Alors que son mandat touche à sa fin, le président américain Joe Biden s’apprête à effectuer un ultime voyage à l’étranger. Direction l’Italie, où il est attendu du 9 au 12 janvier pour une série de rencontres au sommet. Un déplacement qui soulève de nombreuses questions sur les enjeux diplomatiques en cette période de transition.
Un tête-à-tête avec le Pape François
Premier point fort de cette visite : l’entrevue prévue avec le souverain pontife au Vatican. Joe Biden, fervent catholique, souhaite échanger avec le Pape François sur les efforts en faveur de la paix dans le monde. Les deux hommes partagent des vues communes sur de nombreux sujets, à commencer par la lutte contre le réchauffement climatique.
Cette rencontre intervient à un moment charnière, alors que la diplomatie vaticane est sur tous les fronts. Du conflit ukrainien aux crises humanitaires, en passant par le dialogue interreligieux, le Pape multiplie les initiatives pour promouvoir la paix et la réconciliation. Un engagement saluée par la Maison Blanche.
Le poids des symboles
Au-delà des enjeux géopolitiques, ce tête-à-tête revêt une forte portée symbolique. Il s’agit sans doute de la dernière rencontre entre Joe Biden et le Pape François en tant que président des États-Unis. L’occasion de réaffirmer les convergences entre les deux hommes, mais aussi de préparer le terrain pour la suite.
Le président a hâte de s’entretenir avec le Pape afin d’évoquer leur vision commune d’un monde plus juste, plus pacifique et plus durable.
– Une source proche de la Maison Blanche
Rencontre au sommet avec Giorgia Meloni
Autre temps fort du voyage : les discussions prévues avec les dirigeants italiens, au premier rang desquels la Première ministre Giorgia Meloni. Malgré des divergences idéologiques, Joe Biden tient à saluer le leadership de l’Italie, notamment dans le cadre du G7.
Arrivée au pouvoir en octobre dernier, Giorgia Meloni a rapidement affiché sa volonté de maintenir des relations étroites avec Washington. Une ligne qui tranche avec les prises de position parfois ambiguës de certains de ses alliés sur des dossiers comme la guerre en Ukraine.
L’Italie, un partenaire clé
Au-delà des enjeux bilatéraux, cette visite est l’occasion de réaffirmer l’importance stratégique de l’Italie. Troisième économie de la zone euro, membre fondateur de l’UE et de l’OTAN, la péninsule est un allié incontournable sur la scène internationale.
- L’Italie est le deuxième contributeur de troupes à l’OTAN en Europe, après les États-Unis
- Rome joue un rôle clé dans la gestion des flux migratoires en Méditerranée
- Le pays est un partenaire commercial majeur des États-Unis, avec plus de 100 milliards de dollars d’échanges en 2022
Préparer l’après-Biden
En toile de fond de cette visite, la préparation de l’après-Biden. Alors que Donald Trump s’apprête à retrouver le Bureau ovale, de nombreuses interrogations planent sur l’évolution de la diplomatie américaine.
Joe Biden va-t-il profiter de ces rencontres pour tenter d’influer sur les orientations de son successeur ? Rien n’est moins sûr, tant les deux hommes incarnent des visions radicalement différentes de la place des États-Unis dans le monde.
Le grand écart de Trump
Une chose est sûre : le retour de Donald Trump suscite une certaine nervosité chez les alliés européens. Ses prises de position imprévisibles et son approche transactionnelle des relations internationales avaient déjà provoqué des remous lors de son premier mandat.
Reste à savoir quelle sera la ligne du nouveau locataire de la Maison Blanche. Va-t-il renouer les fils du dialogue avec des dirigeants qu’il avait malmenés, à l’instar d’Angela Merkel ? Ou, au contraire, creuser le fossé avec certains partenaires historiques ? Réponse dans les prochains mois.
En attendant, ce voyage de Joe Biden apparaît comme le chant du cygne d’une certaine vision de l’Amérique. Celle d’une superpuissance bienveillante, attachée au multilatéralisme et à ses alliances traditionnelles. Une conception mise à mal ces dernières années, et qui pourrait être sérieusement remise en question avec le retour de Donald Trump.