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Joe Biden investit en Angola pour contrer la Chine en Afrique

Juste avant la fin de son mandat, Joe Biden se rend en Angola pour y investir face à la Chine. Une visite stratégique qui pourrait redéfinir l'influence américaine en Afrique. Quels sont les enjeux de ce voyage présidentiel ?

À quelques semaines de la fin de son mandat, le président américain Joe Biden effectue un voyage stratégique en Angola. L’objectif : investir dans ce pays d’Afrique australe et contrer l’influence grandissante de la Chine sur le continent africain. Une visite qui pourrait marquer un tournant dans la géopolitique de la région.

Joe Biden mise sur l’Angola pour regagner du terrain en Afrique

En se rendant à Luanda puis au port de Lobito ce mercredi, le locataire de la Maison Blanche entend démontrer que les États-Unis peuvent faire mieux que la Chine en matière d’investissements, sans forcément faire plus. Selon une source proche de l’administration américaine, il ne s’agirait pas tant de surenchérir face aux montants colossaux injectés par Pékin que de proposer un modèle alternatif, plus responsable et bénéfique pour les sociétés africaines.

Cette visite en Angola, ex-colonie portugaise longtemps alliée de l’URSS, est la première d’un président américain en exercice. Elle intervient tardivement dans le mandat de Joe Biden, ce qui soulève des interrogations quant à sa portée réelle. Néanmoins, le choix de ce pays n’est pas anodin. L’Angola est considéré comme un partenaire solide par Washington, notamment sous la présidence de João Lourenço.

600 millions de dollars pour le « Couloir de Lobito »

Le point d’orgue de ce déplacement sera l’annonce par Joe Biden de nouveaux investissements américains à hauteur de 600 millions de dollars dans le « Couloir de Lobito ». Ce mégaprojet d’infrastructures vise à relier les deux côtes africaines, de l’Atlantique à l’océan Indien, pour faciliter les exportations de matières premières stratégiques comme le cuivre et le cobalt, tout en stimulant les échanges agricoles et commerciaux.

Dans un premier temps, ce corridor devrait permettre de réduire drastiquement les délais de transport de minerais entre la République démocratique du Congo ou la Zambie et le littoral angolais : de 45 jours actuellement par la route, on passerait à 40-50 heures par train. Un gain de temps et d’efficacité considérable pour l’acheminement de ces ressources précieuses.

Les États-Unis face au mastodonte chinois

Du côté de la Maison Blanche, on se veut confiant quant au soutien de l’administration Trump à ce projet, qui se veut une vitrine de la stratégie américaine face aux méga-chantiers financés par la Chine en Afrique. Un haut responsable souligne qu’« on ne peut pas prétendre être en compétition avec la Chine et ne pas soutenir ce qui se passe ici ». Le président élu, qui a promis la fermeté face à Pékin, devrait selon toute vraisemblance prolonger cet engagement.

Cependant, pour faire du « Couloir de Lobito » un véritable succès, une coopération avec la Chine apparaît inévitable. En effet, comme le souligne Mvemba Phezo Dizolele du Centre d’études stratégiques et internationales, les entreprises chinoises dominent actuellement l’exploitation minière en RDC et en Zambie, deux pays clés pour l’approvisionnement en cuivre et en cobalt. Certains observateurs y voient d’ailleurs un projet d’accaparement des richesses africaines comparable aux « Routes de la Soie » promues par Pékin.

Un héritage contrasté pour Biden en Afrique

Au-delà des enjeux économiques, ce voyage de Joe Biden en Angola revêt une portée symbolique. Lors de son premier mandat, Donald Trump avait manifesté un intérêt limité pour l’Afrique, allant jusqu’à qualifier certains pays du continent de « pays de merde ». À l’inverse, l’actuel locataire de la Maison Blanche a multiplié les gestes d’ouverture, même si sa visite intervient tardivement.

En investissant massivement dans un projet aussi ambitieux que le « Couloir de Lobito », Joe Biden entend laisser une empreinte durable sur le continent africain. Une manière de réaffirmer l’engagement américain dans la région, tout en promouvant une approche plus « responsable » et soucieuse des intérêts des populations locales. Reste à voir si cette vision séduira les dirigeants africains et si les investissements promis se concrétiseront sur le long terme.

Une chose est sûre : la compétition sino-américaine pour l’influence en Afrique est loin d’être terminée. Et l’Angola pourrait bien en être l’un des principaux terrains de jeu dans les années à venir.

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