable séisme politique qui vient de frapper les États-Unis. Dans une annonce totalement inattendue, le président Joe Biden a déclaré renoncer à briguer un second mandat en 2024. Mais le coup de théâtre ne s’arrête pas là : il apporte dans la foulée son soutien à la candidature de sa vice-présidente, Kamala Harris. Une décision qui redistribue toutes les cartes à un an et demi de l’échéance.
La santé de Biden au cœur des spéculations
À 81 ans, Joe Biden est le plus vieux président américain en exercice de l’Histoire. Et son âge avancé n’a cessé d’alimenter les interrogations sur son état de santé, tant physique que mentale. Malgré les bulletins médicaux rassurants publiés par la Maison Blanche, de nombreux observateurs et élus, y compris dans son propre camp, s’inquiétaient de sa capacité à assumer la fonction présidentielle 4 années de plus.
Joe Biden lui-même semblait conscient de ces doutes. Dans son allocution, il a reconnu que les exigences de la présidence nécessitaient d’être “au sommet de sa forme”. Un aveu en creux que beaucoup interprètent comme une référence à peine voilée aux questionnements sur son acuité mentale.
Une pression croissante pour passer la main
Au-delà des enjeux de santé, le président sortant subissait une pression de plus en plus forte au sein du Parti Démocrate pour céder sa place à une nouvelle génération. Beaucoup craignaient qu’un Biden octogénaire et affaibli ne constitue une cible trop facile pour les attaques des Républicains lors de la campagne.
En coulisses, les appels à un renouvellement se multipliaient, certains dirigeants Démocrates allant jusqu’à menacer de présenter leur propre candidature si Biden s’entêtait. Face à ce début de fronde, le choix du président de se retirer apparaît presque comme une nécessité politique.
Kamala Harris, dauphine désignée
En apportant son soutien appuyé à Kamala Harris, Joe Biden espère couper court à une primaire potentiellement déchirante pour son camp. La vice-présidente part avec une longueur d’avance pour décrocher l’investiture Démocrate et tentera de devenir la première femme présidente des États-Unis.
Ma première décision en tant que candidat en 2020 a été de choisir Kamala Harris comme colistière. Et c’est la meilleure décision que j’ai jamais prise.
– Joe Biden
Mais Kamala Harris n’aura pas le champ totalement libre. Plusieurs autres prétendants Démocrates, à l’image du gouverneur de Californie Gavin Newsom ou du ministre des Transports Pete Buttigieg, pourraient bien se lancer dans la course malgré le soutien présidentiel affiché à la vice-présidente.
Les Républicains en embuscade
Côté Républicain, cette annonce rebat également les cartes. Beaucoup fondaient leur stratégie sur une campagne anti-Biden, misant sur son impopularité et son image de président affaibli. Avec Kamala Harris, la donne change, même si son bilan comme vice-présidente prête aussi le flanc aux critiques.
La question est désormais de savoir qui sera le champion Républicain. Si Donald Trump part en pole position malgré ses déboires judiciaires, le gouverneur de Floride Ron DeSantis et l’ancien vice-président Mike Pence sont à l’affût du moindre faux pas de l’ex-président controversé.
Une élection 2024 relancée
Une chose est sûre, le renoncement de Joe Biden redistribue complètement les cartes de l’élection présidentielle de 2024. Avec plus d’un an de campagne à venir, les rebondissements ne font sans doute que commencer. Mais cette première surprise de taille augure déjà d’une bataille âpre et indécise jusqu’au bout entre Démocrates et Républicains pour la conquête de la Maison Blanche.
Reste à savoir si Kamala Harris parviendra à s’imposer et à sortir de l’ombre de son mentor Joe Biden. Sa désignation officieuse comme successeure ne lui garantit en rien un chemin tranquille vers la présidence. Affaire à suivre dans les prochains mois…
